Semons des forêts

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Claude
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Semons des forêts

Message par Claude » 29 août 2019, 08:51

Voici une belle brochette de personnes qui n’ont pas attendu pour planter, replanter des arbres en tous points de la planète.
.
https://www.liberation.fr/planete/2019/ ... es_1745150
.
;)

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Re: Semons des forêts

Message par Chichinette 11 » 29 août 2019, 12:07

Ça me laisse rêveuse depuis plusieurs semaines (mois ?) qu'on nous parle des millions d'arbres plantés en quelques semaines en Éthiopie, Inde et ailleurs. Un bébé arbre a besoin d'arrosages pour s'installer avant d'être assez bien établi pour se dépatouiller tout seul. Dans les pays où les pluies sont abondante, ok, mais ailleurs ? Ils ne vont forcément pas tous les arroser alors combien en restera-til au final ?

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 29 août 2019, 13:31

Tout à fait.
Il y a un effet d’annonce du gouvernement éthiopien.

Planter c’est facile. Surveiller, soigner c’est autre chose, ça demande plus de temps et d’efforts. Les journalistes qui nous informent n’ont pas cette « connaissance » là
ou bien ils se contentent de l’écume des choses, le court-terme
voire ne cherchent pas au-delà des communiqués officiels.

Donner sa place au long terme.
Combien de ces arbres auront survécu ? Quel est le taux d'échecs ,
La maintenance, si elle est organisée, est-elle adaptée au nombre d’arbres plantés ?
Des moyens, du personnel ?

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 29 août 2019, 23:50

Voici un copier/coller suivi d’une remise en page de l’article (lien précédent)
pour ceux qui n’ont pu accéder aux portraits —sans la photo— :?
de 7 artisans de la reforestation.

;)
.
LIBÉ DES FORÊTS

Ces hommes et femmes qui replantent des arbres

Par Margaux Lacroux — 27 août 2019 à 12:47


Sols dégradés, zones arides, déserts de poussières, terres brûlées... Ces figures de la reforestation ont su faire renaître des milliers d'hectares de forêts aux endroits les plus extrêmes.

Ces hommes et femmes qui replantent des arbres

Du Japon au Brésil, en passant par l’Inde et le Burkina Faso, ils et elles plantent des arbres. Portraits de ces figures de la reforestation.

Akira Miyawaki, le restaurateur de sols au Japon

Appelons-le le pape de la reforestation. Dès les années 70, ce botaniste s’est fait le chantre la restauration des forêts en Asie grâce à une méthode qui porte désormais son nom. Le principe : régénérer des forêts en y faisant pousser uniquement des essences autochtones. Les arbres natifs sont comme des poissons dans l’eau et prospèrent donc à grande vitesse car le sol est adapté à leurs besoins. La méthode mise aussi sur la complémentarité entre une diversité d’arbres, à la fois en collaboration et en compétition, ce qui stimule la croissance. Akira Miyawaki a montré qu’il était capable de redonner vie à des forêts naturelles, même sur des sols très dégradés, en seulement dix ans, dix fois plus rapidement que la normale. D’abord regardé de travers dans son pays, celui qui a aujourd’hui 91 ans a restauré près de 13 000 sites à travers le monde. La prise en compte des interactions de la nature et la plantation aléatoire (et pas en ligne) qu’il défend ont essaimé. Désormais, de nombreux programmes de reforestation appliquent sa méthode. (photo DR)

Yacouba Sawadogo, «l’homme qui a arrêté le désert» au Burkina Faso

Une pioche, des graines et de l’acharnement. Voici comment un autodidacte a reverdi des zones arides grignotées par l’avancée du Sahel. Pas besoin d’être scientifique, Yacouba Sawadogo, fils d’agriculteurs, a puisé dans une technique ancestrale : le zaï. Il s’agit de creuser des trous en forme de cuvette et de les remplir de compost. Puis les termites creusent des galeries pour accéder au butin. La terre est ainsi aérée et l’eau qui tombe s’infiltre par ces tuyaux naturels. L’humidité est maintenue dans le sol. Ensuite, on sème des graines dans les mêmes trous et le miracle se produit.

Lors d’une dure période de famine dans les années 80, Yacouba Sawadogo opte pour le retour à la terre plutôt que l’exode. Il abandonne son emploi de vendeur de pièces détachées en ville pour devenir paysan dans son village natal. Grâce au zaï, il fait naître une oasis nourricière, peu à peu transformée en forêt riche en biodiversité. A 81 ans, «l’homme qui a arrêté le désert» a formé des centaines de paysans à sa technique et a obtenu le prix Nobel alternatif en 2018. (photo AFP)

Wangari Muta Maathai, l’écoféministe au Kenya

Première biologiste de son pays. Première Africaine à recevoir le prix Nobel de la paix, en 2004. La Kényane Wangari Muta Maathai est une précurseure. A la fin des années 70, elle a fondé le Mouvement de la ceinture verte, qui encourage les populations locales, et surtout les femmes, à planter des arbres pour restaurer les sols, lutter contre la déforestation et empêcher la confiscation des terres. Les arbres sont réintroduits autour des villages afin que les femmes aient des ressources en bois à proximité pour alimenter les foyers. La militante écologiste et des droits humains est issue d’une famille de fermiers qui a tenu à ce qu’elle soit scolarisée. Grâce à une bourse, elle termine son cursus dans des universités américaines, avant de travailler à Munich et d’obtenir un doctorat à Nairobi. On estime que 50 millions d’arbres ont été plantés grâce à son mouvement. Cette figure écoféministe a fini par être nommée secrétaire d’Etat à l’Environnement. Elle est morte d’un cancer en 2011. (photo AFP)

Rana Ram Bishnoi, «tree man» en Inde

Dans sa région, il est surnommé «Tree man», l’homme arbre. En un demi-siècle, le septuagénaire a planté 30 000 arbres autour de son village au Rajastan. Et ce sans aucune aide financière. La zone aride dans laquelle il vit est appelée «le pays de la mort». Turban blanc sur la tête, Rana Ram Bishnoi gravit inlassablement les dunes environnantes avec une cruche en terre remplie d’eau pour arroser les arbres. A chaque saison des pluies, il y disperse les graines. Le reste de l’année, il fait germer et plante des pousses dans le sol sablonneux, uniquement des essences indigènes. Il a ainsi réussi à contenir l’avancée du désert du Thar sur son village et est devenu une source d’inspiration en Inde. Rana Ram Bishnoi voit les plantes comme des divinités. Il fait partie du peuple des Bishnoïs, qui a pour principe de protéger tous les êtres vivants. Plantes, hommes et animaux sont mis sur un pied d’égalité. A 79 ans, le sage veille à transmettre la pratique et la philosophie de ses ancêtres à la jeune génération. (Photo Agefotostock)

Lélia et Sebastiao Salgado, gros planteurs au Brésil

Brazilian photographer Sebastiao Salgado (R) and his wife Lelia Wanick Salgado, pose in front of one of his pictures which is part of the exhibition "Genesis", ready to be opened to the public at the Environment Museum of Rio de Janeiro&squot;s Botanic Garden, on May 27, 2013. "Genesis", of which Wanick is the curator, shows 245 images taken by Salgado during an eight-year-period of travelling. The exhibition runs from May 29 until August 26.Il est célèbre pour son travail photographique. Fin 2018, Sebastiao Salgado et sa femme se sont révélés prolifiques planteurs. Près de 700 hectares d’une dense forêt recouvrent désormais les collines autour de chez eux. Dans leur région du Minas Gerais, à 600 kilomètres au nord de Rio de Janeiro, environ 300 espèces différentes ont repris racine.

A la mort du père de Sebastiao Salgado à la fin des années 90, le fils décide de reprendre la ferme familiale, là où poussait jadis une partie de la forêt atlantique primaire brésilienne. Tout a été déforesté pour faire place à l’élevage bovin. Pour Lélia, sa femme, seuls les arbres pourront régénérer la terre devenue poussière. L’idée est de réintroduire un écosystème natif. Avec son institut Terra, le couple a levé des fonds et planté 2 millions et demi d’arbres en vingt ans. La vallée s’est transformée en réserve naturelle. Les graines qui germent dans de grandes pépinières sont aussi destinées à aider les agriculteurs locaux à préserver les sources d’eau. (photo AFP)

Norma Llemit, dompteuse de nuages aux Philippines

Tout est parti de l’observation de son île, la deuxième de l’archipel philippin. En grande partie déboisée, Mindanao, située dans le sud du pays, était de plus en plus soumise aux typhons et inondations. Selon Norma Llemit, la destruction de la forêt a accentué le problème. Les sols ont perdu leur fertilité, se sont tassés et ne peuvent plus absorber l’eau comme des éponges. La docteure en philosophie a trouvé une même solution pour atténuer à la fois le changement climatique et mieux résister aux événements extrêmes : la reforestation. Avec son projet primé, elle réhabilite les forêts de manière stratégique. En plantant à flanc de colline, elle parvient à dompter les nuages et à obtenir une pluviométrie plus favorable aux cultures. Norma Llemit veille à inclure les peuples indigènes dans les projets. Sur les terres qui ont retrouvé leur fertilité, elle forme les locaux à l’agroécologie (café, bambou ou encore abaca, cousin du bananier), moyen d’œuvrer pour le développement rural et de lutter contre la pauvreté. (photo Cirad)

Gilles Gautier, terre et bouse de zébu à Madagascar

Après pas mal de bourlingue, il a eu une révélation dans la vallée du Tsaranoro, bordée de pics de granit. C’est là, au sud de l’île de Madagascar, que Gilles Gautier a élu domicile. Originaire de Marseille et passionné de montagne, il se met en tête de reforester les collines dénudées. La culture sur brûlis a chassé la forêt. La terre s’érode. Inspiré par le livre de Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres, il crée une association pour restaurer la biodiversité. Sa pépinière est ouverte à tous. Des écoles voisines viennent même s’y fournir pour des journées de sensibilisation à l’environnement. A la saison des pluies, avec une équipe de villageois acquis à sa cause, il enterre des pousses ainsi que des boulettes de terre mélangée à de la bouse de zébu. Il introduit des arbres à croissance rapide pour remplacer le bois coupé et en faire une source de revenus durable pour la population locale. Le sexagénaire n’arrose pas, il laisse les arbres s’épanouir ou mourir. Résultat : 15 à 20% de rendement. Plus de 100 000 arbres ont cependant poussé en dix ans. (Photo DR)

Margaux Lacroux

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 08 nov. 2019, 21:10

Projet Silva.

Ai écouté Yann Roques au cours d’une séquence de l'émission 28 minutes sur Arte, ce soir.
Cet homme crée de la forêt indigène en plantant des arbres différents et adaptés au Tarn.

Article de journal :
https://www.ouest-france.fr/leditiondus ... 066/page/7


L'émission :
https://www.arte.tv/fr/videos/088472-055-A/28-minutes/

PatriciAndree
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Re: Semons des forêts

Message par PatriciAndree » 09 nov. 2019, 11:22

Plutôt sympa comme projet mais soit j'ai mal lu soit l'info n'est pas donnée : comment se procure-t-il les arbres ? à partir de semis ? plants achetés ?

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 09 nov. 2019, 12:52

J’ai l’impression qu’ils doivent acheter à une pépinière. Il pourrait certes le faire mais quand on parle de milliers d’arbres ce n’est plus dans les cordes d’amateurs.

Il est question d’une dépense de 3 € par arbre. C’est justement le prix que j’avais payé
pour mon tilleul à grandes feuilles plantés il y a 2 ans. Il pousse chez moi. Il pousse bien.

Personnellement j’ai bouturé des saules en début d’annee. Certains en pot, d’autre en containers compartimentés par des séparateurs-intercalaires. L’idée fonctionne. Ça va.
… Et aussi dans des bouteilles d’eau minérale fendues
(je vous avais montré ce procédé en photo). Ça marche. :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: Encore de la récup’

Me reste à trouver une « forêt » :D :D :D à créer ! :o

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 09 nov. 2019, 13:04

Compléments d’infos sur le Projet Silva.
Leur site : https://www.projetsilva.com/

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 25 déc. 2019, 20:48

Une tribune signée par beaucoup de monde !
TRIBUNE
Construire un monde arboré : plantons des graines et créons de la relation
Par un collectif de personnalités publiques et de militants
— 23 décembre 2019 à 12:42



Prendre soin des arbres, c’est s’ouvrir à d'autres chemins de compréhension des mondes et à de nouvelles coexistences entre nature et culture.

Construire un monde arboré : plantons des graines et créons de la relation

Tribune.
Les arbres sont de grands silencieux : ils sont violentés sans bruit, ils souffrent sans mot et sont déracinés par millions dans la plus grande indifférence. A ce jour, nous perdons l’équivalent d’un terrain de football de couvert forestier :?: :?: :?: soit un quart de la surface de la France chaque année. Les terres inconnues de l’Amazonie laissent place à des cicatrices béantes, les forêts ancestrales du Congo tombent dans l’oubli, les forêts indiennes, ivoiriennes et indonésiennes sont remplacées par des mono-cultures d’huile de palme, de cacao ou d’hévéa, faisant taire la diversité qui pourtant les imprégnait. Les non-humains qui enchantaient les quotidiens sont décimés par milliard, les printemps tout comme les autres saisons n’ont jamais été aussi silencieux.

Les communautés humaines qui vivent également dans la forêt voient leurs lieux de culte effacés, leurs savoirs et leurs pratiques marginalisés. Pourtant, ces communautés ont su construire avec le milieu des équilibres écosystémiques qui participent à l’émancipation des différentes parties prenantes. Ils ont su préserver ces espaces tout en y habitant, et de bien des manières, ils en étaient les gardiens. Des Indiens d’Amazonie aux Pygmées du Congo en passant par les anciennes structures rurales des territoires européens, un arbre coupé et c’est tout un héritage qui s’en trouve à jamais brisé. L’un dans l’autre, les territoires s’uniformisent derrière le tout-urbain, derrière des paysages monofonctionnels tuant une multitude de trésors naturels et d’héritages culturels.

Une sagesse séculaire

Pourtant, les arbres sont des êtres fabuleux ! Certains arbres sont comme timides, leurs couronnes ne se touchent jamais. En Chine du Sud, une petite herbacée porte son habitat au cœur des ravins tropicaux : le sainfoin oscillant. Cette plante a pour singularité de danser : ses feuilles bougent lorsqu’elle entend des claquements de mains et des sons mélodieux. Lorsque le bruit s’arrête, la plante de nouveau s’immobilise. Les arbres à leur tour sont vivants, beaux, extraordinaires, poétiques, et particulièrement autonomes. Ils sont une invitation à penser sans cesse la résilience. Leur extrême longévité et la pluralité des expériences vécues pour les plus âgés d’entre eux, permettent aux arbres de créer de vastes réseaux de communication, à la fois souterrains et aériens, qui véhiculent des trésors de capacités et de relations ! Ils sont une mémoire ancestrale qui ramène sans cesse l’humain à sa propre fragilité et à sa propre mortalité.

Vivre avec les arbres, c’est s’ouvrir à de nouveaux chemins de compréhension des mondes et à de nouvelles coexistences entre nature et culture. L’arbre est un élément essentiel des biomes terrestres. Il est le refuge d’alliés culturels, des mousses aux animaux en passant par les champignons. Les arbres sont des lieux de méditation, permettant à nombre d’humains d’exprimer des symboles et des totems. A travers le monde, ils sont également des lieux emprunts de poésie, ils structurent les imaginaires des sociétés, les récits des elfes des bois et des farfadets de la nuit, les héritages celtes autant que les relations que Cévenols, Béarnais, Savoyards ou Morvandiaux ont placées dans les vallées et sur les chemins de crête. Que seraient nos sociétés sans ces symboles pouvant fédérer les communautés ? Des peuples de robots, manipulés par «le verbe, l’image et l’informatique», pour reprendre la belle expression de l’anthropologue Jean Malaurie. Les arbres sont les premiers soleils d’une valeur qui n’a pourtant jamais été autant en danger : celle de protéger et de valoriser les courbes oniriques du monde.

Cette mémoire de la forêt devrait être le miroir d’une empathie renouvelée de l’humain envers les arbres voisins. Face aux découvertes abyssales que proposent de nouvelles recherches, un arbre millénaire renvoie l’image d’un vieux sage, les feuilles de sa barbe invitent à la compréhension d’un temps fier et séculaire, d’un temps dont les sociétés contemporaines peuvent s’inspirer pour penser le rapport à ces êtres et à la nécessité de préserver leur belle santé.

Vivre autrement

Nous n’avons plus le temps de regarder la planète se briser, nous devons nous engager ensemble. Lorsqu’il ne s’est pas déjà effondré, le vivant se terre et attend que nous rejoignions son camp. Partout la vie s’exprime, partout la vie lutte pour pouvoir respirer, pousser, survivre. Cette diversité ce sont les peuples de la Guyane qui veulent protéger la forêt qui coule dans leurs veines, ce sont ces jardins qui prennent place dans des mondes du tout béton, ce sont ces individus qui ont le courage de quitter la tyrannie des villes pour réinventer des paysages de beauté dans des territoires abandonnés, c’est le châtaignier des Cévennes qui, oublié de la modernité, continue tout de même d’exister, c’est le frêne et le hêtre qui peuplent nos récits collectifs. Pour que ces symboles jamais ne s’éteignent, pour que la vie puisse de nouveau danser sur les ruines du monde, reprenons-nous !

A l’image du courage du gouvernement éthiopien qui s’apprête à planter plus de 4 milliards d’arbres dans ses territoires arides, à l’image de ces forêts urbaines de Tokyo et de Singapour qui sont protégées contre la gourmandise du béton, à l’image de Yacouba Sawadogo qui grâce à des graines fait reculer le désert, à l’image des peuples des forêts qui s’expriment ici ou là, réinventons ensemble la poésie de nos lieux. Protégeons ce qui reste à défendre et plantons ! Plantons partout des arbres et des graines. Plantons savamment, plantons pratique, plantons l’inspiration, plantons dans la joie. En mettant ensemble les mains dans la terre, nous pouvons de nouveau faire valoir la diversité et réapprendre à vivre. Les citoyens du climat se proposent de mettre à disposition un cadre national et des points de contact locaux pour accompagner tout projet de reboisement
.

Premiers signataires : Damien Deville, géo-anthropologue et militant, Pascale Osma, membre de Citoyens pour le climat, Pierre Spielewoy, juriste et anthropologue, Lydia et Claude Bourguignon, agronomes, Augustin Berque, géographe, prix Cosmos international, Alexia Soyeux, créatrice du podcast présages, Thomas Dupont, géographe, Flora Magnan, cofondatrice de Human Conet, Malcom Ferdinand, philosophe, Pascale d’Erm, autrice et réalisatrice de Natura, Sylvain Delavergne, reporter et auteur, wifu project, Pepita Car, directrice de projets culturels, Jean- Marc Gancille, auteur, Fanny Vismara, coordinatrice du mouvement Plastic Attack France, Emmanuel Lepage, dessinateur, scénariste et coloriste, Rebecca Amstrong, conférencière et fondatrice de 2050 le podcast, Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d’avenir, Blue Bees et la Bascule, Léna Abbou, administratrice de la Fonda, Charles Fournier, vice-président de la région Centre- Val-de-Loire, Paule Masson, journaliste et consultante alimentation et climat, Olivier Roellinger, cuisinier à Cancale, auteur du livre Pour une révolution délicieuse, Juliette Helson, membre du mouvement Slow Food France, Alain Coulombel, porte-parole d’Europe-Ecologie Les-Verts, Eva Sas, porte-parole d’Europe-Ecologie Les-Verts, Laurent Baheux, photographe animalier, Louise Browaeys, agronome, auteure et facilitatrice, Gert Peter, fondateur de Planète Amazone, Suyapa Hammje, éditrice aux Editions Tana, Matthieu Ponchel, réalisateur, Boom Forest, Les Pionniers, La haie d’honneur, Kady Josiane Dicko, ingénieur en environnement et militante africaniste, Arthur Keller, consultant et conférencier, Claire Lejeune, co-secrétaire national des jeunes écologistes, Bruno Solo, acteur, Corinne Morel Darleux, auteure, élue et militante, Thomas Brail, grimpeur et arboriste, Nathalie Charvy, linguiste et conseillère municipale de la ville de Nevers, Clément Molinier, animateur dans un centre social, Anne-Sophie Novel, journaliste, auteur et réalisatrice, Florentin Letissier, professeur d’économie et maire adjoint à la mairie du 14ème arrondissement de Paris, Manon Havet, professeur de philosophie, Jacques Marcon, chef trois étoiles, Emilie Doom et Boris Aubel, cofondateur d’Etika Mondo, François Coq, architecte DPLG, Denis Guenneau, coopérative Europe-Ecologie Les-Verts, Mathilde Imer, fondatrice des Gilets Citoyens et coordinatrice de campagne chez On est prêt, Clément Bijou, professeur d’œnologie et cadre du Parti Socialiste, Ferdinand Richter, responsable Ecosia France, Astrid Guillaume, Sémioticienne et membre du conseil national des universités, Jerry Pelikan, anthropologue et président de l’association Earthforce Fight Squad, Georges Feterman, président de l’association ARBRE, Nina Géron, ingénieur agronome et militante, Yacine Ait Kaci, président de la fondation Elyx, Bruno Van Peteghem, prix Goldman 2001, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, Gauthier Chapelle, agronome

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 26 déc. 2019, 19:55

Sauf le dernier paragraphe, je n’ai pas trouvé bien intéressant le texte de cette tribune
signée de toutes part. Notamment les Bourguignon, et des poignées d’agronomes.

Néanmoins je suis content de l’avoir montré pour qu"on voie
la variété des approches de ce sujet essentiel.

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 26 déc. 2019, 20:02

25 décembre, la forêt était à la une de Libé.
Ci-dessous l’interview d’une responsable de L’Office National des Forêts
tirant un bilan des tempêtes de 1999 sur les forêts françaises.


«Le changement climatique fragilise les forêts»
Par Coralie Schaub, Recueilli par — 25 décembre 2019 à 19:36
LA PHOTO : Exemple d'une forêt en dépérissement, ici à Vaux-devant-Damloup (Meuse), le 22 août, touchée par le scolyte, un petit coléoptère qui se nourrit de la sève des arbres (épicéa, hêtre, sapin…) jusqu’à les tuer. (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)
Vingt ans après les tempêtes de 1999,
et une lente régénération, les bois français
font face à de nouvelles menaces,
explique Claudine Richter, de l’ONF.




Les tempêtes de 1999 ont été aussi fulgurantes que terribles. Mais vingt ans après, la forêt française doit faire face à une «immense tempête silencieuse» causée par le changement climatique, avertit Claudine Richter (photo ONF), cheffe du département Recherche, développement et innovation à l’Office national des forêts.

En quoi les deux tempêtes de décembre 1999 ont-elles été d’une ampleur inédite ?

Pour la fin d’année 1999, on attendait un grand bug informatique. A la place, il y a eu un sacré coup de vent, avec des pointes à plus de 200 km/h, et des dommages sans précédent pour la forêt française : plus de 6 % de sa surface en a subi l’impact, ce qui représente 968 000 hectares. J’étais en Lorraine à l’époque, la région la plus touchée (21 % des dégâts), devant l’Aquitaine (20 %). En forêt de Haye, près de Nancy, des parcelles entières de feuillus ont été dévastées, jusqu’à 80 hectares d’un seul tenant, c’était hallucinant. Avec des vents si violents, plus rien ne tenait. Il y a eu un phénomène de château de cartes. En Lorraine, les hêtraies ont beaucoup souffert. En montagne, ce sont plutôt les résineux qui ont été touchés.

Quelles ont été les premières mesures prises ?

Il a d’abord fallu sécuriser ces espaces pour le public, rouvrir des voies d’accès, évacuer les bois sans endommager les sols. Puis on a mis quelques années à exploiter les bois mis à terre. Les forestiers ont commencé par les essences qui se déprécient le plus rapidement, parfois au bout de quelques mois, comme les hêtres. Puis ils ont cherché à conserver celles qui peuvent l’être plus facilement, comme les résineux, notamment en les aspergeant d’eau.

Quelle a été la stratégie choisie par l’ONF pour reconstituer les forêts dévastées ?

L’ONF s’est appuyé sur les retours d’expériences des tempêtes précédentes et a édité en 2001 un guide intitulé «Reconstitution des forêts après tempêtes». Mais les dégâts et les surfaces touchées en 1999 ont été telles que le mot d’ordre a été : «Surtout pas de précipitation.» Il a fallu se donner le temps d’observer la présence éventuelle de semis, c’est-à-dire de jeunes arbres. Il s’agissait de privilégier autant que possible la régénération naturelle. Après quelques années, nous avons fait des diagnostics sur le terrain, pour évaluer au cas par cas s’il suffisait d’accompagner cette régénération naturelle ou s’il fallait la compléter par des plantations, par exemple en cas d’absence de semis ou d’installation d’une végétation bloquante (fougères, ronciers, genêts, graminées…).

Pour contrôler et limiter cette végétation concurrente, il y avait le travail du sol, mais aussi la possibilité d’utiliser des herbicides, ce qui est désormais proscrit par l’ONF. Pour ce qui est des plantations, même s’il s’agissait en général de planter une essence principale (chêne sessile, pin laricio, pin maritime ou douglas), celles qui poussent naturellement, et que l’on appelle les «accompagnatrices», comme le charme ou le bouleau, ont été maintenues afin de favoriser un mélange.

Vingt ans plus tard, comment se porte la forêt ?

C’est un sujet de préoccupation. L’année 2019 a été très sèche et très chaude, avec des températures extrêmes. Comme l’année 2018 et la dernière décennie. Le changement climatique, extrêmement rapide, fragilise les forêts. Cette année, plus de 218 000 hectares de forêts publiques ont été touchés par des dépérissements, soit environ vingt fois la superficie de Paris.

Ces mortalités sont la conséquence des températures de plus en plus élevées, des sécheresses répétées, mais aussi de l’invasion de ravageurs comme le scolyte, un petit coléoptère qui se nourrit de la sève des arbres (épicéa, hêtre, sapin…) jusqu’à les tuer. Les forêts du grand nord-est sont en situation de crise sanitaire. C’est un cocktail qui ne va pas dans le bon sens.

Pour décrire la situation, vous parlez d’une «immense tempête silencieuse»…

En 1999, ça a été fracassant, la forêt a été ravagée en à peine trois jours. Aujourd’hui, les arbres dépérissent peu à peu, sur de très grandes surfaces, et ce n’est pas fini. On s’attend à une troisième année de dégâts dus aux scolytes. On se demande comment les peuplements de hêtres ou de sapins déjà dépérissants vont repartir ce printemps. On se pose aussi des questions sur les chênaies, car les chênes ne réagissent pas immédiatement à la sécheresse et à la chaleur.



Que faire face à cette «tempête silencieuse» ?

Vaste sujet, qui nous occupe bien ! Il s’agit d’abord de préserver les sols autant que possible. Il faut consolider les réseaux d’observation du fonctionnement des écosystèmes forestiers, pour suivre l’évolution de la forêt à long terme, ce qui nous permet de comprendre à quoi elles sont sensibles pour pouvoir faire évoluer nos modes de gestion. Il y a aussi des enjeux d’adaptation des essences au changement climatique.

Nous travaillons par exemple à des «migrations assistées», comme la plantation dans le nord de la France de chênes «du sud» qui résistent bien à la chaleur et la sécheresse. Nous venons aussi de lancer le projet «Ilots d’avenir». L’objectif de ces laboratoires à ciel ouvert en pleine forêt est de tester de nouvelles essences et provenances d’arbres dans tout le pays pour pouvoir sélectionner les plus adaptées et augmenter le panel d’espèces. A plus long terme, l’idée est de pouvoir utiliser ces îlots pour récolter des graines issues de ces nouvelles essences d’avenir. On va en avoir besoin pour reconstituer les forêts qui dépérissent et pour se préparer aux prochaines années, qui seront de plus en plus marquées par le changement climatique, avec des conséquences inédites. Nous devons faire face à une incertitude beaucoup plus grande qu’en 1999)

Claude
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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 24 févr. 2020, 16:54

André BUCHER, un écrivain planteur d’arbres.
Je découvre cet homme en suivant la séquence « Giono, l’homme qui aimait les arbres de Haute-Provence »
de l'émission Invitation au voyage, diffusée à l’instant par Arte.

https://reporterre.net/Andre-Bucher-ecr ... ique-d-une

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 28 mars 2020, 16:16

Voir : Ecosia.

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Re: Semons des forêts

Message par Claude » 14 août 2021, 14:53

Forêts et lutte climatique. Ça se discute.


https://www.futura-sciences.com/planete ... mat-31024/

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