Gulf Stream

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Claude
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Gulf Stream

Message par Claude » 04 mars 2021, 07:15

1. On sait depuis l’école l’importance pour les Européens du gigantesque courant marin qui ramène vers les côtes européennes les eaux chaudes du Sud et nous offre des hivers adoucis et bien moins rigoureux que sur les côtes Est nord-américaines. Ce phénomène est important pour la vie des plantes d’ici.

2. Des scientifiques s'inquiètent car cet équilibre est appelé à changer. Le Gulf Stream s’affaiblit. Quelles conséquences ?

3. Cet article publié par Le Monde explique le caractère hypothétique de ces considérations. S’il est acquis que le Gulf Stream s’affaiblit, les conséquences restent incertaines. Les scientifiques impliqués dans ces études manifestent les incertitudes d’une science en train de se faire, avançant par petits bonds, une science forcément hésitante.

;)
PLANÈTE • CLIMAT

Le courant océanique Gulf Stream est au plus bas depuis mille ans

La circulation océanique atlantique, un des composants du Gulf Stream, a diminué de 15 % ces dernières décennies, probablement à cause du réchauffement climatique.

Par Clémentine Thiberge

Publié le 02 mars 2021…… • Temps de Lecture 3 min.

……

Le Gulf Stream s’affaiblit d’année en année. Ce courant océanique qui traverse l’Atlantique et permet à l’Europe de bénéficier d’un climat doux en hiver, serait actuellement à son niveau le plus bas depuis un millénaire, selon une étude publiée fin février dans la revue Nature Geoscience.

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs irlandais, anglais et allemands ont étudié un des composants du Gulf Stream : la circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC). « Ce système fonctionne comme un tapis roulant géant, explique Stefan Rahmstorf, coauteur de l’étude. L’eau chaude et salée se déplace du sud vers le nord où elle se refroidit et devient ainsi plus dense. Lorsqu’elle est suffisamment lourde, l’eau coule vers des couches océaniques plus profondes et retourne vers le sud. » Au total, il déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde grâce à l’AMOC, soit près d’une centaine de fois le flux du fleuve Amazone.

L’AMOC n’a commencé à être mesuré directement qu’en 2004. Avant cela, il existe très peu de données. Pour analyser précisément ce phénomène, les chercheurs ont donc dû observer des indicateurs indirects. « Nous avons examiné par exemple la taille des grains dans les carottes de sédiments océaniques, explique Levke Caesar, première autrice de l’étude. En effet, un courant plus rapide peut transporter de plus gros grains. Nous avons également examiné la composition des espèces de coraux, car ils se répartissent selon les différentes températures de l’eau, et enfin nous avons compilé des données historiques, par exemple à partir de journaux de bord. » Ensemble, ces indicateurs dressent un tableau de la façon dont la circulation a changé au fil des ans.

Le mécanisme des courants perturbé par le réchauffement

Et le constat est clair : « Nous avons vu que la circulation océanique est restée stable jusqu’à la fin du XIXe siècle, explique Stefan Rahmstorf. Avec la fin de la petite période glaciaire vers 1850, les courants océaniques ont commencé à diminuer, avant un deuxième déclin plus drastique à partir du milieu du XXe siècle. » Selon l’ensemble des données étudiées, le courant océanique aurait diminué d’environ 15 % depuis soixante-dix ans.

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Ce phénomène inquiète les chercheurs depuis quelques années. Un ralentissement de l’AMOC a longtemps été prédit par les modèles climatiques en réponse au réchauffement climatique qui perturbe en effet le mécanisme des courants. L’augmentation des précipitations et la fonte accrue de la calotte glaciaire du Groenland ajoutent de l’eau douce à la surface de l’océan ; de son côté, le réchauffement climatique augmente la température de surface des océans. Cela réduit la salinité et donc la densité de l’eau, qui a moins tendance à plonger en profondeur. « Nous ne connaissons pas encore toutes les causes avec certitude, explique Didier Swingedouw, chercheur au CNRS, qui n’a pas participé à ces travaux. Il existe cette hypothèse du changement climatique, mais des cycles naturels pourraient également entrer en jeu. »

Des hivers potentiellement plus rigoureux

Et du côté des conséquences, cela reste flou également. « Concrètement, si la circulation diminuait très fortement, on observerait des hivers plus rigoureux en Europe », explique Didier Swingedouw. Une hypothèse à nuancer car, selon le chercheur, les effets du réchauffement climatique pourraient contrebalancer ce refroidissement. « Plus au sud, en Afrique de l’Ouest, on observerait de grandes sécheresses qui affecteraient les cultures du sorgho et du millet, et diminueraient l’apport en nourriture de plusieurs millions de personnes. »

De l’autre côté de l’Atlantique, le courant pourrait jouer sur le niveau des mers. « L’AMOC entraîne une déviation des masses d’eau vers la droite, loin de la côte est des Etats-Unis, explique Levke Caesar. A mesure que le courant ralentit, cet effet s’affaiblit et l’eau pourrait s’accumuler sur la côte est des Etats-Unis, entraînant une élévation du niveau de la mer. »

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« Les idées sur ce courant océanique sont très récentes. Elles ne sont pour l’instant basées que sur des hypothèses, assez étayées, mais qui restent des hypothèses, nuance Didier Swingedouw. Toutes ces données sont très cohérentes, on s’attend à ce phénomène, mais il reste beaucoup d’incertitudes sur ce courant. Par exemple, certains modèles prédisent que d’ici à la fin du siècle, ce courant aura diminué de 20 %, tandis que d’autres avancent un chiffre de 80 %… » Selon les chercheurs, de nombreuses études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ce phénomène et se préparer aux conséquences. « Le fait est que nous ne savons pas tout ce qui se passera lorsque le système du Gulf Stream s’affaiblira davantage, confirment les chercheurs de l’étude. Et c’est en partie ce qui rend ce phénomène si dangereux. »

Clémentine Thiberge


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Re: Gulf Stream

Message par Plumix » 04 mars 2021, 08:44

Ah! ça fait du bien de commencer la journée sur une note optimiste! Une fois de plus, je suis bien content d'être vieux! :x

Claude
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Re: Gulf Stream

Message par Claude » 06 mars 2021, 00:06

Au-delà des perturbations que l’on devine potentiellement nuisibles à notre façon de vivre,
ce qui m'intéresse dans ce texte c’est le fonctionnement de la « science ». Là comme pour d’autres sujets,
comme pour la pandémie.

On voit que l’ensemble des scientifiques avancent à pas comptés, qu’ils savent « ne pas tout savoir »,
que certains développent des hypothèses puis essaient de les évaluer. Et que ces processus se font devant
tous les autres dans une mise en commun, un travail critique d’ajustement collectif. C’est ça leur rôle.
.
;)

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