Chez Mio et Marie-May

[Marc]

5 ou 6 ans, il suffit qu'n passant à la verticale, l'eau s'égoutte dessus et puis crac !

[Marie_May]

Chez Plume on parle de liberté dans l'enfance. Je rajoute ici mon grain de sel. C'est au Pré Saint Gervais que je trainais mes galoches. Bien que très civilisée, cette commune périphérique de Paris était encore assez verte pour me donner mes premières envies de jardin. Dès toute petite, j'ai baladé seule d'abord dans le grand espace qui séparait nos quatre immeubles en brique rouge d'avant guerre (comme une grande partie du quartier construit à cette époque), cour où jouaient une bonne trentaine de moutards, et qui débouchait sur d'autres sentes et rues - et puis dans ma rue à moi et la rue voisine et celle d'après. Toutes ces rues portaient des noms de personnages révolutionnaires (Danton, Jaurès, Séverine, Gabriel Péri...), de héros de la Résistance (Guy Mocquet) mais aussi des noms qui montraient que ce petit village avait été très fleuri et cultivé (rue des Lilas, rue des Pommiers, sente de la Source). Le square Séverine était bordé de petits pavillons à jardinets, toujours en brique, datant aussi d'avant guerre, et montrant que les élus de cette commune socialiste pensaient l'urbanisation de manière assez moderne. Nos HLM (pardon, à l'époque c'était des HBM (habitions bon marché) ne dépassaient pas 4 étages. En fait de jardin, en dehors des herbes folles de la cour, j'avais mis une terrine en terre cuite sur le rebord de ma fenêtre avec des graines de capucines. Sont mortes, trop arrosées.

Je jouais donc avec mes voisins mais je baladais plutôt seule parce que les autres n'avaient pas le droit de sortir de la cour. Je ne dirai pas que je n'ai pas rencontré de vilains pervers (le patron du café de la poste semblait bien aimer les petites filles. Je me rappelle de sa moustache blonde dans mon cou et il a fallu que je me sauve de sa cave à vin quand sa main a commencé à vagabonder dans ma petite culotte. Mais heureusement ce n'était pas un violent, du moins quand j'ai dit non j'ai pu m'enfuir !) mais j'ai aussi rencontré des loustics intéressants, genre le vieux bonhomme assis sur les marches de la poste, visiblement émigré(d'un pays de l'est je pense aujourd'hui) qui m'a tendu une pomme avec un accent à rouleaux mal graissés et qui m'a parlé de sa famille, ailleurs... Il y avait aussi le propriétaire du cheval qui trainait une grosse charrette jusqu'à son hagard à foin... oui, à foin.
Et la boulangère qui ne m'a pas laissé lui chipper un bonbon, mais m'a donné un petit pain au lait de la veille. Et son frère l'épicier d'à côté, avec sa réserve de lait dans laquelle il puisait pour remplir mon pot en métal. Et le boucher qui m'achetait des journaux pour envelopper la viande contre quelques sous - journaux que maman rapportait après son travail au journal Libération (l'ancien, celui de Dastier de la Vigerie).

Les petits jardins m'attiraient, il y avait encore quelques potagers, avec des petites baraques en bois qui servaient sans doute d'habitation rustique aux pauvres du quartier. Près des clôtures, il y avait des groseilles à maquereaux que je pouvais chipper avec mes petites mains à travers les grillages, des choux, des salades, des poireaux en rangées militaires. Des arbres fruitiers plutôt rabougris mais hors d'atteinte. Et des touffes de lilas devant les portes des anciennes petites maisons de ce village d'allure plutôt bourgeoise.

J'étais libre oui, seule peut-être aussi, un peu trop. J'ai appris à prendre le métro à 6 ans pour aller chercher ma mère à son travail à la station Sentier d'abord; puis au fil des années, station Bonne-Nouvelle et Rue Montmartre. Paris est devenu mon champ de balade en grandissant.

Bon on en reste là, c'est déjà bien long...

[Marc]

Mais très évocateur...merci Marie-May !

[Claude]

Long mais succulent.

Et une façon surprenante de parler de la capitale.

Et en attendant de lire la suite… :D

[ege]

oh oui tati mairie may, encore, encore, ça nous change de "tout doux"!

[Marie_May]

Si vous voulez, mais un autre soir. Là je suis fatiguée. Je vous raconterai le quartier des journaux un autre jour.

[Brigitte]

Super j'ai adoré...je m'y suis crue...merci Marie-May !

[plumee]

MMay

Bon on en reste là, c'est déjà bien long...

Que non! Trop merci pour ce témoignage bien vivant.
J'y viendrai aussi mais pas aujourd'hui: depuis deux jours, je suis lasse à traîner grave les pieds,
avec un moral tout au fond au fond des chaussettes.
C'est bien le moment, tiens! Juste celui où je commence à peine à digérer mon exil.

" Et voilà ce qui arrive, Dame Plume, quand on se permet un écart gluten/crème à la vache, conséquence d'un craquage impulsif
pour deux éclairs au café, qui plus est sortis tout droit de Carrouf… :roll: :roll: :roll: 👏
Alors hein, fais des écarts, tu es libre, mais viens pas te plaindre .
😢

- Ils étaient pourtant fichtrement bons, les traitres… :| :| :|

[Marc]

L'approche de l'hiver, le temps gris en ce qui me concerne fait tomber le moral dans les chaussettes et en plus, l'estomac réclame sa part d'énergie sucrière....
Personnellement, je contourne tous ces endroits de tentation, même si après je regrette de ne pas prendre juste 1 petit gâteau, je suis quand même très content d'avoir résisté !!

[Claude]

La nature nous a fait deux jambes pour faire des écarts. Il ne faut pas que la droite ligne qu’on a en tête devienne une autoroute qui nous prive des plaisirs du voyage.
Un voyage sans arrêt, sans pause , sans moment de respiration qu’est-ce ?

[Marc]

...l'enfer !

[ege]

le mouvement éternel?

[Brigitte]

Ouille oui...l'enfer total !

[Marie_May]

Les pasteis de nata, vous connaissez ? une petite tartelette de pâte feuilletée remplie d'un mélange très léger qui ressemble à du flan mais n'en est pas. Petit gâteau imaginé par des nonnes portugaises.... mmmmm ma boulangère en fait. Je ne lui achète pas de pain puisque je le fais moi-même mais pour les pasteis, je suis toujours acheteuse. Ça se prononce "pasteills" ou pasteys avec le s au bout.
désolée pour la pub du début (5 secondes)

[ege]

et qui connait les "petits pâtés de pézénas"?

sucrés, à la graisse de rognons d'agneau et mangés tièdes!!

[plumee]

Les pasteis de nata, vous connaissez ?

Que non. Mais ouille ouille ouille, que ça a l'air bon!

[plumee]

et qui connait les "petits pâtés de pézénas"?
sucrés, à la graisse de rognons d'agneau et mangés tièdes!!

J'avais lu: "Sucrés à la graisse de rognons".
Et me disais: "C'est sucré, la graisse de rognons?" :shock: :shock: :shock: :lol:

[ege]

sucré et à la graisse de rognon de mouton, un régal

https://www.gastronomiedufrancais.com/p ... s-recette/

https://duckduckgo.com/?q=petits+pat%C3 ... &ia=images

[Marie_May]

Je me disais bien aussi, graisse de rognon = cuisine anglaise.

[ege]

ouais, là en fait c'est mâtiné d'hindou!
depuis l'avant denier prime minister, c'est devenu d'un commun!

[Marie_May]

J'ai planté un beau noisetier à feuilles pourpres, un qui a un nom italien dont je ne me souviens pas. On l'a mis devant la nouvelle cloture sensée empêcher les vaches, les chevreuils et les sangliers de venir nous dévaster le jardin. Et avec notre nouvel engin à batterie, je m'en donne à cœur joie. Et vous savez quoi, j'ai beau faire attention et laver ma visière après usage, j'ai quand même malencontreusement coupé un pied de poireau. Mais comme j'étais la seule à l'avoir vu - parce que moi, au moins, je vois les conneries que je fais - ben personne ne s'est plaint.

J'ai aussi acheté plusieurs boutures racinées de rosier The Fairy, qui est une bénédiction pour orner sans problème le dessous de la route. Il fleurit tout le temps sans que je me décarcasse. Il y en a plusieurs qui sortent leur tête fleurie au-dessus d'un parterre un peu tristounet de millepertuis que j'ai planté et qui s'étale sous les arbres fruitiers. Mais ça calme les ardeurs des ronces et des orties pratiquement invincibles - sauf à les étouffer sous autre chose - et c'est tout ce que je lui demande, au millepertuis, c'est qu'il étouffe les indésirables.

Il fait un temps tellement agréable, c'est un vrai plaisir de bosser au jardin, au potager, et de lever la tête pour regarder les feuillages qui roussissent au soleil.

[Marc]

...
Il fait un temps tellement agréable, c'est un vrai plaisir de bosser au jardin, au potager, et de lever la tête pour regarder les feuillages qui roussissent au soleil.

Beau temps ? tant mieux pour toi !
Ici, le brouillard est tellement flemmard qu'il ne se lève même plus !
Par contre hier j'ai traversé (en voiture) la forêt de Chinon, un vrai plaisir pour les yeux, entre hêtres, chênes, érables champêtres et noisetiers.... couleurs couleurs....

[Brigitte]

Oui c'est de toute beauté ces arbres en automne et puis l'air sent différemment, je trouve...ici il fait très beau et même chaud, en ce moment nous déjeunons en tee shirt dehors...
Le rosier The Fairy, je me souviens de ce rosier que j'ai découvert pour la 1ère fois il y a quelques années de cela chez Zaza...chez elle il était magnifique !
Dis Mary May, tu utilises la debroussailleuse ? à batterie ? tu n'as pas mal au dos avec ?

[Marc]

Oui c'est de toute beauté ces arbres en automne et puis l'air sent différemment, je trouve...ici il fait très beau et même chaud, en ce moment nous déjeunons en tee shirt dehors...
Le rosier The Fairy, je me souviens de ce rosier que j'ai découvert pour la 1ère fois il y a quelques années de cela chez Zaza...chez elle il était magnifique !
Dis Mary May, tu utilises la debroussailleuse ? à batterie ? tu n'as pas mal au dos avec ?

On habite vraiment pas le même endroit !!!
Ce matin encore un brouillard épais, il ne fait pas très froid, seulement... quand même 4° !
Mais bon, tous les sons sont ouatés, les odeurs des feuilles qui tombent et surtout ce parfum d'humus, c'est enivrant ! C'est encore mieux lorsqu'il a gelé...
Au cours de ma promenade ce matin, je constate que les sangliers sont passés, ils fouissent, je ne suis pas encore arrivé à les voir, mais je les ai entendus....

[Marie_May]

Dis Mary May, tu utilises la debroussailleuse ? à batterie ? tu n'as pas mal au dos avec ?

Oui je l'utilise et non, je n'ai ab-so-lu-ment pas mal au dos. Mais je ne travaille pas plus de trois-quarts d'heure. Après je vais faire autre chose.
Mais aucune contracture, courbature, ou séquelle. C'est-y pas beau, le progrès (parfois) ?

J'ai réglé le truc machin qu'on met sur les épaules et qui m'aide à le porter. Et Mio a un peu raccourci la tige qui est tout de même un peu longue pour moi. Mais comme elle ne l'est pas pour lui, on a décidé de se payer un second engin du même fabriquant avec une poignée arrondie au lieu de l'espèce de guidon de vélo qui est plus commode pour lui que pour moi. Comme ça, il l'aura à sa taille et moi à la mienne.
L'engin lui-même n'est pas très coûteux, c'est la batterie qui coûte (et qui pèse).

Nous sommes vraiment ravis de la différence.