nous voulons des coquelicots

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Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 31 mai 2020, 12:23

MM.
Il faut télécharger un logiciel de retouche d’image capable de 1) détourer et de 2) travailler avec des calques. J’ai essayé gratuitement Pixomatic pro.

La dame de Monet a été détourée, son arrière-plan rendu transparent.
Il fallait alors faire glisser le calque sur la photo de Herran.....
.
E1425F56-0701-4B33-876D-92C7B7954715.png
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.
Voici le véritable tableau avec 3 dames. :lol:

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 31 mai 2020, 16:06

Roooh... T'as mis des jumelles...! :lol:

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 01 juin 2020, 09:53

On pourrait tout aussi bien multiplié la maison et créer un village. Ou multiplier le marmot et creer une classe piétinant le champ de coquelicots.

:lol: :lol:

Si tu m’envoies qq photos à toi, je pourrais y introduire la dame.
Le logiciel reste gratuit pendant une semaine. Je n’ai pas encore décidé de le « rendre ».

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 02 juin 2020, 16:49

Merci, Claude, je n'ai pas de besoin précis pour le moment. Mais c'est bon à savoir.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 23 juin 2020, 15:32

Ça me fait bizarre et tristounet que l'époque ait ainsi coupé les pieds de nos Coquelicots.
Je me demande comment ils vont s'en sortir…
Mais il y a tellement de problèmes sociaux et économiques créés par le confinement que bien des gens
auront autres choses à penser qu'aux pesticides.
A se demander si ceux qui les fabriquent et les vendent ne sont pas en train de se frotter les mains…

En attendant, j'essaie de me consoler en récoltant des graines pour aller en semer partout dans notre village.
Dieu qu'elles sont fines! Elles passent au travers des mailles de ma passette à thé.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 24 juin 2020, 05:59

Hier sur Arte il y avait encore un docu sur les ogm et les pesticides qui les accompagnent. Personne ne peut plus rien en ignorer. A moins de vouloir rester aveugle.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 24 juin 2020, 07:41

Personne !?

Arte n’est pas une grande chaîne en matière d’audience. Une audience qui croit certes.
Mais pour dépasser aujourd’hui les 2 %.

;)

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 24 juin 2020, 08:22

Sur le marché, quand je faisais circuler l'info Coquelicot et que je ramassais des signatures, les gens semblaient souvent très au courant et très motivés contre les pesticides. Ou très au courant et contre la campagne Coquelicot. Les connaissances en la matière ne dépendent pas d'Arte. Mais eux tapent sur le clou.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 24 juin 2020, 16:09

Une connaissance qui ne cherche pas à se « perfectionner » est une connaissance insuffisante.
.
Un article du Canard :
.
405B543E-CADB-4FD3-AAEA-644E54F541DB.jpeg
(862 Kio) Téléchargé 319 fois

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 24 juin 2020, 17:01

Une connaissance qui ne cherche pas à se « perfectionner » est une connaissance insuffisante.
A qui adresses-tu cette remarque pédago-philosophico-satirique?

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 24 juin 2020, 21:16

Lacuriosité n’est pas pour moi un vilain défaut.

Rires.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 25 juin 2020, 15:04

Mais pour qui donc le serait-elle ? je me le demande...

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 25 juin 2020, 15:52

En effet.


:lol: :D

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 05 juil. 2020, 23:01

PLANÈTE • POLLUTIONS


Pesticides dans l’air : 32 substances identifiées comme « prioritaires »

Les résultats de la première campagne nationale de mesure des pesticides dans l’air relèvent la présence du glyphosate et même de produits interdits.

Par Stéphane Mandard Publié le 02 juillet 2020 à 17h07 - Mis à jour le 03 juillet 2020 à 11h07
Temps de Lecture 4 min.
……
Photo : Du glyphosate est pulvérisé, dans un champ de maïs, dans le nord-ouest de la France, 11 mai 2018.
Du glyphosate est pulvérisé, dans un champ de maïs, dans le nord-ouest de la France, 11 mai 2018. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Les pesticides ne se retrouvent pas seulement dans l’eau ou les aliments, ils polluent aussi l’air que l’on respire. Mais s’il existe des limites à ne pas dépasser dans l’eau et l’alimentation, ils ne font pas l’objet d’une surveillance réglementaire dans l’air et donc de normes. Afin de mieux évaluer l’exposition de la population française et définir enfin une stratégie nationale de surveillance des pesticides dans l’atmosphère, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (MASQUA) fédéré par Atmo France se sont associés pour mener la première Campagne nationale exploratoire des pesticides (CNEP).

Les résultats ont été publiés jeudi 2 juillet. Au total, 75 substances différentes ont été mises en évidence, dont 32 sont jugées « prioritaires » par l’Anses en raison de leurs effets potentiellement cancérogènes ou perturbateurs endocriniens. Parmi les produits les plus fréquemment retrouvés figurent le glyphosate, le folpel (plus connue comme « le fongicide de la vigne ») ou encore le lindane, un insecticide pourtant interdit depuis 1998.

Les prélèvements ont été réalisés entre juin 2018 et juin 2019 sur 50 sites répartis sur l’ensemble du territoire (métropole, départements et régions d’outre-mer) et prenant en compte les différents types de zones d’habitation (50 % de sites urbains-périurbains et 50 % de sites ruraux) et de productions agricoles : grandes cultures (26 %), viticulture (18 %), arboriculture (20 %), maraîchage (10 %), élevage (6 %). La grande majorité des capteurs étaient toutefois placés à plus de 150-200 mètres de la première parcelle, ce qui exclut les riverains des exploitations agricoles, les premiers exposés, de cette photographie. Une autre étude conduite avec Santé publique France, baptisée PestiRiv, vise à évaluer l’exposition des riverains des zones viticoles.

« Evaluer rapidement la situation du lindane « 

Environ 100 000 données ont été analysées. A partir de cette base, l’Anses a établi « une première interprétation sanitaire », qui ne se veut pas une évaluation des risques. Cette analyse ne « met pas en évidence, au vu des connaissances actuelles, une problématique sanitaire forte associée à l’exposition de la population générale via l’air extérieur, hors source d’émission de proximité », tient à rassurer d’emblée l’agence. Une assertion qui fait tousser parmi ses partenaires. L’Anses identifie toutefois trente-deux substances prioritaires pour lesquelles « des investigations approfondies sont nécessaires ».

Sur ces trente-deux pesticides, neuf sont interdits. Pour l’Anses, la priorité est d’« évaluer rapidement la situation du lindane ». L’agence considère cet insecticide comme « une des substances les plus dangereuses (avec des effets cancérogènes, et/ou reprotoxiques et/ou perturbateurs endocriniens avérés) ». Malgré son interdiction en agriculture depuis 1998 (et dans les préparations antipoux ou antipuces depuis 2006), le lindane est la substance la plus retrouvée : il a été détecté dans 80 % des échantillons (dont 98 % en métropole).

Pour l’Anses, il s’agit désormais de chercher à identifier les motifs de sa persistance dans l’environnement puis à estimer les expositions cumulées par les différentes voies (respiratoire, alimentaire, cutanée) et milieux d’expositions (air extérieur et air intérieur…). L’agence indique qu’elle poursuivra un « travail analogue » pour les huit autres substances interdites (Epoxiconazole, Fénarimol, Iprodione, Linuron, Pentachlorophénol, Chlorothalonil, Chlorpyriphos-éthyl et Oxadiazon).
Lire aussi Des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes dans l’air
« L’Anses enfonce des portes ouvertes, commente un expert proche du dossier. C’est facile de s’attaquer à des produits déjà interdits mais quid de tous les autres, qui sont encore largement utilisés ? » Une interrogation qui vaut en premier lieu pour le glyphosate. Classé cancérogène probable, le très décrié herbicide de Bayer est la troisième substance la plus retrouvée (56 % des échantillons). Il fait partie des neuf substances « fréquemment quantifiées », c’est-à-dire identifié dans au moins 20 % des échantillons, selon la classification retenue par l’Ineris. Certes, parmi ces neuf pesticides, le glyphosate est celui qui présente les concentrations moyennes annuelles les plus faibles (0,04 ng/m3) quand les autres sont supérieures à 0,12 ng/m3. Mais elles ne sont guère plus faibles que pour le lindane (0,06 ng/m3).

« Accélérer sur une surveillance réglementaire pérenne »

Quid également du folpel ? Utilisé contre le mildiou, « le fongicide de la vigne » est classé cancérogène, mutagène et reprotoxique probable par l’Organisation mondiale de la santé. De toutes les substances mesurées en métropole, le folpel est le pesticide qui présente les niveaux de concentration les plus élevés (1,03 ng/m3 en moyenne annuelle), derrière le prosulfocarbe (2,61 ng/m3), un herbicide.

Et les moyennes annuelles nationales donnent une indication qui peut être trompeuse. Elles cachent des différences locales et des variations saisonnières importantes. Ainsi, la concentration moyenne annuelle en folpel atteint 3 ng/m3, en zone viticole. Des concentrations qui peuvent dépasser les 100 ng/m3 hebdomadaires pendant les périodes de traitement de la vigne entre juin et septembre. On retrouve les mêmes pics avec le prosulfocarbe et les grandes cultures d’octobre à décembre et d’avril à juin.

Il n’empêche, pour l’Anses, « un travail complémentaire d’expertise » est encore nécessaire pour toutes ces autres substances « prioritaires ». « A un moment donné, il faudra quand même accélérer sur une surveillance réglementaire pérenne des pesticides dans l’air avec des valeurs sanitaires de référence, s’impatiente Emmanuelle Drab-Sommesous, directrice déléguée d’Atmo Grand-Est et référente pesticides pour Atmo France. Cela fait vingt ans que l’on fait des mesures. »
Sans attendre, les associations de surveillance de la qualité de l’air recommandent la multiplication des sites de mesure afin de produire une « information locale, fiable et représentative », indispensable dans un contexte parfois tendu ; la mise en place d’une plate-forme nationale d’enregistrement des produits phytopharmaceutiques pour centraliser aussi bien les achats de pesticides que leur utilisation ou encore la prise en compte du suivi des pesticides dans l’air dans les politiques de santé environnementale.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Baisse du recours aux pesticides : des chiffres à manier avec précaution
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par antoinette » 08 juil. 2020, 12:51

je cherche des graines de coquelicots je trouve sa beau
dans la drome en vacance l'année passé il y avait des champs de coquelicots c'est superbe .
a oh green il y en a .

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 08 juil. 2020, 14:33

je cherche des graines de coquelicots je trouve sa beau
J'ai!
Donne-moi ton adresse en MP et je te poste ça.
Les graines sont minuscules.
Je viens d'apprendre qu'un seul plant pouvait en produire 33000!

Veux-tu d'autres graines?

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par antoinette » 15 juil. 2020, 15:28

je te remercie pour les graines de coquelicots mais j'ai trouvé a oh green j'ai étais exprès pour voir si il y en avait et j'ai réussi a en avoir
merci de tout coeur a toi de m'avoir proposé les graines de coquelicots merci .

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 15 juil. 2020, 21:38

Alors, bon semis!

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 07 août 2020, 23:25

Surprise .... en temps de virus humain, un virus donne la jaunisse aux betteraves, et un regain aux pesticides néonic’
Le dernier paragraphe introduit une info qui devrait faire réfléchir autrement. A suivre.

;)
.

Comme j"ignore si cette info sera lue pas qq1, je ne perds plus de temps à la mettre en forme.
PLANÈTE
AGRICULTURE & ALIMENTATION

Le gouvernement va réintroduire les insecticides « tueurs d’abeilles »

Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a annoncé le retour des néonicotinoïdes sur la betterave, pour lutter contre une maladie transmise par un puceron.


Par Stéphane Foucart Publié hier à 16h36, mis à jour à 12h00
Temps de Lecture 3 min.

………

Les producteurs de betteraves ont eu gain de cause. Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a annoncé, jeudi 6 août, la mise en place d’un plan d’aide à la filière, confrontée à la jaunisse de la betterave, une maladie virale transmise par un puceron (Myzus persicae). Cette maladie peut entraîner des baisses de rendement pouvant atteindre 30 % à 50 % – selon les estimations des professionnels, reprises par le communiqué ministériel. Ces derniers disent être face à une « crise inédite ».
Outre la promesse d’indemnisations et le lancement d’un effort de recherche ad hoc, le gouvernement annonce pour l’automne une « modification législative » permettant « pour la campagne 2021 et le cas échéant les deux campagnes suivantes tout au plus » des dérogations permettant l’usage de semences enrobées de pesticides dits « néonicotinoïdes ». Au ministère de l’agriculture, on assure que ces dérogations ne concerneront que la betterave.

En France, la loi sur la biodiversité de 2016 a interdit ces insecticides dits « tueurs d’abeilles » à compter du 1er septembre 2018 ; l’Union européenne a également interdit les usages des principaux représentants de cette famille chimique. « Ces interdictions sont essentielles pour lutter contre le déclin massif des colonies d’abeilles et des pollinisateurs sauvages », expliquait alors le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, dans un communiqué d’août 2018.

Lire notre article de 2018 : Les betteraviers français tournent la page des néonicotinoïdes

Le retour des « néonics » était l’une des principales revendications des betteraviers, d’autant que d’autres pays européens dérogent eux aussi à l’interdiction. « C’est une perte probable supérieure à 150 millions d’euros et qui pourrait même atteindre les 200 millions d’euros pour les planteurs, l’ampleur de l’épidémie étant croissante, assurait Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), le 31 juillet, dans une lettre ouverte au premier ministre. Certains agriculteurs perdront plus de 1 000 euros par hectare, un drame pour ces exploitants ! »

« Un recul inacceptable »

Tandis que les syndicats betteraviers saluent l’annonce du gouvernement, les organisations de protection de l’environnement fulminent. François Veillerette, directeur de l’association Générations futures, dénonce « un recul inacceptable qui montre que ce gouvernement plie aisément sous le poids des lobbys de l’agrochimie et de l’agriculture industrielle, et a renoncé à être le leader de la lutte contre les insecticides tueurs d’abeilles en Europe ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les insectes et les bactéries comme alternative aux pesticides

Au cabinet du ministre de l’agriculture et de l’alimentation, on assure qu’aucune alternative aux néonicotinoïdes n’est possible. Le discours est plus nuancé à l’Institut technique de la betterave, où l’on assure que l’un des produits alternatifs est trop toxique pour les insectes auxiliaires et que « deux autres possibilités existent, mais ce sont des substances qui ne persistent pas suffisamment ». Et nécessitent donc des passages réguliers sur les parcelles.

Fait surprenant : la betterave cultivée selon le cahier des charges de l’agriculture biologique semble, elle, peu ou pas touchée par la jaunisse

En outre, assure-t-on au ministère, les betteraves ne produisent pas de fleurs avant la récolte : l’impact sur les insectes pollinisateurs serait mineur. Cependant, un grand nombre de travaux conduits ces dernières années ont montré que l’impact des néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences pouvait être indirect. L’essentiel de ces produits – jusqu’à 98 % des doses appliquées sur les graines, selon des données industrielles – reste, en effet, dans les sols, où ils peuvent s’accumuler et contaminer, plusieurs années durant, les cultures ultérieures, ou encore les plantes sauvages poussant aux abords des parcelles.

« Trouver un équilibre durable »

Selon le ministère, il sera interdit de planter des cultures attractives pour les pollinisateurs, suivant celles de betteraves, afin de ne pas exposer abeilles et autres bourdons aux résidus. La durée de cette restriction n’est pas encore définie, selon le cabinet du ministre. « Au moment où nous nous sommes donnés comme priorité de retrouver notre souveraineté alimentaire, assure le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, dans un communiqué, il nous faut trouver un équilibre durable, c’est tout l’enjeu de la transition agroécologique. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec la fin des néonicotinoïdes, les producteurs de betteraves sucrières craignent un « retour en arrière »

Fait surprenant : la betterave cultivée selon le cahier des charges de l’agriculture biologique (très minoritaire) semble, elle, peu ou pas touchée par la jaunisse. Dans les Hauts-de-France, Loïc Tridon, chargé d’études au sein de l’organisation régionale de l’agriculture bio (Bio en Hauts-de-France), assure que les parcelles de betterave bio de la région « ne sont presque pas concernées par ce problème ». « On ignore pourquoi, c’est peut-être lié à la taille des parcelles », explique-t-il au Monde.
Au cabinet du ministre, on est surpris de l’information, et on invoque l’effet possible d’un décalage des périodes de semis, entre les bio et les conventionnels. Même constat en Ile-de-France. Interrogé par Le Monde, Victor Charlot, conseiller technique au Groupement des agriculteurs bio d’Ile-de-France, estime que les dommages liés à la jaunisse de la betterave sont, dans les exploitations bio, « très limités » dans sa région.

Stéphane Foucart

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 08 août 2020, 00:07

Et sur le même sujet, une couverture très différente mais intéressante également. Personnellement, j’apprecie de pouvoir faire une comparaison mais les deux se complètent.
Pourquoi les betteraviers ne planteraient-ils pas des œillets d’inde pour repousser ces pucerons verts ?
AGRICULTURE
Les néonicotinoïdes de retour dans les champs de betteraves
Par Thibaut Ghironi — 7 août 2020 à 19:10
………
Sous la pression de l'industrie sucrière, affectée par le développement d'une jaunisse dans ses cultures, le gouvernement a autorisé le retour, jusqu'en 2023, de ces pesticides nocifs pour les abeilles.

Les néonicotinoïdes de retour dans les champs de betteraves

La couleuvre que vient d’avaler la nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a un petit goût de betterave. Jeudi, le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, désormais dirigé par Julien Denormandie, a annoncé le retour des néonicotinoïdes pour le secteur sucrier. Une demande de la filière betteravière, alarmée par le développement massif de la jaunisse, une virose végétale principalement transmise par les pucerons verts. En réponse, le gouvernement prévoit d’introduire une dérogation au maximum jusqu’en 2023, pour autoriser à nouveau les planteurs de betteraves à utiliser des semences enrobées de néonicotinoïdes.

Les néonicotinoïdes sont ces pesticides «tueurs d’abeilles» qui n’étaient plus autorisés en France depuis le 1er septembre 2018, suite à la loi biodiversité de 2016. Un texte défendu à l’époque par Barbara Pompili, alors secrétaire d’Etat à la Biodiversité sous François Hollande. Dans le Courrier Picard, elle reconnaît que «personne n’est satisfait de cette situation. Ni moi ni le ministre de l’Agriculture. Jamais nous n’aurions dû en arriver là. Il y a eu clairement un défaut de suivi.» Ce qui apparaît comme un grand retour en arrière écologique vient d’une absence d’alternatives aux néonicotinoïdes, d’après la ministre : «Si les choses avaient été faites comme elles auraient dû l’être, en quatre ans, il y avait la possibilité de faire émerger des solutions pérennes. Nous ferons en sorte que ce genre de situation ne puisse plus se reproduire.»

Sur Twitter, Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement, a dénoncé «une faute sanitaire et une faute politique» pour «complaire au lobby betterave». La sénatrice Europe Ecologie-les Verts Esther Benbassa estime, de son côté, que Barbara Pompili a «moins de poids qu’une betterave».

«Aucune alternative» pour le lobby de la betterave

Les producteurs, eux, se délectent de cette décision. «Le monde agricole est conscient du risque pour les pollinisateurs, mais qu’il n’y a vraiment aucune alternative», explique Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Il ajoute que «la betterave est une culture qui n’est pas mellifère». Comprendre qu’il n’y a pas de fleurs produites avant la période de récolte et que l’impact des néonicotinoïdes serait donc moindre sur les insectes pollinisateurs que sont les abeilles et autres bourdons. «On ne fera pas pousser de plantes mellifères dans l’année qui suit la plantation de betteraves», promet le président de la CGB. Une série d’arguments exprimée quasi telle quelle dans le communiqué du ministère de l’Agriculture.

D’autres voix du monde agricole semblent moins convaincues. Damien Houdebine, membre du comité national de la Confédération paysanne, estime qu’ «il existe d’autres insecticides que les néonicotinoïdes. En autorisant à nouveau ces derniers, on incite les producteurs à agir de manière systématique sur toutes les cultures et non de manière localisée, là où il y a des problèmes.» Selon l’éleveur sarthois, «les néonicotinoïdes restent dans le sol. Et il n’y a pas que la question du butinage. Du blé qui serait planté derrière de la betterave, comme sur une rotation classique, pourrait entraîner une diffusion des insecticides par pollution dans l’air.»

Sous couvert d’améliorer la souveraineté alimentaire du pays, la volte-face du gouvernement s’explique aussi par la puissance de l’industrie sucrière. La France est le deuxième producteur mondial, avec 38 millions de tonnes de betteraves produites, pour 45 000 emplois, 21 sucreries et un milliard d’euros d’excédent. De quoi faire dire à Damien Houdebine que, dans cette affaire, «une place importante a été laissée par le gouvernement aux acteurs économiques les plus puissants».

L’impact du réchauffement climatique

S’agit-il seulement d’influence industrielle ? Christian Huyghe, directeur scientifique du pôle agriculture au sein de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) rappelle que «les pucerons se sont développés très tôt en campagne cette année, à cause d’une pression énorme et d’une anomalie thermique. On a eu l’hiver le plus doux de l’histoire contemporaine de la France et le printemps a été incroyablement chaud avec +3.6°C en février» par rapport aux normales de saison.

Lutter contre les invasions de pucerons verts reviendrait donc à lutter contre le réchauffement climatique. Des producteurs de betteraves, explique Damien Houdebine, sont «plus inquiets de l’impact du climat, des coups de chaud fin mai, de la sécheresse et de la canicule actuelle, que de la jaunisse».

Croire que la solution viendrait de la nature elle-même est illusoire, selon Christian Huyghe : «On sort de vingt-sept ans de néonicotinoïdes, aussi extrêmement efficaces contre les insectes auxiliaires», souligne le chercheur. Parmi les insectes auxiliaires, on compte notamment les larves de coccinelles et les syrphes, toutes deux friandes de pucerons. Des pistes sont à l’étude pour lutter contre la transmission de la jaunisse, comme le morcellement des parcelles ou l’usage de «l’écologie chimique», en recourant par exemple à la plantation dans les champs de betteraves de fleurs comme l’œillet d’Inde, dont l’odeur est insupportable au puceron.

Autant de solutions dont les filières agroalimentaires ne veulent pas forcément, leur préférant une logique court-termiste qui garantira une rentabilité maximum. Vendredi, ce sont les producteurs de maïs qui ont pris la parole pour demander à bénéficier, à leur tour, d’une dérogation leur permettant d’utiliser des néonicotinoïdes.

Thibaut Ghironi
J’ai surligné en jaune un passage qui fait réfléchir.
L’interdiction a été votée en 2016. Et elle a été appliquée en 2018. La ministre explique que depuis le vote rien n’a été fait pour créer d’alternative à l’emploi de pesticide. C’est le cœur de ce pb. Interdire ne suffit pas. Il faudrait que la loi soit accompagnée d?un dispositif pour trouver et développer des alternatives « pour de bon « .

Le passage surligné en rose sur des pistes alternatives. J’aimerais qu’il soit plus développé. Où ? et comment ? par qui ? et depuis quand ?

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 20 août 2020, 13:53

Depuis l’info précédente, les réactions se sont multipliées,
.
Le point actuel sur l situation, le point de vue de JLP du Canard.
.
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Désolé ...... mais article non signé.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 21 août 2020, 21:58

Et l’intéressant point de vue de l’agronome Marc Dufumier.
.
OPINIONS
AGRICULTURE & ALIMENTATION

Pourquoi « réautoriser les néonicotinoïdes pour un système de culture betteravier désuet et dommageable » ?

TRIBUNE | Marc Dufumier, Agronome

L’agronome Marc Dufumier critique, dans une tribune au « Monde », la décision gouvernementale d’autoriser « provisoirement » l’usage de pesticides pour la culture de la betterave à sucre, alors que des alternatives techniques à l’emploi des néonicotinoïdes existent déjà.

Publié aujourd’hui à 01h28, mis à jour à 07h05 Temps de Lecture 3 min.
………


Sous la pression des lobbys sucriers, le gouvernement envisage de réautoriser provisoirement le recours aux néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, alors même que la loi sur la biodiversité de 2018 en interdit aujourd’hui formellement l’emploi. Cette culture vient, il est vrai, d’être lourdement affectée par une maladie virale, la jaunisse de la betterave, transmise par un puceron qui a récemment pullulé dans les champs du fait des conditions climatiques particulières de cette année.

Mais les apiculteurs ont néanmoins des raisons de s’inquiéter d’une telle décision car on sait désormais comment l’exposition à ces insecticides déboussole les butineuses. Outre les abeilles mellifères, ce sont la plupart des pollinisateurs qui souffrent de surmortalité en la présence de ces insecticides, et c’est donc aussi la fécondation d’un très grand nombre de plantes cultivées (colza, tournesol, arbres fruitiers, etc.) qui risque de se retrouver lourdement handicapée.

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La Confédération générale des producteurs de betteraves (CGB) n’a pas manqué de signaler que les racines de cette plante sucrière sont arrachées bien avant sa date de floraison et donc avant toute possibilité de voir leurs fleurs butinées. Mais les résidus insecticides peuvent être néanmoins absorbés par toutes les plantes à fleurs cultivées les années suivantes, et c’est en cherchant le pollen sur ces dernières que les insectes pollinisateurs se retrouvent de fait empoisonnés.

Une agroécologie scientifique

La CGB rétorque que s’il est pertinent de mettre fin à l’emploi des néonicotinoïdes, encore faudrait-il que l’on ait préalablement trouvé un ou des produits de substitution. En insistant sur le fait que les rendements à l’hectare vont très sensiblement diminuer cette année du fait de la jaunisse, et que cela va peser très lourdement sur l’équilibre de notre balance commerciale agricole.

Mais cela revient implicitement à dire qu’il n’existerait pas d’autres alternatives techniques que l’emploi de pesticides, et qu’améliorer le rendement à l’hectare consisterait toujours à l’accroître, indépendamment des coûts monétaires, sanitaires et environnementaux qui en résultent pour ce faire. C’est oublier aussi le fait que des alternatives techniques à l’emploi des néonicotinoïdes existent d’ores et déjà.

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Ces pratiques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique, n’ont pas pour objectif d’éradiquer les pucerons et autres insectes ravageurs, au risque d’ailleurs d’engendrer de graves déséquilibres écologiques, mais visent plutôt à pouvoir les côtoyer tout en minorant leur prolifération et leurs ravages.

Ces pratiques sont, entre autres, le choix de variétés tolérantes ou résistantes, l’allongement des rotations de cultures, la diversification des espèces cultivées au sein des mêmes terroirs, la plantation de haies vives, de bandes enherbées et d’autres infrastructures écologiques destinées à héberger des insectes auxiliaires tels que les coccinelles, syrphes et chrysopes, aptes à neutraliser les pucerons.

Faible compétitivité

Ces techniques agricoles sont, il est vrai, bien plus savantes et compliquées que celles encore trop souvent mises en œuvre dans le cadre des modes d’agricultures industrielles exagérément spécialisées. Elles sont plus exigeantes en travail et donc plus intensives en emplois, ce qui n’est pas en soi néfaste. Elles exigent aussi bien moins d’importations de pesticides et d’engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile, tout en présentant de moindres risques sanitaires et environnementaux.

La fermeture annoncée des sucreries en France n’a d’ailleurs pas attendu l’apparition de la jaunisse de la betterave ; elle résulte en fait de la faible compétitivité de nos systèmes betteraviers actuels face à la concurrence de la canne à sucre brésilienne. Pourquoi nous faudrait-il alors continuer de produire toujours davantage de betteraves pour des usines d’éthanol dont on sait qu’elles ne peuvent guère devenir rentables du fait de cette concurrence sur les marchés mondiaux ?

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec ou sans floraison, les néonicotinoïdes représentent des risques pour les pollinisateurs


Ne conviendrait-il donc pas plutôt de diversifier les cultures au sein de nos assolements et d’y rétablir une bien plus grande biodiversité domestique et spontanée, en y intégrant surtout des plantes légumineuses (luzerne, trèfle, lupin, féverole, etc.), pour produire notamment les protéines végétales dont la France et l’Europe sont déficitaires pour près des deux tiers ?

Le président Macron nous a d’ailleurs promis, au lendemain du dernier G7, un plan visant à rétablir notre souveraineté protéinique, afin de ne plus dépendre des importations considérables de graines et de tourteaux de soja transgéniques en provenance des Amériques. Plutôt que de réautoriser les néonicotinoïdes pour un système de culture betteravier désuet et dommageable, le gouvernement ne devrait-il pas le mettre en œuvre au plus tôt ? Une façon de concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux !

Marc Dufumier est l’auteur de « L’Agroécologie peut nous sauver » (entretiens avec le journaliste Olivier Le Naire, Actes Sud, 2019).

Marc Dufumier(Agronome)


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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 29 août 2020, 06:55

Une tribune publiée par Libé.
Intéressante car elle se préoccupe des vers de terre et collemboles, de la pédofaune,
et car elle aborde la question sous l’angle du Droit.
Elle représente une association dont le nom brille aux yeux des jardiniers : BSNP = Biodiversité Sous Nos Pieds.
Biodiversité : plaidoyer pour une betterave

Par Dorian Guinard, maître de conférences en droit public à Sciences-Po Grenoble et membre de l’association Biodiversité sous nos pieds (BSNP) ,
Lou Tamberi, étudiante à la faculté de droit de Grenoble, coprésidente de BSNP
et Stéfano Di Panfilo, Lucas Vincent, Thibault Soules et Guillaume Lane, étudiants à Sciences-Po Grenoble et coprésidents de BSNP
— 24 août 2020 à 14:28

PHOTO d’illustration
Une betterave sucrière près d'Orléans, en 2007.
Une betterave sucrière près d'Orléans, en 2007. Photo Caroline Blumberg. Bloomberg. Getty Images

Pour contrer la perte de rendement de la filière due à la maladie de la jaunisse, la ministre de la Transition écologique envisage la réintroduction d'insecticides, les néonicotinoïdes, interdits depuis 2018. Il est temps d'instaurer dans la loi la primauté des enjeux écologiques sur l'économie.

……

Tribune.

La filière française de la betterave sucre connaît actuellement de graves problèmes causés par la maladie de la jaunisse, virus transmis par des pucerons très généralement à la suite d’un hiver doux suivi d’un printemps chaud et sec (compte tenu du réchauffement climatique, ces conditions sont probablement amenées à être la norme). Ce virus conduit à des pertes de rendement importantes, de l’ordre de 40 à 50%.

Face à ce constat, et en l’absence d’alternatives selon la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, le gouvernement envisage une modification législative pour permettre une dérogation à la loi dite biodiversité de 2016, qui interdit notamment les néonicotinoïdes depuis 2018. La dérogation envisagée – et qui pourrait être reconduite deux années – viserait à permettre l’utilisation de ces produits via l’enrobage des semences pour les semis au printemps 2021. Ce choix politique, qui ravit les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes agriculteurs, est un choix terrible.

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Terrible car il va à l’encontre de la protection de la biodiversité et des conclusions d’études scientifiques solides. Terrible parce qu’il n’acte pas une volonté réelle et substantielle du gouvernement d’opérer un virage écologique que la grande majorité des Français attendent. Terrible, surtout, parce qu’il ne s’inscrit pas dans une agriculture durable et respectueuse du vivant en confortant des pratiques culturales délétères.

Pour un principe de non-régression

Cette crise de la betterave sucre est l’occasion de rappeler les conclusions scientifiques sur le danger que représentent les néonicotinoïdes et de plaider, comme beaucoup d’autres, pour une consécration constitutionnelle du principe de non-régression (actuellement prévu à l’article L110-1 du code de l’environnement et qui dispose que «la protection de l’environnement […] ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante») qui empêcherait des initiatives comme celle-là de voir le jour.

Que dit la très grande masse des études scientifiques sur les conséquences des néonicotinoïdes ? Sans rentrer dans une exégèse des études sur le sujet, soulignons que plusieurs articles mettent au jour le caractère puissamment délétère voire mortifère de certains néonicotinoïdes sur les colonies d’abeilles et les pollinisateurs sauvages. Deux études, l’une anglaise (B. Woodcock & al., 2017) et l’autre canadienne (N. Tsvetkov & al., 2017), publiées dans la revue Science en juin 2017, ont montré que l’exposition des abeilles aux néonicotinoïdes entraîne une diminution des réponses de survie et immunitaires, surtout lorsqu’elles sont exposées en même temps à un fongicide. La reproduction des colonies chez les abeilles tant domestiques que sauvages est de plus drastiquement réduite.

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Mais les pollinisateurs ne sont pas les seuls touchés par ces produits systémiques, et ce qu’on appelle parfois les ingénieurs de l’écosystème (principalement les vers de terre) pâtissent également de l’utilisation des néonicotinoïdes. Dans une méta-analyse parue en 2015 (L.W. Pisa & al.), il est démontré que ces produits systémiques sont très toxiques pour les vers de terre en compromettant leur survie (effets sublétaux comme la réduction de la fécondité, la tendance des néonicotinoïdes à persister dans les sols organiques qui réduit de plus la probabilité de régénération des populations) et en altérant leur comportement (terriers plus petits et plus étroits, changement de poids pour une concentration égale ou inférieure à 1 ppm de néonicotinoïdes dans le sol) car les vers de terre peuvent ingérer des sols ou de l’eau contaminés, même si le produit ne fait qu’enrober la semence.

De l’exposition des collemboles et vers de terre

Les néonicotinoïdes peuvent de plus persister et migrer dans les sols, ce qui ne fait qu’accroître la probabilité que la faune du sol (dite pédofaune), en particulier les collemboles et les vers de terre, soit exposée pendant des intervalles de temps allant de quelques semaines jusqu’à plusieurs années. Même si les études manquent en ce domaine et que la recherche n’arrive pas actuellement à pallier ces carences – par manque de moyens et de volonté politique –, les effets létaux et sublétaux sont tout de même avérés pour la pédofaune. Cette dernière étant une condition sine qua non pour la pérennité de l’agriculture et la survie de l’humanité, et dans un contexte d’effondrement (c’est le bon terme) généralisé des espèces animales, il est incompréhensible du point de vue à la fois biologique, écologique et tout simplement politique que la réintroduction de cette classe de produits phytopharmaceutiques systémiques soit envisagée.

Mais cette réintroduction n’est pas si étonnante au regard de l’absence à la fois d’alternatives et de connaissances scientifiques. Depuis la loi biodiversité, la recherche de telles alternatives a été quasi inexistante et aurait dû être menée par les agriculteurs ou impulsée par l’Etat pour anticiper les impacts du retrait des néonicotinoïdes. C’est une conséquence logique – retirer un produit sans accompagner son remplacement rend son retour presque prévisible en l’absence de protection juridique constitutionnelle – mais aussi très inquiétante, car les avancées pour la protection d’un avenir vivable sont inscrites dans l’argile (desséché ces derniers temps) plutôt que le marbre. Dans le cas d’espèce, nous assistons ainsi à une absence de transition pure et simple.

Le temps des choix brutaux est donc arrivé : l’arbitrage entre les impératifs écologiques et économiques doit dorénavant être systématiquement effectué en faveur des premiers, quitte à générer des changements profonds et radicaux dans les pratiques agricoles, en assumant des pertes de rendement et une perte de revenus pour les détenteurs des actifs agricoles qui persistent à utiliser des produits phytopharmaceutiques (la question reste posée de la nécessité de produire autant de tonnes de sucre en termes de santé publique, mais c’est un autre débat).

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S’il n’est pas certain – cela dépendra des juges s’ils sont saisis – que la modification législative envisagée en l’espèce soit en conformité avec la charte de l’environnement, c’est précisément pour faire face à ce genre d’initiative gouvernementale ou parlementaire que nous proposons, dans le sillage de beaucoup d’autres et pour chasser toute incertitude, une constitutionnalisation du principe de non-régression écologique qui empêcherait ce type de pratiques d’être mis en œuvre.

Nous proposons également une définition plus explicite du principe de précaution, qui laisse aujourd’hui une trop grande marge d’interprétation aux juges et aux administrations (comme l’Anses) et qui devrait imposer la démonstration de l’innocuité pour la biodiversité de façon générale des pratiques agricoles pour que ces dernières soient autorisées (ce qui exclurait de fait les produits phytopharmaceutiques systémiques).

L’enjeu écologique doit primer

Nous proposons enfin une modification de l’article 6 de la charte de l’environnement qui prescrit, pour rappel, de «concilier la protection et la mise en valeur de l’environnement avec le développement économique et le progrès social», mais qui aboutit en réalité – devant les juges – à un primat des impératifs économiques sur les enjeux écologiques. Il ne faut donc plus concilier ces deux objectifs mais bien instaurer la supériorité du premier sur le second pour endiguer le déclin notamment des populations d’insectes.

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Le changement climatique et l’effondrement des espèces animales imposent, hélas, des choix radicaux, contraignants et coercitifs, voire punitifs, spécialement pour les agriculteurs. Nous en sommes conscients. Mais l’agriculture intensive perfusée aux produits phytopharmaceutiques n’est pas l’avenir car elle détruit le vivant.

Il est temps d’acter ce principe, au nom d’une conception de l’écologie qui n’est que pragmatique et non idéologique, en ce qu’elle permet simplement notre survie. Liberté est donnée à certains de nous traiter d’ayatollahs. Notre position ne procède pourtant et simplement que du deuxième considérant de notre charte de l’environnement, qui dispose que «l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel». Il est plus que temps de conférer une effectivité à cette norme constitutionnelle et la crise de la betterave sucre en est la parfaite occasion.

Dorian Guinard maître de conférences en droit public à Sciences-Po Grenoble et membre de l’association Biodiversité sous nos pieds (BSNP) , Lou Tamberi étudiante à la faculté de droit de Grenoble, coprésidente de BSNP , Stéfano Di Panfilo, Lucas Vincent, Thibault Soules et Guillaume Lane étudiants à Sciences-Po Grenoble et coprésidents de BSNP


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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 03 sept. 2020, 16:10

Ai entendu l’interview d’un producteur de betteraves bio
s'étonner de la précipitation à réintroduire même partiellement des neonicotinoïdes
pour contrer la jaunisse. C'était à la 31° minute des Matins de France culture de ce matin.
.
https://www.franceculture.fr/emissions/les-matins


Ayant noté le nom du producteur interviewé, Lhopiteau,
j’ai pu vous trouver une (autre) vidéo de lui. 2 min.
.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 04 sept. 2020, 16:11


CHRONIQUE «LE FIL VERT» ABONNÉS

Néonicotinoïdes: «La science dit clairement que ces pesticides sont à bannir»

Par Coralie Schaub — 3 septembre 2020 à 07:10
A Parfouru-l'Eclin (Calvados), le 15 juillet.
A Parfouru-l'Eclin (Calvados), le 15 juillet. Photo Sameer Al-Doumy. AFP

Alors que le projet de loi remettant en cause l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes «tueurs d’abeilles» est présenté ce jeudi, le chercheur au CNRS Jean-Marc Bonmatin rappelle qu’ils ont un impact dramatique sur la biodiversité et la santé humaine.

Néonicotinoïdes: «La science dit clairement que ces pesticides sont à bannir»

Le projet de loi remettant en cause l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes, prévue par la loi biodiversité de 2016, est présenté ce jeudi en Conseil des ministres. Ce texte est censé entériner la dérogation à leur interdiction pour la culture de la betterave sucrière, annoncée début août, alors qu’aucune exception n’était plus possible depuis le 1er juillet, selon la loi de 2016.

Sauf que, dans les faits, ce projet de loi autorise la délivrance de dérogations pour utiliser des néonicotinoïdes jusqu’en 2023 pour toutes les cultures, dans toute la France. Ce qui est contraire au principe de non-régression du droit de l’environnement. Et ce qui fait fi des nombreux travaux scientifiques prouvant la dangerosité de ces pesticides pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine. Entretien avec le chimiste et toxicologue au CNRS Jean-Marc Bonmatin, vice-président du Groupe de travail sur les pesticides systémiques (TFSP), qui regroupe des chercheurs indépendants de plus de 24 pays.

Comment agissent les néonicotinoïdes ?
Cette catégorie de pesticides autorisée dans les années 90, qui est aujourd’hui la plus vendue au monde, agit en bloquant le système nerveux central des insectes. Ils sont systémiques : transportés par la sève, ils pénètrent tous les tissus de la plante. Ils agissent à des doses très faibles et sont extrêmement toxiques, 5 000 à 7 000 fois plus que le DDT, interdit en France depuis près de cinquante ans. Ils ne sont pas sélectifs du tout : alors qu’ils étaient censés ne toucher que les insectes ravageurs, ce qui a constitué l’hypothèse de départ pour leur homologation, ils tuent en fait tous les insectes, y compris ceux utiles comme les abeilles et autres pollinisateurs.

Ils sont aussi très persistants dans l’environnement : 80 à 95% des substances utilisées en enrobage de semences partent en réalité dans les sols, où elles s’accumulent et peuvent persister entre un et trente ans. Solubles dans l’eau, les néonicotinoïdes partent aussi dans les ruisseaux et rivières et contaminent tout l’environnement. Il a été montré qu’on peut les retrouver à 10 kilomètres d’un champ traité.

Autre particularité, ils sont utilisés en traitement systématique préventif, via un enrobage des semences a priori, sans même savoir si c’est vraiment utile. C’est une hérésie : on devrait faire en sorte de ne traiter qu’en cas de besoin et si possible avec des produits compatibles avec l’environnement, or c’est exactement le contraire qui se passe. Tous ces défauts et dangers, démontrés au fil des années par les scientifiques, ont conduit les autorités à interdire peu à peu certains néonicotinoïdes (comme le Gaucho et le Régent) sur certaines cultures très attractives pour les abeilles (comme le maïs ou le tournesol), puis à tous les interdire.

D’autant qu’ils ne sont pas dangereux que pour les insectes…
En effet, la contamination généralisée de l’environnement par les néonicotinoïdes a des impacts sur l’ensemble de la biodiversité. Les vers de terre perdent la capacité à creuser des tunnels, donc ne se nourrissent plus et finissent par mourir. Les populations d’insectes s’effondrent, entraînant le même sort pour les oiseaux des champs – car tout oiseau a besoin d’insectes pour nourrir ses petits, même s’il est granivore une fois adulte. Idem pour les amphibiens insectivores, comme les grenouilles et crapauds. Il y a des effets en cascade sur les invertébrés aquatiques tels que les crevettes, qui sont la base de la chaîne alimentaire sur la planète, ou sur les poissons. Les mammifères aussi sont affectés, et pas seulement les petits. Il a été démontré aux Etats-Unis que l’utilisation agricole de néonicotinoïdes entraîne une chute de la population de biches et de cerfs via l’eau contaminée qu’ils boivent. Au total, plus de 1 200 études scientifiques du monde entier démontrent les effets hautement toxiques des néonicotinoïdes pour la biodiversité.

Quid des effets sur la santé humaine ?
Même s’il y a encore peu d’études, un certain nombre d’effets graves ont été démontrés, qui vont du cancer à des conséquences développementales ou neurologiques (augmentation du risque d’autisme, troubles de la mémoire, tremblements, malformations cardiaques congénitales…). Les néonicotinoïdes peuvent entraîner des fausses couches et les enfants sont les premiers touchés. Une étude a prouvé que le premier pipi à la naissance de certains bébés japonais ayant des problèmes de neurodéveloppement (n’ayant pas tout à fait le bon poids ni le bon cerveau) contenait des néonicotinoïdes, alors que ces substances n’étaient pas censées passer la barrière placentaire.

La science dit clairement que ces pesticides sont à bannir. Mais que vaut la parole de la science face à la parole politique et à la parole économique ? Si on regarde ce qu’il y a dans la balance, il y a d’un côté quelques centaines d’hectares de betteraves dont on perdrait 10 à 15% cette année alors qu’on est en excédent de production de sucre, et d’un autre côté la contamination de l’environnement et un impact réel et grave sur la biodiversité et la santé humaine. Donc une catastrophe écologique et probablement une catastrophe de santé publique.

On balaie l’argumentation scientifique, les impacts sur l’environnement, la biodiversité, la santé, au profit d’une menace non avérée – puisqu’on n’a pas encore les chiffres définitifs de la production de betteraves pour 2020 – de baisse de rendement de 10 à 15%. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Et c’est privilégier des intérêts privés de quelques firmes agrochimiques (Bayer-Monsanto, Syngenta, BASF, Dow Agroscience, etc.) et d’industriels du sucre au détriment de l’intérêt général. Il me semble qu’un homme politique devrait faire le contraire : privilégier l’intérêt général, quitte à aider les professions en difficulté et favoriser la transition inéluctable vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé.

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, parle de dérogations en cas d’«urgence sanitaire» pour les cultures et d’absence de «solution technique» à la jaunisse de la betterave…
On n’a pas commencé la culture de la betterave avec les néonicotinoïdes. C’est une culture très ancienne qui a très bien marché avant leur arrivée. Ces pesticides ont aidé à pousser encore plus loin les rendements. On nous promet des catastrophes sur les rendements de betteraves. Mais j’ai déjà entendu ce discours pour le tournesol il y a une quinzaine d’années, comme pour le colza et le maïs, or l’agriculture française et européenne ne s’est pas écroulée pour autant avec l’interdiction des néonicotinoïdes pour ces cultures.

Et si, il existe des alternatives. Les betteraviers auraient pu faire des rotations de culture, des semis tardifs et utiliser des variétés résistantes, comme le font d’autres agriculteurs en utilisant des systèmes de prévention pour ne pas avoir à utiliser les pesticides les plus puissants. Simplement, alors qu’ils étaient pourtant prévenus que les néonicotinoïdes allaient être interdits, ils n’ont rien voulu savoir et ont continué dans le système intensif. Ce qui leur permet de justifier aujourd’hui un retour en arrière de la législation.

Le projet de loi présenté ce jeudi supprime l’obligation de procéder à un bilan environnemental avant d’obtenir une dérogation pour les néonicotinoïdes, ce qui équivaut à un chèque en blanc. Et il ouvre la voie à des dérogations dans d’autres filières, comme le maïs, le tournesol ou le colza.

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Les néonicotinoïdes étaient le cas d’école le plus argumenté scientifiquement pour dire «attention, il y a eu une énorme erreur, il faut faire marche arrière toute». Or, là, on fonce dans le mur à pleine vitesse. C’est dramatique. En continuant à empoisonner nos campagnes avec ces pesticides, ils continueront à finir dans nos verres, nos assiettes, nos spermatozoïdes. Avec à la clé des réactions en chaîne qu’on ne maîtrisera plus. Et ce sont nos enfants qui assumeront.

Du point de vue scientifique, ce recul de la législation est une grave erreur pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine. C’est aussi une erreur économique, car le coût de ces pesticides pour la santé publique est faramineux. Sans parler du coût inestimable de la destruction des services rendus par les écosystèmes : rien que celui de la pollinisation est évalué à 150 milliards de dollars par an.

Coralie Schaub

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