nous voulons des coquelicots

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 30 sept. 2020, 17:07

Moi aussi, je galéjais après la remarque de Plumee qui m'avait donné le sentiment que le bouquin en question était encore un de ces trucs qui vous mettent le moral dans les chaussettes.
J'ai mis un commencement de compte rendu de lecture du livre de Nicolino sous "je bouquine..."

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marc » 30 sept. 2020, 18:07

Il faut lire aussi "Bidoche".....

Marie_May
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 30 sept. 2020, 22:41

je viens de me l'acheter chez Momox à 2,92 €.....

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 01 oct. 2020, 08:32

Le mouvement "Nous voulons des Coquelicots", se transforment en celui de "Nous voulons des paysans".
EDITO
Nous voulons tant des paysans

Vous le savez sans doute, la petite équipe qui a lancé le mouvement des Coquelicots se replie. Pour dire les choses simplement, nous sommes lessivés. Car nous sommes des bénévoles, et malgré le renfort salarié –à mi-temps– d’Anne, cela ne pouvait plus durer. Nous avions annoncé que nous tiendrions deux ans, et nous l’avons fait. Les 1.135.134 signatures récoltées sont désormais entre les mains de l'Etat, par l'entremise de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique (voir la vidéo).

Un petit noyau subsiste, au ralenti, qui vous proposera de donner des
coups de main ponctuels pour des dossiers aussi passionnants que les pesticides SDHI ou celui des métabolites. Nous gardons l’intention de montrer notre dégoût de la fabrication légale en France de pesticides interdits dans l’Union européenne. Que l’on destine aux gueux d’Afrique ou du Brésil, qui sont nos frères. On en reparlera, et vous serez là, comme chaque fois. Surveillez bien le site des Coquelicots, qui est en train de faire peau neuve!

Une autre aventure commence, qui repose sur la liberté, l’autonomie, l’invention. Nous avons proposé aux groupes locaux des Coquelicots de se transformer en «Nous voulons des paysans». Un texte existe (lire l'Appel), qui demande avec force la sortie en dix ans de l’agriculture industrielle, avec un plan d’action publique exceptionnel. Il s’agit d’un prolongement presque évident des Coquelicots, mais il doit réunir beaucoup plus largement, sans exclusive, tous ceux qui rêvent ensemble d’un avenir désirable. Il n’existe pour l’heure aucune coordination nationale.

En attendant mieux, nous lançons l’idée de 1.000 banquets en France, pour un million de paysans nouveaux. Il s’agirait de réunir au printemps, le même jour bien sûr, et partout, de gigantesques rencontres permettant aux paysans, aux cuisiniers locaux, aux citoyens que nous sommes de festoyer, et de contresigner par centaines de milliers ce nouvel engagement solennel.

Que chacun réfléchisse à un lieu, une forme, à des participants possibles. Les quelques mois qui nous séparent du printemps ne seront pas de trop pour organiser et réussir un triomphe national. Encore une fois, engagez-vous! Réunissez-vous, fédérez les énergies, dressez des listes de convives. Et nous annoncerons une date nationale dès que ce sera possible. En avant la musique!
Et le grand festin.


Retour en vidéo sur la remise des 1.135.134 signatures
Retour en vidéo sur la remise des signatures

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 01 oct. 2020, 10:19

Bien vu l’idee de se renouveler. Bon point.

Vouloir des paysans c’est une façon d’ameliorer la revendication d’interdiction en pensant plus concrètement les moyens de la transition. Bon point.

L’idee suivante, celle des banquets ne m’emballe pas. Et cela pour 2 raisons.
1. La simultanéité, cela ne devrait pas s’ankyloser sur l’obligation du même jour, même heure, et même scénario centralisateur.
2. Par temps de Covid-19, les rassemblements, les promiscuités, ce n’est pas génial.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 07 oct. 2020, 08:43

C’est fait.
Hélas.
C’est voté.
Le seul point (presque) positif serait le « conseil de surveillance » dont j’aimerais en savoir PLUS.

POLITIQUE
PLANÈTE
Le retour des néonicotinoïdes a été voté à l’Assemblée par une majorité plus que jamais divisée
Les députés ont définitivement adopté le projet de loi validant le retour de ces pesticides. La mise en scène orchestrée par Christophe Castaner, nouveau président des députés LRM, n’aura pas suffi à escamoter les voix dissonantes.
Par Julie Carriat Publié hier à 19h37, mis à jour à 05h53
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Le président du groupe LRM, Christophe Castaner, le 15 septembre à l’Assemblée nationale.
Le président du groupe LRM, Christophe Castaner, le 15 septembre à l’Assemblée nationale. MARTIN BUREAU / AFP
Tiraillée, embarrassée parfois, la majorité a voté, mardi 6 octobre à l’Assemblée nationale, le retour des néonicotinoïdes en France. En matière d’image, ce dossier explosif – réfuté comme « anecdotique » par certains responsables de La République en marche (LRM) – aura placé les députés du parti présidentiel côte à côte avec les élus Les Républicains (LR) issus de circonscriptions agricoles, au nom d’une écologie pragmatique, soucieuse d’emploi et de souveraineté alimentaire, au grand dam des associations de défense de l’environnement.
Il n’y avait, mardi, plus beaucoup de suspense quant à la dérogation à la loi de 2016 accordée pour trois ans aux betteraviers touchés par la jaunisse, leur permettant l’usage de ces pesticides tueurs d’abeilles. L’article premier du projet de loi avait été adopté dans la nuit de lundi à mardi, introduisant la possibilité de dérogations jusqu’au 1er juillet 2023.
Ambiance fin de règne
Pourtant, le vote solennel sur l’ensemble du texte (313 voix pour, 158 contre, 56 abstentions) demandé par Ecologie démocratie solidarité (EDS), groupe d’anciens LRM devenus le poil à gratter de la majorité, a permis de préciser la géographie d’un ensemble de plus en plus disjoint sur les enjeux écologiques. Si 175 élus LRM ont approuvé le projet de loi, 32 députés ont voté contre le texte, 36 se sont abstenus.
Lire aussi Trois questions pour comprendre le débat sur le retour des néonicotinoïdes dans les champs de betteraves sucrières
Aucun partenaire de LRM n’a été épargné par ces divisions : neuf députés MoDem ont ainsi voté contre le texte, de même que quatre élus Agir et cinq Union des démocrates et indépendants (UDI)… Même LR, majoritairement favorable à ces dérogations, compte vingt et un votes contre et neuf abstentions.
La mise en scène orchestrée par Christophe Castaner, nouveau président des députés LRM, n’aura pas suffi à escamoter les voix dissonantes. Le 21 septembre, l’ancien ministre de l’intérieur avait conditionné l’adoption du texte à deux correctifs : la limitation des dérogations à la seule filière de la betterave sucrière et l’instauration d’un « conseil de surveillance », pour s’assurer, entre autres, de la recherche de solutions de remplacement.
La manœuvre, suffisamment habile pour conférer au groupe parlementaire une aura d’autonomie, n’aura pas suffi. L’ambiance fin de règne du quinquennat n’a sans doute pas aidé non plus, les mécontents se faisant, ces temps-ci, plus nombreux et enhardis.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La réautorisation des néonicotinoïdes en France constituerait un recul démocratique majeur »
Parmi les votes contre, le député de l’Isère Jean-Charles Colas-Roy a ainsi réfuté des garanties « surjouées », « trop minimes par rapport au recul représenté par le texte », tandis que Sandrine Le Feur, députée du Finistère et agricultrice bio, a mis en valeur dans l’Hémicycle la nécessité d’encourager « la diversité des exploitations et leur résilience économique ».
Les betteraves, « les abeilles, les oiseaux et les papillons »
Face à l’opposition d’EDS, de La France insoumise (LFI) et des socialistes, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, aura tenté, non sans mal, de désamorcer l’idée d’un exécutif à la solde des lobbys ou arbitrant cyniquement entre écologie et économie, tout en martelant l’impératif de souveraineté de la filière. « Ici, nous sommes tous favorables à l’arrêt des néonicotinoïdes », a-t-il lancé, au risque de s’exposer à des railleries.
« S’il y a quelque chose d’enrobé, ce ne sont pas les graines de betteraves, mais bien votre discours », a lancé le député (LFI) du Nord Ugo Bernalicis dans la soirée. « Céder à la pression des plus récalcitrants aux changements ne s’appelle pas du courage mais du conservatisme », lui a rétorqué, pour sa part, Delphine Batho, députée (EDS) des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’écologie, appelant « chaque député à faire le choix de la survie du vivant, à voter pour les abeilles, pour les oiseaux et pour les papillons ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « 577 abeilles » ont protesté à Paris contre la réintroduction des néonicotinoïdes
Barbara Pompili, actuelle ministre de la transition écologique et instigatrice de la loi de 2016, a, quant à elle, « brillé par son absence » lundi et mardi, selon le mot de la députée (LFI) du Val-de-Marne Mathilde Panot.
A travers cet épisode, les députés LRM confrontent une énième fois leur affichage écologique à l’impopularité d’arbitrages présentés comme irréductibles par l’exécutif. Certains ne cillent pas dans cet exercice d’« écologie progressiste », qui repose aussi sur la dénonciation d’une autre écologie, celle-là « intégriste » ou « régressive ». « L’écologie se meurt de polémiques sur des symboles, parfois anecdotiques », déplore ainsi l’ancien ministre de la transition écologique François de Rugy, qui ambitionne de créer un think-tank pour « affirmer un pôle écologiste au sein de la majorité ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les pesticides néonicotinoïdes continuent à menacer les abeilles, même lorsqu’ils ne sont plus utilisés
D’autres, qui se seraient bien passés de ce dossier, regrettent que la parole présidentielle, sur les amish notamment, les expose à la vindicte populaire. « Il faut que l’on soit très vigilant sur le fait d’envoyer des signaux positifs aux citoyens qui se sont investis dans la convention pour le climat », souligne ainsi M. Colas-Roy. Un cadre de la majorité abonde : « L’affect, c’est important en politique. En 2017, Emmanuel Macron a réussi à en créer, mais le sentiment populaire n’est plus tellement de son côté aujourd’hui. » Dans cette équation, la réintroduction de pesticides tueurs d’abeille, fût-elle marginale, risque bien de peser.
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 11 oct. 2020, 02:35

Si cette info sur les alternatives au glypho
vous intéresse (je n’ai copié que le gros titre et son sous-titre)
suivez le lien en cliquant ou demandez-moi.

Les journalistes ont lu et résumé le rapport rendu vendredi 9 octobre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Ce n’est pas l’interdiction totale car quand des alternatives n’existent (n’existeraient) pas
son usage est seulement limité.

https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

PLANÈTE • GLYPHOSATE

Les autorités sanitaires restreignent l’usage du glyphosate, quand des alternatives existent

Un rapport de l’Anses recense des situations d’« impasses techniques », où aucune alternative non chimique n’est possible sans un « fort impact » sur l’activité agricole, et dans lesquelles l’herbicide pourra être utilisé.

Par Stéphane Mandard et Stéphane Foucart Publié hier à 01h01, mis à jour hier à 13h44
Temps de Lecture 3 min.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 05 nov. 2020, 05:22

Cette fois-ci c’est voté, c’est fait. :evil:
POLITIQUE
BIODIVERSITÉ
La réintroduction temporaire des néonicotinoïdes en France définitivement autorisée

Le Parlement revient sur son vote de 2016 interdisant l’usage de cet insecticide tueur d’abeilles, afin de « sauver » les producteurs de betterave sucrière, mise en grande difficulté par l’arrivée de la jaunisse.

Le Monde avec AFP Publié hier à 20h29, mis à jour hier à 20h59
Temps de Lecture 2 min.

Le retour temporaire des néonicotinoïdes, insecticides tueurs d’abeilles, pour « sauver » la filière betterave et désormais acté. Après l’Assemblée nationale, le Sénat a voté, mercredi 4 novembre, le projet de loi par 183 voix contre 130, ce vote valant adoption définitive.
Qq
Le projet de loi autorise, à titre dérogatoire, les producteurs de betteraves à sucre à utiliser jusqu’au 1er juillet 2023 des semences traitées avec des pesticides de la famille des néonicotinoïdes, interdits depuis 2018. « Chargée du suivi et du contrôle de la recherche et de la mise en œuvre d’alternatives » aux néonicotinoïdes, un conseil de surveillance, notamment composée de huit parlementaires ainsi que de représentants de la filière et d’associations de protection de l’environnement, accordera les dérogations. La loi prévoit également que, sur les parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, il sera interdit d’implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer.

Dans un communiqué, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), Franck Sander, a salué « un vote crucial ». Il a réclamé, par ailleurs, que l’adoption de ce texte s’accompagne d’un « mécanisme d’indemnisation financière à destination des betteraviers à la hauteur des lourdes pertes engendrées par la jaunisse ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les néonicotinoïdes, « l’arbre qui cache la forêt » de la crise de la betterave en France

La majorité divisée

Cette réintroduction temporaire des néonicotinoïdes a divisé la majorité présidentielle début octobre, en première lecture, avec un record de contestations chez les députés LRM depuis le début de quinquennat : 32 votes contre et 36 abstentions. Au sein du groupe majoritaire, 175 députés avaient soutenu le projet de loi.

Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a reconnu à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’un texte « difficile », pour défendre la « souveraineté alimentaire » française face à une « situation exceptionnelle ». Pour le rapporteur du texte à l’Assemblée, Grégory Besson-Moreau (LRM), cet article « apporte, dans le respect du droit européen, une réponse à la question essentielle des importations déloyales ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Réintroduction des néonicotinoïdes : « La crise sucrière actuelle a moins à voir avec les pucerons qu’avec la fin des quotas européens en 2017 »

La rapporteure du texte au Sénat, Sophie Primas (LR), a aussi considéré que ce texte répond à « une urgence ». Pour l’année 2020, Mme Primas évoque des pertes de rendement, estimées « entre 13 et 20 % » sur le territoire national, avec dans certains départements, « des pertes moyennes sans doute au-delà de 40, voire 50 % ». Les dérogations devraient, en effet, être effectives au plus tard en décembre, pour laisser le temps aux industriels de produire les semences nécessaires au semis de mars et protéger ainsi la betterave du puceron vert, qui lui transmet la jaunisse. Une maladie qui affaiblit la plante, conduisant à une perte importante de rendement.

Mais comme à l’Assemblée, le bloc de gauche a fait front commun pour relayer l’opposition des apiculteurs et organisations de défense de l’environnement. La gauche reproche notamment au gouvernement de « ne pas respecter » le Parlement en revenant sur le vote de 2016, qui avait interdit ce type de pesticides à partir de 2018. Le sénateur écologiste Joël Labbé a dit sa conviction que, « même dans une situation d’urgence, des alternatives étaient possibles », défendant un changement du « modèle agricole », basé sur « l’agriculture paysanne ». « Ce projet de loi est une défaite magistrale, c’est une défaite sanitaire et environnementale », a fustigé Angèle Préville (PS). Au Palais-Bourbon, l’insoumise Mathilde Panot a promis un « signalement » devant la Cour de justice de la République pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».


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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 05 nov. 2020, 06:52

La loi prévoit également que, sur les parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, il sera interdit d’implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer.
:mrgreen:

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Plumix » 05 nov. 2020, 08:14

Ouf! Sauvés! On va enfin pouvoir continuer à se gaver de sucre! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Marc
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marc » 05 nov. 2020, 17:27

Et le voisin qui asperge ses cultures de néoco est prié de les retenir dans son champ ....

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 14 nov. 2020, 09:09

Nouvelle étape pour l’agrochimie.
La guerre des critères, des normes se poursuit au détriment des pollinisateurs.
OPINIONS
TRIBUNES

Extinction des abeilles : « Les desiderata de l’agrochimie sont satisfaits, les critères retenus par l’EFSA sont abaissés »


Nicolas Laarman
Délégué général de Pollinis

Au moins 80 % de la biomasse des insectes ailés a disparu en moins de trente ans et le processus d’homologation des pesticides par l’Union européenne n’est pas en mesure de renverser la courbe, note dans une tribune au « Monde » Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis, association luttant pour stopper l’extinction des abeilles.

……

Tribune.
Dans les mois qui viennent, la Commission européenne et certains Etats membres de l’Union européenne (UE) pourraient saborder un outil scientifique capable d’enrayer le déclin des insectes, notamment des pollinisateurs. Pour la science et l’écologie, ce serait une catastrophe. Car 80 % de la biomasse des insectes ailés a disparu en moins de trente ans en Allemagne et les chercheurs estiment que ces résultats sont extrapolables à l’ensemble des pays européens.

Une véritable extinction est en cours, dont les effets sur les chaînes trophiques, notre alimentation et notre environnement sont encore aujourd’hui incalculables. Selon les scientifiques, ce sont les pratiques agricoles conventionnelles qui sont en cause, notamment l’usage immodéré des pesticides chimiques de synthèse. Les effets des substances actives sur les abeilles sont censés être testés au niveau européen avant leur mise sur le marché.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les néonicotinoïdes, « l’arbre qui cache la forêt » de la crise de la betterave en France


Mais les tests utilisés ne sont plus adaptés aux effets incroyablement subtils et efficaces des générations de molécules utilisées depuis quelques décennies. Les protocoles et les tests, largement élaborés par l’industrie elle-même, ignorent de nombreux impacts sur les abeilles : la toxicité chronique (exposition à de faibles doses sur le long terme), les effets sublétaux (les troubles qui entraînent la mort à terme comme les perturbations dans la reproduction des reines, l’affaiblissement du système immunitaire, ou la désorientation des ouvrières), des effets cocktails et cumulatifs, la santé des larves…

Une révision de la situation très politique

Aucun de ces effets – pourtant bien documentés par les études scientifiques indépendantes – n’est recherché avant d’autoriser la vente d’un pesticide et son utilisation massive dans l’environnement. Alarmée, la Commission européenne a voulu remédier dès 2011 à cette menace sur les pollinisateurs et l’équilibre de nos écosystèmes. Sous la pression des apiculteurs, des scientifiques et de la société civile, elle a mandaté l’Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA), qui a réuni une trentaine de chercheurs indépendants, parmi les meilleurs écotoxicologues et spécialistes des pollinisateurs, pour élaborer un nouveau cadre scientifique réglementaire permettant l’évaluation réelle des pesticides sur les

En 2013, l’EFSA a rendu sa copie. Mais sept ans plus tard, ses nouvelles « lignes directrices pour les abeilles » n’ont toujours pas été mises en œuvre. L’agrochimie les conteste, arguant que leur application remettrait en cause la commercialisation de la plupart des pesticides actuels. Un argument auquel sont sensibles les représentants des ministères de l’agriculture de nombreux pays européens au sein du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale – en anglais le Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed (SCoPAFF). Ce comité de l’Union européenne qui doit valider l’adoption des lignes directrices et travaille dans la plus grande opacité, les a mises à l’ordre du jour une trentaine de fois sans jamais les adopter.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La majorité sous pression avant l’examen du projet de loi sur les néonicotinoïdes


Pour sortir de ce blocage, la Commission européenne a finalement demandé en mars 2019 à l’EFSA de revoir sa copie. L’Agence sanitaire avait pourtant fait valoir qu’aucun élément scientifique ne justifiait une mise à jour. La révision est donc politique. Il faut rendre les lignes directrices « acceptables » par tous les États membres, et les firmes. Et si la science nuit au modèle économique de quelques multinationales, mieux vaut modifier la science elle-même plutôt que les business plans…

Les desiderata de l’agrochimie sont satisfaits

Les puissants laboratoires de Syngenta-ChemChina, Bayer-Monsanto ou Corteva ont obtenu cette révision. Reste à s’attaquer aux critères techniques retenus par l’EFSA pour déterminer le niveau à partir duquel une substance est considérée comme dangereuse pour les pollinisateurs. En obtenant des critères plus permissifs, la nouvelle réglementation n’entravera plus leur commerce – elle n’aura malheureusement aucun effet non plus sur la disparition des

La révision se fait actuellement par étapes. A chaque fois, les desiderata de l’agrochimie sont satisfaits. Les uns après les autres, les critères retenus par l’EFSA sont abaissés. Pour déterminer la mortalité naturelle des colonies d’abeilles, par exemple, un critère fondamental fixé à 7 % dans le document de 2013, seules les études réalisées dans les champs sont désormais retenues, faisant des terres agricoles soumises aux pesticides le nouveau « milieu naturel » des abeilles.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Néonicotinoïdes » : la première fois que « Le Monde » l’a écrit


La mortalité « naturelle » ainsi obtenue, bien supérieure à 7 %, va servir à recalculer un autre critère essentiel, les objectifs de protection, qui établissent le taux de mortalité à partir duquel les effets d’un pesticide est considéré comme « inacceptable ». Pour fixer l’un des paramètres cruciaux de ces calculs, l’EFSA a proposé aux États membres quatre approches possibles, et c’est l’une des moins protectrices qui a été choisie. Elle s’appuie sur une modélisation controversée nommée « BEEHAVE », co-financée par Syngenta.

Plus de 2 000 espèces d’abeilles solitaires

Aucune preuve n’a été apportée quant à l’efficacité de cette approche, ou la pertinence de ses différents paramètres. Il s’agit d’un modèle fondé sur des probabilités établies par le modélisateur, et non sur des certitudes scientifiques, et qui laisse une grande marge de manœuvre pour camoufler les effets réels d’un pesticide sur une colonie d’abeilles.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La réautorisation des néonicotinoïdes en France constituerait un recul démocratique majeur »


Autre problème, les discussions actuelles se concentrent sur les abeilles à miel qui vivent en colonies de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Or la biologie et la dynamique de population uniques d’une colonie en font un sujet d’étude très particulier et impossible à généraliser. Les pollinisateurs sauvages, les quelque 2 000 espèces d’abeilles solitaires, les bourdons, les papillons… risquent d’être rayés purement et simplement du document révisé.

Renverser la courbe du déclin

On ignore délibérément les effets des pesticides sur les véritables garants de la pollinisation des fleurs et des cultures nourricières. Cette décision aura de graves conséquences sur la biodiversité et le vivant, ainsi que sur la sécurité alimentaire des Européens. Quand 80 % de la biomasse des insectes ailés disparaît en moins de trente ans, on peut attendre du processus d’homologation des pesticides qu’il soit en mesure de renverser la courbe du déclin.

Lire aussi Les abeilles, le gouvernement et l’avenir

.

Qu’il garantisse la survie et la prolifération des pollinisateurs, et non qu’il considère l’extinction en cours comme un phénomène « naturel ». Lors des prochaines réunions des Etats membres sur ce sujet, la France doit exiger des procédures d’évaluation rigoureuses et complètes, avec des niveaux de protection fondés sur la science et non sur les business plans des firmes de l’agrochimie. Et si l’Union européenne n’est pas capable de se doter d’un tel processus d’homologation, c’est à la France de l’imposer de toute urgence sur son territoire.

Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis, association loi 1901 qui agit pour stopper l’extinction des abeilles et des pollinisateurs sauvages, et pour une agriculture durable.

Nicolas Laarman(Délégué général de Pollinis)



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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 20 nov. 2020, 02:16

Le site de météo agricole que je consulte régulièrement ………
https://www.lameteoagricole.net/meteo-m ... 06670.html
……… comporte un volet présentant des articles écrits par et pour des acteurs du monde agricole.
Et il y en a énormément.

Voici le lien d’une étude portant sur les raisons structurelles
de l’augmentation des usages de pesticides en France.
.
https://revue-sesame-inrae.fr/pourquoi- ... en-france/

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 01 déc. 2020, 14:16

Doublon.

Rubrique Le Fil Vert in Libé.
6AA3D75F-FA58-453A-91EB-375F46223E55.jpeg
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 03 janv. 2021, 18:02

Une tribune de l’agronome M. Dufumier publiée par Le Monde.
.
OPINIONS
AGRICULTURE & ALIMENTATION

« Il existe déjà des alternatives
à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »


TRIBUNE
Marc Dufumie • Agronome

L’agronome Marc Dufumier dénonce l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements écologiques, et préconise d’étendre les surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont il est difficile de vendre les excédents à l’export.

Publié hier à 09h00, mis à jour à 15h01 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune.
Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé vendredi 4 décembre 2020 sur le média en ligne Brut, a reconnu ne pas avoir pu empêcher l’usage agricole du glyphosate dans les délais promis. Et de considérer que la « faute » était « collective ». Mais sans préciser pour autant sur qui incombe la responsabilité de ce qui semble être une boulette politique. Quelques semaines seulement après la réhabilitation de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, cela fait vraiment désordre.

Mais a-t-on seulement quelque raison d’être surpris ? Quelles mesures ont été prises pour inciter les agriculteurs à trouver une alternative à l’emploi de chacun de ces pesticides, dont les dangers sont de plus en plus en plus reconnus par les scientifiques ? Rigoureusement aucune !

A quoi s’ajoute aussi le fait que les 146 recommandations de la conférence citoyenne pour le climat, qu’Emmanuel Macron affirmait vouloir soutenir « sans filtre », ne semblent pas devoir être pleinement prises en compte. Cela fait vraiment beaucoup de promesses non tenues.
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Et cela d’autant plus qu’il existe d’ores et déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes. Ces techniques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique (la discipline des agroécologues) et s’inspirent en même temps de savoir-faire paysans très anciens, ne visent pas tant à éradiquer les herbes concurrentes des plantes cultivées ou les pucerons qui leur transmettent des virus qu’à en réduire la prolifération et à minimiser leurs dommages.

Allonger les rotations de cultures

La première d’entre elles consiste à allonger les rotations de cultures et à diversifier les espèces cultivées au sein de nos terroirs. Si l’on veut limiter la multiplication des herbes indésirables sur un même terrain agricole, il convient de ne pas y cultiver tous les ans la même culture.

Cela a pour effet de perturber le cycle de reproduction de ces dites « mauvaises herbes » sur chacune des parcelles en n’y pratiquant pas tous les ans les mêmes travaux culturaux. Celles qui tendent à proliférer en compagnie d’une espèce cultivée particulière ne peuvent guère se reproduire en grand nombre les années suivantes au voisinage d’autres espèces dont la croissance et le développement interviennent à des dates différentes.

Quand, au cours d’une même année, au sein d’un même terroir, les parcelles sont occupées par des cultures d’espèces très variées, les insectes susceptibles d’occasionner de gros dégâts sur l’une d’entre elles éprouvent de réelles difficultés à se propager du fait que les cultures présentes sur les parcelles voisines ne leur sont guère accueillantes.

Si les parcelles de betterave à sucre affectées par la jaunisse avaient été plus dispersées dans l’espace et entourées de diverses autres cultures, les pucerons qui lui ont inoculé le virus à l’origine de cette maladie ne se seraient pas autant disséminés.

Espèces peu accommodantes

Et si les parcelles de betteraves avaient été entourées de haies vives hébergeant diverses espèces herbacées, arbustives et arborées, les pucerons n’auraient pas tardé à être neutralisés par les larves ou adultes de multiples insectes auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, cécidomyies, etc. Les pertes de production auraient donc été bien moindres que celles observées cette année, sans avoir à employer de coûteux insecticides.
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Parmi les cultures qu’il nous faudrait réintégrer au plus vite dans nos rotations et nos assolements, il convient de citer surtout les plantes de l’ordre des légumineuses : trèfles, luzernes et sainfoins destinés à l’alimentation des herbivores ; lupins, féveroles et pois fourragers consacrés à celle des volailles et porcins ; lentilles, pois chiche et autres légumes secs dont nous faisons trop peu usage dans nos repas. Ces espèces ne sont pas en effet très accommodantes pour les pucerons verts s’attaquant aux betteraves et autres cultures.

Et de surcroît, ces légumineuses nous permettraient de réduire notre énorme déficit en protéines végétales destinées à la nutrition animale. Pourquoi ne voudrions-nous pas mettre fin aux importations massives de graines et tourteaux de soja en provenance des Etats-Unis, du Brésil ou d’Argentine ? Soja dont les surfaces ont été étendues au détriment de forêts et savanes arborées naturelles.

Le président n’avait-il pas déclaré, au lendemain de la dernière réunion du G7 qui s’est tenue à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), qu’il nous fallait retrouver au plus vite notre « souveraineté protéinique » et ne pas signer les accords du Mercosur (communauté économique qui regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela) ? Encore une promesse vouée à être bafouée sans détour ? Une affaire à suivre.

À qui la faute ?[/b]

La somme de 100 millions d’euros annoncée dans le plan de relance pour inciter nos agriculteurs à cultiver des protéagineux paraît bien dérisoire, en comparaison avec les milliards d’euros de subventions de la politique agricole commune que perçoivent annuellement nos agriculteurs en proportion des surfaces disponibles.

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Cela est d’autant plus regrettable que les plantes de l’ordre des légumineuses contribuent à fertiliser les sols en azote par la voie biologique et nous éviteraient d’avoir grandement recours aux engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée et très émetteurs de protoxyde d’azote, principale contribution de l’agriculture française au dérèglement climatique.

Etendre nos surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont nous ne parvenons que difficilement à vendre nos excédents à l’export serait favorable à notre balance commerciale extérieure du fait des moindres importations de soja et de gaz naturel.

Tout cela avait d’ailleurs été rappelé par la conférence citoyenne pour le climat. Mais au vu du projet de loi sur le climat actuellement en préparation, il est à craindre que cette promesse ne soit pas non plus tenue. A qui la faute ? A l’incompétence des technocrates qui entourent ceux qui nous gouvernent ? Aux pressions de puissants lobbys dont l’intérêt est de vendre toujours davantage de pesticides ? Sans doute les deux à la fois. C’est pitoyable !

Marc Dufumier est professeur honoraire à AgroParisTech et a publié « De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation » (Allary Editions, 2020).
Marc Dufumier(Agronome)


;) 8-)

Marie_May
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 13 janv. 2021, 19:10

Très juste. Malheureusement, les agriculteurs que je connais ne lisent pas Le Monde....

PatriciAndree
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par PatriciAndree » 14 janv. 2021, 08:28

Très intéressant.

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 28 janv. 2021, 23:46

Sur le sujet connu de la perte de diversité animale,
il est intéressant de voir qui se passe qq chose dans les milieux scientifiques.
.
BIODIVERSITÉ

Déclin des insectes : l’Académie des sciences exige des actes

Par Florian Bardou — 28 janvier 2021 à 18:10
……

Dans un avis publié mardi, l’institution s’alarme de l’érosion de la biodiversité des insectes. Pour les savants, il s’agit «une grave menace pour nos sociétés», contre laquelle les décideurs doivent «urgemment» prendre des mesures.

Déclin des insectes : l’Académie des sciences exige des actes

Le déclin des insectes inquiète – le verbe est faible – l’Académie des sciences. A tel point que l’institution centenaire, dont l’image fut un temps ternie par son impossibilité à accorder ses violons sur le consensus scientifique autour du changement climatique, s’en est officiellement et publiquement émue. Dans un court avis publié mardi sur son site – et motivé par une recension de la littérature scientifique de référence –, ses membres s’alarment en effet de «l’érosion de la biodiversité» des papillons, bourdons, éphémères et autres coléoptères qu’ils décrivent comme «une grave menace pour nos sociétés». Cela se traduit par «des baisses très importantes et durables des populations» de l’entomofaune, «voire des extinctions d’espèces», tendances qui obligent, selon les savants, à prendre «urgemment» la batterie de mesures qui s’imposent.

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Parmi elles, le lancement de programmes scientifiques de suivi des effectifs d’invertébrés terrestres et aquatiques, la diminution «significative» du recours aux pesticides dans l’agriculture, le fait de limiter la conversion des espaces naturels (pour en faire des champs, des routes ou des zones commerciales par exemple), la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atténuer les effets du dérèglement climatique ou la lutte contre les «espèces exotiques envahissantes». On ne pouvait pas être plus clair. «Cet avis fait un bilan honnête de la situation des insectes telle qu’on la connaît grâce à la science aujourd’hui, souligne l’écologue Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS et d’un laboratoire au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). C’est un message scientifique sans concession.» Et qui vient clore un semblant de début de controverse.

Baisses de biomasse et risques d’extinction

Reprenons. Depuis une vingtaine d’années, une flopée de travaux scientifiques (notamment les suivis d’abondance sur des terrains d’enquête donnés) documentent, étude après étude, un «effondrement» des populations de cette grande branche des arthropodes en Europe ou en Amérique du Nord. Ce sont par exemple des baisses de biomasse d’insectes, araignées et mille-pattes de l’ordre de 67% dans les prairies allemandes en dix ans. Ou une diminution de 83% des coléoptères en quarante ans dans les forêts du New Hampshire, aux Etats-Unis. Sans oublier les risques d’extinction qui pèsent sur un tas d’espèces de grandes familles. En France, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime par exemple qu’une espèce d’éphémères sur cinq est «menacée» ou «quasi menacée» de disparition tandis que, sur le continent européen, près d’un tiers des espèces de bourdons font face au même danger.

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Bref, il y a péril dans la fourmilière à cause des activités humaines. Et cela devrait d’autant plus nous mettre la puce à l’oreille que toute cette microfaune, soit plus d’un million d’espèces des forêts tropicales aux toundras des zones polaires – on en compte 40 000 rien que dans l’Hexagone –, rend d’énormes et essentiels services aux écosystèmes. Ils pollinisent bien sûr, recyclent la matière organique et participent ainsi à la fertilisation des sols, mais sont aussi la source de nourriture principale de nombreux vertébrés insectivores (reptiles, poissons, oiseaux, mammifères) dont le rôle est primordial pour les milieux naturels.

«Pas de controverse notable»

Au printemps dernier, cependant, une étude très attendue, une «méta analyse» qui fait la revue de tout ce qui a été publié sur le sujet par les scientifiques, est venue jouer les trouble-fêtes en relativisant le rythme du déclin. Et ce, à la une de la prestigieuse revue Science ! Le déclin des insectes ne serait que de 24% en trente ans de part et d’autre de l’Atlantique Nord, en raison notamment de l’augmentation des effectifs des invertébrés aquatiques (moustiques, libellules, etc.). Des conclusions très critiquées depuis par des dizaines de scientifiques, à l’instar de Marion Desquilbet (Inrae) et Laurence Gaume-Vial (CNRS), pour les biais méthodologiques et d’analyse de leurs auteurs.

«C’est une méta analyse médiocre et contestée, tranche l’entomologiste Philippe Grandcolas, coordinateur de l’avis de l’Académie des sciences avec la microbiologiste Pascale Cossart. Il était donc important qu’on montre qu’il n’y a pas de controverse notable à partir d’un corpus de base.» Et de compléter : «A l’échelle de quelques décennies, on risque de perdre 40% des espèces existantes et on suit déjà un rythme important de perte d’espèces chaque année.»

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Evidemment, cela ne veut pas dire que cette «crise» de la biodiversité entomologique est irrémédiable ou qu’elle est exempte d’inconnues scientifiques – on manque d’énormément de données dans le temps et pour un grand nombre de régions, en particulier tropicales. C’est précisément pour remédier à cela que l’institution savante monte désormais au créneau. Sera-t-elle entendue par les décideurs ? La réautorisation cet automne par le Parlement, à titre dérogatoire, des pesticides néonicotinoïdes, dits «tueurs d’abeilles», pour la filière betterave, malgré la vive opposition de chercheurs et d’associations environnementales, illustre que la prise de parole scientifique n’empêche nullement les retours en arrière. Philippe Grandcolas invoque, lui, un «déni de réalité», contre lequel il est impératif de «changer la donne». Et vite.

Florian Bardou

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 30 janv. 2021, 09:52

Après lecture de l’article de Libé précédent sur l’alarme émise par l’Academie des Sciences,
on peut apprécier la chronique publiée par Le Monde sur la récente décision
de cette institution habituellement assez conservatrice et peu concernée par les questions envìronnementales.
Il y a urgence.
.
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
.
En voici le tout début :
« L’Académie des sciences et le sombre destin des insectes »
CHRONIQUE

auteur
Stéphane Foucart
Dérogeant à une tradition de scepticisme envers les questions environnementales, l’Académie des sciences recommande une série de mesures pour contrer le déclin des insectes. Un signe supplémentaire de l’urgence à agir face à ce péril environnemental, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

………


Chronique.
Une caractéristique de la France est le conservatisme de ses académies (médecine, sciences, agriculture…), et leur réticence à se prononcer sur tout ce qui pourrait bousculer l’ordre économique et social. Amiante, gaz de schiste, réchauffement, agriculture biologique, principe de précaution, sels nitrités dans l’alimentation : au fil des ans, les vénérables compagnies savantes françaises ont rendu des avis ou défendu des positions si souvent défavorables à la préservation de la santé et/ou de l’environnement – parfois en contravention avec de solides corpus de connaissances – qu’elles en ont perdu l’oreille de la société. Et que leur rôle historique de conseil scientifique du pouvoir n’est plus, aujourd’hui, qu’une virtualité.

L’avis rendu mardi 26 janvier par l’Académie des sciences française, sur l’urgence à agir pour contrer le déclin des insectes, n’en est que plus remarquable. D’abord parce qu’il est difficile de prendre fait et cause …………

plumee
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 30 janv. 2021, 18:36

Une caractéristique de la France est le conservatisme de ses académies (médecine, sciences, agriculture…), et leur réticence à se prononcer sur tout ce qui pourrait bousculer l’ordre économique et social.
QUOI? QUOI? QUOI?
Nous, les Français, pionniers de la RÉVOLUTION?
Rhoooooo……… mais cake y disent, eux? :mrgreen:

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 30 janv. 2021, 22:12

La révolution des planètes les ramène toujours au ……… même point qu’avant. Par définition.
Heureusement que la Révolution c’est pas pareil.

.

Mis à part ça, si même eux, les académiciens s’en mêlent ! Hein ?

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 03 févr. 2021, 00:02

Du nouveau sur le glyphosate agissant sur les intestins.
.
Extrait d’article :
Le glyphosate peut perturber le microbiote à des doses très faibles, selon une étude internationale

Une équipe de chercheurs français, italiens, britanniques et néerlandais a observé des modifications du fonctionnement des bactéries intestinales et des marqueurs de stress oxydatif chez des animaux de laboratoire.

Par Stéphane Foucart
Publié aujourd’hui à 10h32
Temps de Lecture 3 min.



Alors que le glyphosate entre en phase de réévaluation en vue de sa réautorisation sur le marché européen, en 2022, les nouveaux travaux sur le sujet seront examinés avec minutie. Une équipe de chercheurs français, italiens, britanniques et néerlandais, conduits par Michael Antoniou et Robin Mesnage (King’s College de Londres, Royaume-Uni), a publié, le 27 janvier, dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP), des résultats indiquant que l’exposition alimentaire au célèbre herbicide perturbe le microbiote intestinal d’animaux de laboratoire et ce, à des niveaux d’exposition considérés comme sans effets par les autorités réglementaires. Avec ses additifs présents dans la version commerciale européenne la plus courante (vendue en France sous le nom Roundup Star 360), l’herbicide produit des marqueurs de stress oxydatif aux plus faibles doses d’exposition.

Détecter les changements de métabolisme

« Il y a eu beaucoup de travaux conduits ces dernières années sur l’effet du glyphosate sur le microbiote intestinal, avec parfois des résultats contradictoires, explique Robin Mesnage. Nous avons voulu en avoir le cœur net, en recourant aux techniques d’analyse les plus pointues, susceptibles de fournir les données les plus objectives et les moins sujettes à interprétation. » Un tel intérêt pour les colonies bactériennes de l’intestin est dû à l’accumulation de nouvelles connaissances montrant que leur perturbation peut avoir des impacts sur le métabolisme, l’immunité et même la cognition.

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Les chercheurs ont utilisé une approche dite « multi-omics » en identifiant, grâce à leurs gènes, les micro-organismes du microbiote et en détectant les changements de leur métabolisme, c’est-à-dire la présence et la répartition des centaines de petites molécules issues de la « combustion » des nutriments. Les chercheurs ont mené ………
La suite ici : https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

Me demander la suite si l’accès vous est impossible.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 06 févr. 2021, 14:30

Betteravier (suite) …

Nouvel état : https://www.20minutes.fr/planete/297094 ... -120-jours

Lien proposé par Chichi.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 06 févr. 2021, 20:59

Marc a écrit :
06 févr. 2021, 15:06

120 jours : 4 mois.C'est le temps nécessaire pour opérer les aspersions de merdocotinoïde, comme pour toute période de traitements chimiques. Ainsi pour le colza, les céréales, cultures les plus traitées. Confirmé par l'analyse de la loi à l'AN : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/ ... c256000044

Extrait d'appréciation du ministre de l'agriculture : M. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation. Je suis très heureux que nous abordions la discussion de ce projet de loi en commission des affaires économiques, dont nous avons déjà très longuement discuté hier en commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.

La jaunisse de la betterave est provoquée par un puceron qui inocule un virus modifiant le métabolisme de la plante : il stoppe la photosynthèse, détruit la chlorophylle et fait donc jaunir les feuilles. Dès lors, la betterave produit beaucoup moins de sucre, ce qui met en péril les rendements.


Mais dites-moi comment font les agriculteurs bio ? La plus grande partie des récoltes vont à l'export....
ET surtout, je vois la suite, après 120 jours, on remet ça ?

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 06 févr. 2021, 21:08

Consultation publique close le 25.01.21.

viewtopic.php?f=2&t=2197&p=113954#p113954

.

Ma propre contribution était la suivante :
Certains gros producteurs de betteraves ont poussé le gouvernement français à revenir temporairement sur l’interdiction d‘insecticides de la famille des néonicotinoïdes pour maximiser un rendement betteravier qui risquait de faiblir. Des agronomes ont expliqué que les choix culturaux de ces producteurs étaient fautifs car il existe d’autres façons de conduire ces cultures. Ces agriculteurs auraient dû s’organiser sachant que l’usage de néonicotinoïdes était hors jeu et prévoir des alternatives. Le gouvernement aurait dû simultanément inciter, et/ou pousser à la recherche et la mise en œuvre d’alternatives en finançant suffisamment la recherche agronomique.

Si le gouvernement choisit d’annuler une interdiction légale sans demander aux agriculteurs concernés de changer leur fusil d'épaule, il se prépare à devoir encore revenir en arrière par la suite. Et pire que tout, il n'amène pas ces producteurs à revoir leur pratique ou à retourner à l’école, et il encourage le lobbyisme court terministe et conservateur du grand syndicat agricole.



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