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par plumee » 17 sept. 2018, 06:17
Hier, j'ai porté un panier de légumes à des voisins.
Nous ne partageons pas du tout les mêmes opinions politiques et n'avons pas du tout la même culture
donc, nous évitons soigneusement les sujets qui fâchent et nous avons donc plaisir à nous rencontrer en promenade
de chiens. La voisine vient deux ou trois fois l'an à l'improviste.
ils ne sont pas jardiniers.
La voisine était violoniste, passionnée.
Je ne sais pourquoi, la conversation tombe sur le chant et je sors l'anecdote concernant ma mère, en résidence.
Racontée ici quelque part, je crois.
Où, au cours d'une animation à laquelle j'assistais, si les gens se trompaient, ils avaient un gage.
Ça tombe sur ma mère, qui ne chantait jamais car "je ne sais pas et puis je chante faux".
Avant que je me demande comment elle allait faire, elle se lève et, bien droite et faux,
entame une Marseillaise pleine d'énergie.
Savoir que ma mère était d'origine espagnole, venue en France en 1922 à l'âge d'un an.
Plus française que Française, très fière d'avoir toujours voté depuis 1945 que les femmes y sont autorisées.
Et là, la voisine me parle de sa mère, pianiste hors pair (non professionnelle).
Pendant la dernière guerre mondiale, la grande maison familiale (bourgeoise) est réquisitionnée par les Allemands.
Un jour, ils sont à table dans la salle à manger où trônait le piano.
A la fin du repas, le commandant va chercher la mère de ma voisine à la cuisine et lui demande
si elle veut bien leur jouer quelque chose au piano.
Elle enlève son tablier, le suit et explique à tous que son mari étant prisonnier en Allemagne, elle ne peut pas le faire.
Et le commandant sur un ton qui n'appelle pas de réplique, lui dit:
"Madame, VOUS ALLEZ JOUER DU PIANO".
Alors elle se met au piano, se retourne, leur dit: "Voilà, puisque vous le voulez",
et se met à jouer… la Marseillaise.
Et tous, comme un seul homme, debout, avec le salut militaire.
Fallait le faire!