Quand et comment semer?
Les plants, comment les chouchouter?
Où les cultiver?
Tailler ou non?
Arrosage ou pas?
Culture sous serre?
Maladies et ravageurs, que faire?
Comment garder ses graines?
Origines
Lesquelles choisir?
Il existe plus de 3 500 sortes de tomates (certains disent même entre 6000 et 8000). Outre leur mode de croissance (déterminé ou indéterminé) et la forme des fruits — plates, côtelées, allongées, petits fruits — elles varient ensuite de couleur (rouge, noire, jaune, blanche), de goût (doux, sucré, acidulé…) et de consistance (aqueuse, sèche, charnue). De plus on trouve des variétés hâtives et tardives.
Introduite au 16è siècle en Europe en provenance des Amériques, elles se sont acclimatées partout et jusqu'en Sibérie. Autant dire que chacun doit trouver les variétés qui lui conviennent en fonction de son climat et de la place qu'il peut leur accorder. Le catalogue de Kokopelli peut donner une idée des centaines de variétés qu'on trouve sur le marché.
Les tomates à croissance déterminée (comme les Roma) ont l'avantage de ne pas avoir besoin de tuteur.
Personnellement, je suis une inconditionnelle de la Cornue des Andes, délicieuse et si commode en salade, de Miel du Mexique, l'une des meilleures tomates cerises à mon goût, de la Caro Rich, une tomate jaune, de l'énorme tomate Russe si charnue pour le coulis, de la petite Liberty Bell naturellement creuse et si facile à farcir et de la Roma que j'adore faire sécher. Mais la curiosité me pousse à cultiver une quinzaine d'autres variétés.
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Quand et comment semer?
Si on désire faire pousser des variétés un peu différentes de celles du commerce et obtenir des fruits avant l'hiver, il faut semer les graines assez tôt. Personnellement je sème dès février, en terrine et au chaud (la tomate est frileuse). Ça peut se faire sur le rebord de la fenêtre au-dessus du radiateur, dans une caisse à poisson en polystyrène ; ou dans un châssis rempli de sable où l'on enterre une résistance électrique qui va chauffer le terreau (si on prévoit une grande quantité de plants). Les tomates ont besoin de chaleur pour germer à cette époque —environ 20°. Semer à un ou deux centimètres de distance en tout sens.
Repiquer (quand les vraies feuilles sont bien sorties) dans des godets assez grands. Ne pas oublier d'arroser, la terre se dessèche rapidement à l'intérieur. Ne pas oublier non plus d'inscrire le nom de la variété (sur le pot au marqueur blanc car les petites fiches ont comme un malin plaisir à disparaître).
Sortir les tomates quand le temps le permet, afin de les habituer aux conditions extérieures.
Plumee sème directement à l'extérieur, contre un mur au sud, ce qui donne des plants plus résistants, dit-elle.
Les plants, comment les chouchouter?
Lorsqu'on ne cultive que deux ou trois tomates, il peut être avantageux de les acheter. Les plants du commerce apparaissent entre fin mars et juin. Ne pas se précipiter sur les toutes premières. On ne plantera pas avant la fin avril à moins d'habiter les tropiques.
On trouve de plus en plus de variétés nouvelles et aussi des plants greffés (plus résistants au mildiou).
Choisir avec soin. Il peut y avoir une grande différence de prix entre les plants présentés en barquette et ceux présentés en godet. Si on choisit des plants solides en barquette et qu'on les plante correctement, la différence de taille est rapidement rattrapée.
Les racines des tomates s'étalent assez peu profondément dans la terre. En revanche, la tige aime à s'enraciner. Donc on aura soin de mettre la motte à l'horizontale dans le trou, en courbant la tige avec précaution pour ne pas l'abîmer. Recouvrir de terre jusqu'aux premières feuilles et tasser doucement. Bien arroser à la plantation.
Où les cultiver?
On peut planter des tomates sur un balcon ensoleillé et abrité, à condition de choisir une variété qui convienne (tomate cerise par exemple). Au potager, choisir un emplacement ensoleillé et une terre bien drainée. Il lui faut un sol riche, donc prévoir une dose de compost ou de fumier composté au pied. On peut arroser avec du purin d'ortie, ou mettre une poignée d'orties hachées au pied. Et couvrir la terre avec de la fougère ou une bonne couche de paille. La tomate vous sera reconnaissante des bons soins apportés à la plantation.
Nicandra insiste sur la distance à respecter entre les plants:
Autrement dit, ne pas oublier que la tomate a besoin d'air.Une des façons d'éviter le mildiou est de bien espacer les pieds de tomates pour que l'air circule bien tout autour.
Entre chaque rang: au moins 80cm
Entre chaque pied: au moins 50cm et beaucoup plus pour les tomates à petits fruits (presque 1m) qui ont tendance à buissonner et auxquelles il faut réserver un rang à part.
Quant à ceux qui sont en bacs, toujours un minimum de 50cm entre les pots qui doivent être assez éloignés d'autres plantes ou d'un mur!
Il ne suffit donc pas de les éloigner les uns des autres, s'ils ne sont pas suffisamment éloignés des autres plantes, le même problème de mildiou se pose.
La tomate est une des seules cultures qu'on peut pratiquer au même endroit plusieurs années de suite. C'est ce que je fais depuis 10 ans au moins. Mais la culture à la JM Lespinasse — c'est-à-dire dispersée un peu partout au jardin — a aussi ses avantages, notamment pour lutter contre le mildiou.
Plantation
Larmouise a dit
Marc ajoute des orties hachées entre les plants, ou de l'ortie, mais aussi de la consoude, ou du lithothamne.Je plante profond : remplir le trou d'eau, quand elle a disparu, un peu d'ortie broyée, un peu de terre, un peu de fumier, un peu de terre, le plant (recouvrir la tige si la taille du plant le permet) laisser une cuvette importante (qui se rebouchera au fil des arrosages et du nettoyage, ce qui permettra à la plante de faire d'autres racines plus tard) re-inondation....
Le premier arrosage après plantation est à la demande de chaque plant puis arrosage régulier
Ne pas oublier les étiquettes : on sait ce que l'on mange; et comment, en théorie, gérer le plant. Et de manière à pouvoir garder les graines aussi.
Musc plante en plusieurs fois, jusqu'en juillet:
Tailler ou non?j'ai encore planté quelques pieds de tomates ( 22) qui me restaient. Certains avaient déjà des petits fruits, mais je les ai enlevés. Verra bien si ça donne encore quelque chose. Quand je vois comment les premiers (que j'avais plantés tout petits rikiki) ont évolué et rattrapé le retard, je suis assez optimiste pour ceux-ci. D'ici qu'ils donnent, les premiers pieds seront bons à être enlevés et la 2ème vague en pleine production
Il y a deux écoles farouchement opposées. Celle qui répugne à tailler les tomates et qui n'hésite pas à encombrer le jardin de feuillages odorants. Il est alors préférable d'entourer le pied de tomate d'un support fait d'un grillage assez grand (60 cm) et d'espacer suffisamment chaque pied pour qu'on puisse y accéder (au moins 1 mètre). On met les tomates en cage, en quelque sorte. On peut aussi laisser courir les tomates sur le sol paillé. Là encore il faut leur donner de la place.
L'autre école préfère tuteurer solidement, attacher chaque pied et enlever les gourmands — ou rejets — qui poussent au pied et à l'aisselle des feuilles, pour ne conserver que la tige principale. Dans ce cas, on obtient souvent des fruits plus gros mais moins nombreux.
Je pratique d'une manière intermédiaire : je laisse pousser tranquillement les plants pendant un mois environ (les racines profitent mieux des nombreuses feuilles et tiges) puis je vais inspecter chaque pied et je choisis sur place de laisser deux ou trois tiges sur les pieds les plus vigoureux (je palisse parfois sur des bâtons transversaux) ou bien de laisser courir certaines tiges sur le sol ; ou bien je ne laisse qu'une tige quand les plants semblent fragiles.
Larmouise a ditMarc a écrit :Personnellement, je pense qu'il faut tailler au moins au départ, je ne laisse pas partir les gourmands du bas... Je repère les plus beaux gourmands, généralement ceux qui partent du bas du pied, et je les bouture à bonne exposition, face sud, pour avoir des tomates d'arrière-saison, des fois jusqu'en novembre.
Généralement j'étête les pieds vers la mi-juillet afin que la plante concentre toute son énergie sur les fruits.
Je me me sers aussi des tailles comme moyen de fabriquer du purin, très bon engrais. Et, lorsque de vigoureux gourmands s'élancent, j'en garde de 3 à 5 selon le pied, sa structure, l'ensoleillement....etc. Je conserve dans ce cas 1 à 2 bouquets de fleurs par gourmand, dans le bouquet je garde les 4 ou 5 fleurs, pas plus.
De toute façon, il faut arrêter la croissance au-dessus du troisième ou quatrième bouquet de fleurs. Les autres n'auront pas le temps de fructifier. Marc conseille de ne pas oublier d'enlever les petits gourmands du haut, qui ne donneront pas de fruit et pompent la sève.Nous enlevons des gourmands mais pas tous, nous ne taillons pas en hauteur.
Il semble plus profitable de ne pas laisser venir le fruit que de couper en hauteur.
Il semble que plus la plante a de verdure, plus elle est résistante aux maladies.
C'est généralement la première gelée qui me les tue.
Attacher les tomates avec du raphia, c'est ce qui blesse le moins.
Arrosage ou pas?
Une fois qu'elles ont bien démarré leur croissance, je n'arrose presque jamais mes tomates. Là où j'habite l'eau du ciel suffit. Quand il fait très chaud (plus de 30°), je mets l'asperseur car elles n'aiment pas la canicule qui fait tomber les fleurs et empêche la pollinisation. Mais c'est plutôt pour les rafraîchir que pour les arroser. On dit qu'un arrosage irrégulier favorise le cul noir… c'est bien possible. Mais je préfère des tomates goûteuses, quitte à couper la partie noircie.
Culture sous serre?
Pourquoi pas ? Cela permet d'en avoir plus tôt et plus tard. Personnellement c'est plus tard. Je trouve en effet que les tomates poussent lentement dans ma serre. Pourquoi ? je l'ignore.
Sous serre, il faudra arroser (un système goutte-à-goutte est bien pratique) et surtout bien aérer pour éviter champignons et aleurodes en particulier, qui affectionnent les espaces confinés. Personnellement, je laisse la serre ouverte tout l'été pour offrir le passage aux insectes pollinisateurs.
En serre, il est préférable de ne pas laisser trop de tiges pour ne pas se retrouver dans une jungle. On peut faire pousser les tomates sur des ficelles attachées au plafond et fixées par des piquets de tente, par exemple - ou sur les tiges métalliques du commerce.
Attention au stress dû à une chaleur trop forte qui peut induire la coulure des fleurs (leur chute).
"Coulure: La tige florale et le calice jaunissent et la fleur tombe. Les petits fruits peuvent également cesser de croître et tomber. Dans les variétés à pédoncule déhiscent, les fleurs peuvent demeurer sur la plante. La chute des fleurs des plants des tomates peut être due à des conditions de stress, par exemple des températures supérieures à 32° C (90° F) de jour ou à 21° C (70° F) la nuit ou des températures inférieures à 20° C (70° F) le jour ou à 10° C (50° F) la nuit. Parmi les autres facteurs éventuellement en jeu, mentionnons l’humidité relative élevée, les temps venteux, une nutrition déficiente ou dommage dû aux maladies ou aux insectes."
Certaines variétés sont moins susceptibles de perdre leurs fleurs ou moins vulnérables aux températures élevées ou basses. Choisir ses variétés en fonction de son climat propre.
Maladies et ravageurs, que faire?
Il existe des mouches, des aleurodes, des thrips, des punaises (combattus au savon noir) et d'autres ravageurs de tomates, des maladies bactériennes et virales, mais la plus grave et la plus courante est le mildiou.
Le mildiou … il se développe surtout quand le temps est frais et que les feuilles sont mouillées. Aucune variété n'y résiste et il n'existe pas de produit miracle, quoi qu'on puisse lire sur les emballages. Il vaut mieux prévenir. On peut lutter contre un climat humide en les plantant en serre, ou sous un abri de plastique — bonne solution au Nord comme au sud — où la serre peut être bien trop chauffée… La plantation trop rapprochée est un facteur de propagation. C'est pourquoi planter ses tomates un peu partout au jardin plutôt qu'en rangée est une bonne façon de lutter contre les maladies comme mildiou.
Dès que la maladie se déclare, ne baissez pas les bras, aspergez avec une solution de bicarbonate de soude (1 cs de bs+1cs de savon noir par litre d'eau - on peut remplacer le savon par 10 cl de lait ou 2-3 cs d'huile qui agissent comme fixant ). Si rien n'y fait, sectionnez les parties atteintes ; éventuellement arrachez le pied. Rappelons que la bouillie bordelaise à base de cuivre est un traitement préventif qui n'a aucun effet une fois la maladie déclarée. Mais il évite la germination des spores. Le "truc" de vieux jardinier qui consiste à percer la tige d'un fil de cuivre n'a rien empêché - en tout cas chez moi. En revanche, on est assuré de permettre ainsi le passage des bacilles et autres microbes.
Larmouise a dit
Et Marc, pour protéger ses tomates utiliseJe traite si besoin est à la décoction de prêle (cinq grammes de prêle sèche à faire bouillir dans un litre d'eau pendant vingt minutes; puis laisser refroidir; rajouter quatre litre d'eau pour un pulvérisateur de cinq litres. Je "dynamise" (brassage du mélange une dizaine de minutes) et je pulvérise le soir.....
Cuivre et soude ne sont pas fameux pour la vie des sols… (Donc évitez de traiter inutilement ou avec des doses trop élevées).de l'ortie enfouie entre les pieds. Au pied même, c'est du compost mûr qu'il faut enfouir, séparé des racines par une fine couche de terre. J'insiste sur la nécessité des pulvérisations de purin de consoude ou d'ortie à 5% sur les feuillages, le soir à nuit tombante, la plante en profite mieux, surtout par temps très chaud. Je fais ça tout les 10/15 jours à peu près. Pour le purinage au pied, 18/20%, j'utilise surtout la consoude. Encore mieux, dynamisez les purins d'arrosage et de pulvérisation, mélangé à de l'eau de pluie.
Le mildiou s'incruste dans le sol pendant des années. Donc si vos tomates sont atteintes, débarrassez les tiges et les racines et pour une fois, brûlez.
Comment conserver ses graines?
Facile. Tôt en saison, on choisit les plus belles tomates qu'on laisse mûrir complètement sur le pied ; on les presse pour faire sortir le jus qu'on conserve quelque temps à l'air libre dans un petit bocal (bien marquer la variété au feutre sur le verre). Quand une peau blanche se forme en surface, rincez les graines à l'eau courante avec un tamis et faites-les sécher sur du papier absorbant. Le plus judicieux — si on a le temps — est d'espacer les graines de 1 à 2 cm. Elles vont demeurer collées au papier. Découpez ensuite des languettes et conservez au sec dans une enveloppe jusqu'au printemps. Il suffira alors d'enterrer la languette de papier sous un peu de terreau pour obtenir des rangées de plantules bien espacées.
Origines
Provenant du Pérou où elle était présente naturellement sous forme de tomate cerise, elle fut d'abord domestiquée en Amérique centrale et au Mexique. Ce sont les Aztèques qui l'ont nommée "tomatl". Rapportées par les Conquistadores espagnols sous forme d'un petit fruit rabougri, les Européens la nommèrent Pomme d'or ou pomme d'amour, mais s'en désintéressèrent longtemps. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les jardiniers napolitains l'ont véritablement domestiquée et qu'elle est devenue ce fruit universel connu actuellement. Elle s'est peu à peu acclimatée à des régions plus froides en remontant vers le nord et c'est à partir de l'Angleterre qu'elle est repartie conquérir l'Amérique - d'où elle était issue...
Trois sites-forums, indiqués par autrefois par Chichinette, et spécialisés dans la tomate :
ici pour connaître les caractéristiques http://ventmarin.free.fr/passion_tomate ... tomate.htm
ici pour connaitre les différents degrés de maturité des tomates:
http://www.rustica.fr/articles-jardin/l ... ,4773.html
et ici pour le reste http://tomodori.com/3culture/cultplantacadres.htm
Et la vidéo d'une émission (un peu longue mais) intéressante d'Arte : Le triomphe de la tomate. https://www.youtube.com/watch?v=zYyCG2i246Q