Chichinette
J'aimerais bien savoir faire tout ça (soupir) :roll:
Je crois que le regret de ne pas "savoir faire tout ça", repose souvent sur l'image qu'on a de l'expression artistique, notamment en peinture.
La plupart des gens restent sur l'idée fixée d'une forme de peinture qui était la seule jusqu'au dix neuvième siècle, à savoir la peinture figurative,
du temps d'avant la photographie, où il y a eu des merveilles de réalisations.
Mais depuis ce temps, l'idée de l'art s'est é-l'art-gie, donnant ainsi le droit à tout un chacun de tâter de l'expression artistique dans n'importe quel domaine, avec ou non les mêmes outils.
Ex: ma mère, issue d'un milieu plus que modeste et totalement inculte sur ce plan, se disait nulle.
Jusqu'au jour où, en résidence, elle est allée à l'atelier pour fabriquer des cartes de Noël. L'animatrice avait à cœur de proposer des séances de peinture qui donnaient confiance.
Avec des techniques toutes simples.
Ma mère nous a scotchés, notamment avec un ciel de neige et une prairie d'automne.
Montrant ainsi que l'art qu'elle mettait dans la présentation de ses plats sur la table révélait une sensibilité artistique méconnue d'elle-même.
Parce qu'elle pensait, croyait que l'art, c'était pas ça.
On peut commencer avec pas grand-chose.
J'ai jadis animé longtemps des ateliers avec de très jeunes enfants et aussi des adolescents.
C'est sûr qu'on voit très vite qui va vraiment sortir de l'ordinaire et pondre quelque chose de très personnel; qui est plus doué pour manipuler des matériaux.
Et qui est un artiste en herbe.
Mais dans l'ensemble, on peut faire quelque chose qui a de la gueule et surtout, découvrir qu'on a des capacités cachées et surtout, surtout, découvrir le plaisir de cette activité.
Je ne parle pas de la volonté d'un résultat mais du plaisir enfantin (et non infantile) de voir naître sous les doigts quelque chose de créatif.
Picasso disait "J'ai mis 90 ans à apprendre à peindre comme un enfant".
Une des activités de mes ateliers dont le résultat m'avait surprise: le monotype dont j'avais appris l'existence en suivant moi-même des cours, il y a fort longtemps;
On prend un papier. On fait couler dessus quelques gouttes de peinture: pas plus de deux couleurs sinon ça fait caca d'oie.
On plie le papier en deux et on promène ses doigts comme on l'entend: en soleil, en ligne……
Quand on ouvre, c'est la surprise!
J'avais acheté pour ça des encres de Chine de couleur de belle qualité et récupéré de longues bandes de papier blanc glacé qui sortait d'une usine.
Environ 12cmx80. Les enfants avaient 6/7ans et on projetait des cartes de Noël.
Quand la peinture a été sèche, j'ai retourné les bandes et les ai découpées sans aucun souci de composition.
Il est sorti des merveilles. A tel point que d'en parler me donne envie de recommencer.
C'est sûr que si on préfère l'art classique figuratif, ça n'entre pas dans les clous mais pour ce qui est de commencer en se donnant confiance, c' est super.
Brigitte
j'ai remarqué une chose, ton œil ne voit pas tout, alors je photographie et là je décèle des couleurs, des formes que je n'y avais pas vu...mais il ne faut pas s'arrêter à ce que l'on voit, il faut aussi être imaginatif, inventer ce qu'il n'y a pas sur la photo, si elle est coupée, continuer " la vue "...
Tu as tout à fait raison. J'avais fait la même découverte que toi. Aussi, à la fin de ma période de peintresse, comme j'aimais retrouver par la peinture les émotions que j'avais ressenties, je photographiais systématiquement. Ça me permettait de fixer une trace de la lumière et de définir déjà le cadrage, chose dont j'ai découvert l'importance majeure.
Comme tu dis, après on peut se laisser aller!