Je ne sais pourquoi, mais j'ai toujours adoré l'orthographe. Si! Si! Ma mère, pourtant à l'école que jusqu'à 12 ou 14 ans et grandie dans une famille analphabète
qui causait espagnol, écrivait sans faute. Tous ses temps libres (peu nombreux) était consacrés à la lecture.
Elle était employée de maison à plein temps, mais elle et sa patronne avaient noué des liens quasiment d'amitié.
La patronne allait à la bibliothèque et ensuite passait les livres à ma mère.
Me relire pour vérifier l'orthographe était pour moi un exercice… goûteux! :lol: Mon fils, pourtant physicien a hérité de ça. C'est un champion.
Te voir faire une faute le choque!
Sa fille (vers ses dix ans?) m'avait dit un jour:" En lisant beaucoup, j'apprends plein de mots et comment les écrire".
C'est vrai que toute la famille est versée dans les livres plutôt que collée aux écrans, qu'ils apprécient pourtant.
Ma petite fille (citée plu haut) m'avait dit un jour:"J"aime lire parce que, comme ça, je peux imaginer".
Ma fille (illustratrice) sème quelques fautes de ci de là, mais pour elle, ça n'est pas si important que ça.
Par contre, quand elle écrit pour des dessins professionnels qu'elle met en ligne, elle est contente que je les lui signale.`
Donc, mes petits enfants (15, 12 et 8ans), préfèrent nettement les livres aux écrans.
Qui - entre nous- dans les deux familles leur étaient limités dès le départ que ce soit à la télé ou sur leur portable.
A tel point qu'il y a peu, on va à la librairie du village et mon petit-fils me demande si je peux lui offrir un livre.
OK. il se choisit je ne sais quoi, un truc gros comme ça et, à la caisse, pendant que je paie, sa mère se retourne et lui dit:
"Mais enfin! Arrête de lire! (ce qu'il faisait, debout derrière moi), tu n'auras plus rien à la maison". :lol:
Et il a continué dans la voiture!
Et un jour: "Mamine, j'ai lu 400 pages en deux jours" !!! Dans les familles de mes deux enfants, c'est comme ça.
Je me suis demandée si la cause n'était pas que, moi aussi, j'avais limité les temps d'écran.
Il faut dire aussi qu'ils ont toujours vu les parents et grands-parents (qui n'avaient pas fait d'études),le nez plongé dans les livres dès qu'ils pouvaient.
Et quand ils (mes petits-enfants) ont eu leur premier téléphone portable, les parents des deux côtés ont limité automatiquement le temps d'utilisation.
Là, ils sont ados mais je ne sais pas trop où ça en est. Mais si! Voir ce que je dis en début de paragraphe.
En plus, chez mon fils, le moindre espace est tapissé de livres, y compris dans le couloir (étroit!) qui mène au coin dodo. Et dans les toilettes, évidemment!
Là, sont tous les livres de poche. Une véritable isolation thermique et phonique dans une toute petite maison!
Bref, une transmission efficace. Et, qui plus est, sans aucune injonction à lire. Seul l'exemple.
Se référer pour ça au livre de Daniel Pennac: Comme un roman.
https://www.philocite.eu/blog/wp-conten ... traits.pdf
J'en adore le passage consacré aux ados de collège qui avouent ne pas aimer lire dans la classe où ils sont en quelque sorte des rebuts.
Pennac leur dit : 'Puisque vous n'aimez pas lire, c'est moi qui vais vous lire quelque chose" et c'est le début du Parfum de Suskind avec "une ville où tout puait, même le roi"!
Au début, les élèves soupirent et à la fin, l'un deux s'est endormi d'un souffle régulier d'enfant sur ses bras croisés.
"Chut ne le réveillez pas", dit le prof. C'est tellement bon de s'endormir pendant qu'on vous lit quelque chose.
Et quand l'endormi se réveille en sursaut il dit:" Merde, je me suis endormi. Qu'est-ce qui s'est passé chez la mère Gaillard?"
La classe était contaminée.
Un élève à un autre: "Moi, quand on m'achète une veste, je vérifie que les poches pourront contenir un livre" (citation pas forcément fidèle mais l'idée y est).