Fongicides : danger avec les SDGI

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Claude
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Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Claude » 19 avr. 2018, 08:26

Nous ne serons jamais tranquilles avec ces foutus pesticides. Des chercheurs lancent une alerte contre les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), utilisés à grande échelle comme antifongiques en agriculture.

Claude
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Claude » 19 avr. 2018, 08:28


Des chercheurs et médecins alertent sur les dangers des nouveaux fongicides
Utilisés à grande échelle en agriculture depuis la fin des années 2000, les SDHI présentent des dangers pour la santé humaine insuffisamment évalués.


LE MONDE | 17.04.2018 à 11h49 |

Par Stéphane Foucart


En France, en 2014, les SDHI étaient utilisés sur près de 70 % des surfaces de blé tendre et 80 % des surfaces d’orge d’hiver.
L’initiative est inhabituelle. Dans un appel publié, lundi 16 avril, par le quotidien Libération, une dizaine de chercheurs et cliniciens français appellent à suspendre l’utilisation d’une famille de produits phytosanitaires mis sur le marché à la fin des années 2000. « Il nous paraît urgent, écrivent-ils, d’attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement de l’usage d’une classe de pesticides, les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), désormais utilisés à grande échelle comme antifongiques en agriculture. »

La singularité de cette alerte est qu’elle est lancée par des spécialistes des mécanismes biologiques ciblés par ces substances, tous issus du monde universitaire ou hospitalier, ou encore des organismes de recherche publics (Inserm, CNRS, INRA).

En bloquant l’action d’une enzyme spécifique, la SDH (« succinate déshydrogénase »), ces fongicides bloquent le fonctionnement des mitochondries (les petites usines énergétiques des cellules), et donc la respiration cellulaire des champignons. Mais le mécanisme cible est à l’œuvre dans le reste du vivant – chez les humains en particulier. « Début novembre 2017, je faisais un passage en revue de la littérature sur les causes des maladies humaines liées au blocage de cette enzyme et je suis tombé, par hasard, sur le mode d’action de ces fongicides », raconte Pierre Rustin (CNRS), coauteur de l’appel.

Le chercheur, qui travaille depuis plusieurs décennies sur les maladies liées au mauvais fonctionnement de cette enzyme, s’en inquiète. Il contacte alors l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), chargée de l’évaluation des risques des pesticides, qui lui transmet une part de la documentation réglementaire fournie au niveau européen en vue de l’homologation.
Lire aussi : Pourquoi l’usage des pesticides persiste malgré leur dangerosité ?

« Ce type de document semble être fait pour être incompréhensible. Cela commence par douze pages d’abréviations : aucun être humain normal ne peut lire ce genre de texte, relève le chercheur. Ensuite, je n’y ai pas trouvé trace du moindre test mené sur des cellules humaines, ce qui est incroyable. La première chose à faire avant d’autoriser ces produits aurait été de savoir s’ils bloquent le fonctionnement de l’enzyme SDH chez les humains ! » Des inhibiteurs des fonctions mitochondriales sont utilisés en agriculture depuis les années 1960, mais, écrivent les chercheurs, ils « ont été graduellement abandonnés du fait de leur dangerosité, de leur efficacité réduite et/ou de l’apparition de résistances ».

« Encéphalopathies sévères »

Avec les huit autres signataires de l’appel, M. Rustin conduit alors un test simple sur des cultures cellulaires d’humain et de nématode (ver de terre). Le résultat, posté sur la base de prépublication BioRxiv, indique que les nouvelles générations de fongicides bloquant la SDH agissent également sur ces deux autres espèces.

Or, chez les humains, le défaut de fonctionnement de l’enzyme SDH peut être à l’origine d’« encéphalopathies sévères », écrivent les chercheurs, mais aussi de « la formation de tumeurs du système nerveux au niveau de la tête ou du cou, ou encore dans les zones thoraciques, abdominales ou pelviennes ». Le blocage de la SDH « prédispose en outre à certains cancers du rein ou du système digestif »… D’autres maladies sont associées au blocage de la SDH : maladie de Huntington, de Parkinson, perturbation de la mobilité des spermatozoïdes, etc.

L’une des raisons pour lesquelles ces fongicides peuvent avoir passé sans encombre le filtre de l’homologation tient à leur mode d’action. Ces molécules ne sont, en effet, pas mutagènes – la mutagénicité est l’une des étapes-clés vers la cancérogénèse – mais elles agissent indirectement sur l’épigénome (le système de régulation des gènes), augmentant ainsi les risques de certains cancers. Ces mécanismes, écrivent en substance les chercheurs, ne sont pas recherchés par les tests réglementaires, préalables à la mise sur le marché. L’Anses n’était pas en mesure, le 16 avril, de réagir.

Les auteurs précisent qu’en France, en 2014, ces produits étaient utilisés sur près de 70 % des surfaces de blé tendre et 80 % des surfaces d’orge d’hiver. « Comment ne pas se sentir concernés par la présence de [ces fongicides] dans nos assiettes, à travers la contamination des aliments ? », s’alarment-ils. Les intéressés demandent leur suspension « tant qu’une estimation des risques et des dangers n’aura pas été réalisée par des organismes publics indépendants des industriels (…) et des agences [leur] ayant précédemment donné l’autorisation de mise sur le marché ».



En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... BcPBkg3.99

PatriciAndree
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par PatriciAndree » 19 avr. 2018, 09:50

On n'en sortira donc jamais ?

Marie_May
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Marie_May » 20 avr. 2018, 15:00

Sauf à manger ce qui sort de nos potagers... malheureusement, tout le monde n'habite pas la campagne.

singe
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par singe » 20 avr. 2018, 16:42

Rectification, Marie-May : à NE manger QUE ce qui sort de nos potagers ... Le reste en est malheureusement totalement suspect !!
Et - moi en tous cas - tout le monde n'est pas auto-suffisant !

Claire
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Claire » 22 avr. 2018, 13:41

Itou. Ce qui fait que les 5 fruits et légumes...

Tout comme le métier de diététicien, comment recommander de manger telle ou telle chose pour se soigner alors que ce n'est que pour s'empoisonner ?

Claude
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Claude » 22 avr. 2018, 17:50

Depuis la découverte de mon 'foie gras", maladie dû à une trop forte consommation d'aliments sucrés et gras, ma compréhension des poisons qui menacent notre santé a évolué.

Certains légumes, même s'ils ont été cultivės sans pesticides, ne sont pas sains pour notre organisme et il convient de ne pas s'en bourrer jour après jour. Si l'on mange trop d'épinards —si ma mémoire est bonne— une substance tout à fait supportable dans le cadre d'une consommation NON mono-maniaque ou NON exclusive devient un problème de santé.

Cela implique que la question du dosage, de la concentration. est au centre de ces questions, sauf pour les perturbateurs endocriniens qui agiraient en dehors de tout dosage.

Ce qui impliquerait (j'emploie le conditionnel car mon esprit aventureux vagabonde) qu'absorber tout corps étranger quel qu'il soit est traité par un système de traitement de multiples agents étrangers par l'organisme qui tire de cette rencontre en même temps du positif (de la nourriture utile) et du négatif (des substances qu'il faut éliminer). Nous avons un foie et des reins, pour effectuer ces tris. C'est dire que l'environnement qui nous nourrit n'est pas blanc bleu, il faut toujours trier.

Marie_May
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Marie_May » 25 avr. 2018, 09:37

C'est une évidence, ce que tu nous dis là, Claude.

En douce pour se rendre malade avec des épinards, faut tout de même en consommer beaucoup et longtemps pour que tu finisses par accumuler le calcium sous une forme nocive pour les reins (calculs). Pareil avec l'oseille ou la rhubarbe si ma mémoire est bonne. Mais bref, chacun sait que tout ce qui pousse n'est pas bon à manger - surtout en grande quantité.
Il est question ici d'ajout humain aux problèmes des poisons naturels, du luxe de pouvoir se nourrir sur son potager.

Claude
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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Claude » 26 avr. 2018, 08:29

Tout à fait MM. Les évidences gagnent à ne pas être gommées.
Je me souviens que sur la Goélette des Jasmins des membres imaginaient une diminution de la durée de vie à cause des "produits chimiques" ingérés d'une façon ou du.une autre. Ce qui était en frontale contradiction avec les statistiques et l'augmentation de la durée de vie en fonction du temps qui passe.

.

Personnellement, je découvre cette sinistre plaisanterie qui consiste à ressentir rapidement un malaise
quand, ces temps-ci, le temps de retrouvailles familiales, j'oublie mon contrôle du gras et du sucré !
Manquerait plus que je doive limiter aussi ma conso de sel !!!

[ Smiley souriant avec une tête de jaunisse. ]

Il n'est pas impossible que le glyphosate ou plutôt les cocktails
dans lesquels il figure participent aussi aux dégradations du … foie
mais il importe de tenir ce point de vue comme une des hypothèses que l'on peut formuler.
J'avais lu qq ch à ce sujet.

:mrgreen:

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Re: Fongicides : danger avec les SDGI

Message par Chichinette 11 » 08 mai 2018, 10:15

Claude a écrit :
22 avr. 2018, 17:50
Ce qui impliquerait (j'emploie le conditionnel car mon esprit aventureux vagabonde) qu'absorber tout corps étranger quel qu'il soit est traité par un système de traitement de multiples agents étrangers par l'organisme qui tire de cette rencontre en même temps du positif (de la nourriture utile) et du négatif (des substances qu'il faut éliminer). Nous avons un foie et des reins, pour effectuer ces tris. C'est dire que l'environnement qui nous nourrit n'est pas blanc bleu, il faut toujours trier.
Vous devriez lire "Le charme discret de l'intestin" de la gastroentérologue Giulia Enders -chez Acte Sud- (mais surtout en choisissant l'édition augmentée 2017).

Tout en étant clair ce n'est pas vraiment passionnant à lire mais elle met à bas des idées reçues concernant le foie et l'estomac. Les "bonnes" et les "mauvaises" bactéries qui gèrent tout ce bazar se trouvent dans les intestins. Elles font un boulot considérable en matière d'allergie, d'immunité et régissent beaucoup de domaines étonnants.

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