NICE est-elle en train de verdìr

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Claude
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NICE est-elle en train de verdìr

Message par Claude » 26 déc. 2019, 21:24

J’ai pensé à Gus en lisant cet article de Libé. C’est donc un peu pour lui que je le donne à lire
et pour tous ceux qui viendraient vivre du côté de la Baie des Anges. Je précise que ces anges-là
ne sont pas des angelots : Anges est le nom d’une espèce de requins aujourd'hui disparue de nos eaux.

;)

Souvenir.
Gamin, à Nice, je prenais le trolleybus « pour aller en ville ».
Je crois que ça fonctionnait à l'électricité. Souvenir (confus)……… :D
Puis ce système de transport en commun a disparu pendant des dizaines d’années remplacé par des bus.


MUNICIPALES

A Nice, Estrosi se verdit

Par Mathilde Frénois, correspondante à Nice — 20 décembre 2019 à 15:50
………

Show, bain de foule, communication verte à tout-va…
À trois mois des municipales, l'équipe du maire a une nouvelle fois
essayé de prouver que sa conversion écologique était sincère
en inaugurant en grande pompe la ligne 2 du tram.


À Nice, Estrosi se verdit

Christian Estrosi n’a pas lésiné. Pour inaugurer la ligne 2 du tram, le maire LR de Nice et ses équipes ont dégainé un drone, un plateau télé et une retransmission en direct. Après six ans de travaux et plusieurs centaines de millions d’euros d’investissement, le plus gros projet de la majorité municipale voit le bout du tunnel : 11 kilomètres de rails, dont 3 en souterrain, entre l’aéroport à l’ouest et le port à l’est.

Ce deuxième samedi de décembre, la rame débarquait pour la première fois sur le quai. «Nous sommes la seule ville en Europe qui peut revendiquer d’avoir, depuis le départ d’un aéroport, un tram qui amène jusqu’à des bateaux. Tous les modes de transports aujourd’hui s’interconnectent entre eux, jubile le maire au micro. Le tramway, c’est plus de verdure avec près de 3 000 arbres qui auront été plantés en surface.» En deux mots, mobilité douce et végétalisation. Ce qui tombe parfaitement bien à trois mois des municipales : show, bain de foule et communication verte.

Depuis plusieurs semaines, Christian Estrosi multiplie en effet les actions et les prises de paroles axées sur l’écologie dans une ville où Europe Ecologie-les Verts a attiré 11,84% des suffrages lors des élections européennes du printemps. Soit juste devant les Républicains (11,70%) dans ce fief de droite ! Aussi grandiloquente soit-elle, la conversion du maire laisse beaucoup de gens plus que dubitatifs. «On parle de greenwashing parce que les choses réalisées sont insuffisantes : ce sont des gouttes d’eau. Christian Estrosi fait de petites choses sur lesquelles il communique beaucoup, estime le coordinateur de Greenpeace à Nice, Philippe Spadotto. Le tram, c’est très bien mais ce n’est pas du tout suffisant. On est dans la com : on a l’impression qu’Estrosi veut montrer qu’il va être un maire vert mais ses solutions semblent sorties du chapeau.»

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Pendant que Christian Estrosi s’agitait autour de sa nouvelle ligne de tram, Greenpeace France, l’Unicef et le Réseau action climat (RAC) publiaient leur classement des villes en fonction de leurs «efforts pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic routier» : Nice pointe à l’avant-dernière place. Onzième commune française sur douze, juste devant la mauvaise élève Marseille et loin derrière la première, Paris. Pire : la capitale azuréenne est jugée «en retard» sur la sortie des véhicules polluants, la réduction de la place de la voiture, la dynamique sur le développement du vélo et des transports en commun.

«Les agglomérations marseillaise et niçoise se démarquent négativement des autres agglomérations, tant en termes de nombre de voyages/habitant/an (inférieurs à 150 en 2017), qu’en raison de l’absence de véritable tarification solidaire des transports en commun, ou encore du nombre de places offertes par habitant nettement inférieur aux autres agglomérations», écrit le collectif d’associations. Qui salue tout de même les progrès côté cohérence du réseau de bus et instauration de nouvelles lignes de tram. Un palmarès qui n’est pas du goût du maire. «Ils se foutent de la gueule du monde, rétorque l’édile. Ils classent Paris en première position alors qu’on sait que les Parisiens sont obligés de se mettre un masque sur le nez pour des pics d’ozone près de 30 jours par an. On voit bien que c’est une officine politique et politicienne qui est jalouse de ce que nous réalisons ici.»

«Nice est devenue une jardinerie»

Ce n’est pas la première fois que la ligne 2 du tram est sous la lumière des projecteurs, servant la communication municipale : en un an et demi, il y a déjà eu trois inaugurations en grande pompe d’autres tronçons. Période pendant laquelle se sont aussi égrenées les ouvertures de jardins et de voies vertes le long des rails. Avec, à chaque fois, invitations pour les journalistes et festivités pour les Niçois. Et le maire de donner des interviews à vélo et les communiqués de presse de vanter «rubans verts» ou «îlots de fraîcheur». «Christian Estrosi gesticule énormément mais l’écologie ce n’est pas un slogan, c’est un mode de vie. Ce n’est pas un thème, c’est une vision, raillent Thierry Bitouzé et Airy Chrétien du Collectif citoyen 06, qui milite pour la transition écologique. On ne dit pas que le tram n’est pas bien, on dit qu’il faut que Christian Estrosi fasse preuve de modestie et qu’il arrête de dire qu’on est les premiers. Nantes avait son tram en 1985, nous, on a attendu 2007.» Dans la colonne moins, le binôme ajoute les «500 morts par an liés aux particules fines», le manque de rénovation des bâtiments trop gourmands en énergie et le projet d’extension de l’aéroport de Nice.

Héritière d’un urbanisme où le béton était roi et la voiture reine, la ville de Nice s’attelle à rattraper son retard. Elle a ouvert ses trois premières lignes de tram en douze ans. Et depuis quelques mois, elle pose du gazon dans les cours d’école, supprime 800 bus thermiques sur la promenade des Anglais, développe les véhicules électriques, ouvre une cuisine centrale zéro plastique et installe des jardinières partout en ville. Ce qui n’est jamais assez pour les militants. «C’est de la déco préélectorale. Nice est devenue une jardinerie, pestent les membres du Collectif citoyen 06. Les pistes cyclables sont symptomatiques. Depuis quelques mois, c’est l’excitation totale : on met de la peinture verte partout et on met le paquet sur le Tour de France. On traite le problème par petites touches, sans mettre en place une vraie politique pour le vélo et contre les voitures.»

Pour le cabinet du maire, toute cette communication est une simple question de «calendrier qui tombe comme ça» et «l’aménagement du territoire qui aboutit». «Nous ne sommes pas dans l’effet de mode car Christian Estrosi a lancé cette politique il y a dix ans. Ce n’est certainement pas électoral : nous sommes dans le fondamental et le structurant, défend le premier adjoint d’Estrosi, Philippe Pradal. Nous donnons rendez-vous aux gens dans deux, cinq ou dix ans pour mesurer les effets environnementaux. Nous allons dans le bon sens : nous sommes confiants pour que la santé des Niçois s’améliore.» Pour Pradal, les effets bénéfiques de la ligne 2 n’ont pas été pris en compte dans le classement de Greenpeace. Selon la ville, depuis sa mise en service, un flux de 20 000 voitures a été supprimé sur la promenade des Anglais. Ce qui aurait permis de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de 16% et le taux de particules fines de 19% sur cette artère.

«Tout ça prend du temps»

En octobre, la métropole Nice Côte d’Azur, que préside aussi Christian Estrosi, a approuvé le Plan climat-air-énergie territorial et son programme d’actions. En 2026, les gaz à effet de serre devront diminuer de 22% par rapport à 2019, les polluants atmosphériques de 44%, la consommation d’énergie de 18%. La neutralité carbone doit être atteinte en 2050. Pour le moment à la métropole, on organise un «cycle de conférences» et on met la dernière main à un «conseil» qui sera dévoilé début 2020. «Ce ne sont que des discours, estime Philippe Spadotto, le coordinateur de Greenpeace à Nice. On ne nous dit pas à quelle échéance ils supprimeront les voitures diesel et essences du centre-ville» alors que «le transport routier est la première cause de gaz à effet de serre sur la métropole de Nice Côte d’Azur, à hauteur de 36%».

Les militants en réclament donc plus, comme la création de «zones à faibles émissions», une «vraie politique contre la voiture» et la construction des 130 km de pistes cyclables promis pour… 2013, contre une centaine aujourd’hui. «Le but n’est pas d’aligner du kilomètre mais de créer une vraie cohérence. On a mis des pistes en plein cœur de Nice, là où on pensait que ce n’était pas possible, argumente Gaël Nofri, adjoint délégué au stationnement, à la circulation et aux espaces piétons dans l’équipe Estrosi. Je ne pense pas que l’on fasse du cosmétique quand on reverdit la promenade des Anglais, qui était une autoroute à ciel ouvert. Tout ça prend du temps. Ce qu’il faut regarder, c’est d’où l’on part et où l’on va.»

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Sous l’œil des caméras, le tram 2 sort du tunnel et stationne sur le quai. C’est le moment qu’ont choisi Philippe Spadotto et les autres militants de Greenpeace pour dégainer leur banderole et distribuer une lettre à l’équipe de Christian Estrosi portant sur «l’engagement sur la sortie des véhicules polluants». Suite de leur sortie : aller consulter les capteurs de pollution. Verdict ? «Le jour de l’inauguration, la pollution a atteint un seuil énorme, pointe le responsable. Ironie du sort ?» Selon la start-up de mesure de pollution de l’air Plume Labs, le niveau était même «très élevé» ce samedi. Soit deux fois supérieur à la moyenne. Les flonflons n’ont pas enrayé ce pic.

Mathilde Frénois correspondante à Nice


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Re: NICE est-elle en train de verdìr

Message par Gus » 27 déc. 2019, 09:41

Je suis d'accord avec Greenpeace beaucoup de cosmétique et peu de concret, même si pas mal d’efforts ont été faits ces dernières années.
L'article oublie de citer le stationnement des bateaux au port qui sont des gros contributeurs à la pollution de Nice.

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Re: NICE est-elle en train de verdìr

Message par Claude » 27 déc. 2019, 10:47

Le système électoral local est bien huilé.
Ayant eu l’occasion de véhiculer « en ville », du côté de Gioffredo/Hôtel des Postes,
j’ai été effarė par des »forêts » d’arbres exotiques prenant une des deux voies de circulation
mais restant dans leur pot de transport. Pas sûr que ces végétaux apprécient de se retrouver
dans ces conditions !? Mais l’effet visuel est considérable.

Moi aussi je partage le point de vue de Greenpeace. Le toboggan électoral est là trop visible.
Après des années d’abstinence casanière, les RV médicaux de madame m’ont fait renouer avec les voyages jusqu’à la grande cité, ce qui m’a remis dans les embouteillages et cette énorme dépense énergétique individuelle.

Détail. J’ignorais qu"une partie de la lìgne 2 du tram était souterraine. Mais oùpasse-t-elle ? Sous le niveau d3 la mer ?

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