Mon ilôt de résistance...

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Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 20 nov. 2022, 10:23

Je me suis amusé à le faire : 100m2, je ne parle que des parcelles que je cultive effectivement, donc exclues les allées, passages entre parcelles. Je peux arrondir à 150m2 si j'inclus des plates-bandes de fleurs, le tout sur 1100m2. Il y a mon ancien jardin, devenu verger, où je cultivais environ 150m2, sans compter les allées, le tout sur 600m2. Je ne pourrais plus le faire, la terre est devenue trop basse, trop de boulot !

Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 27 nov. 2022, 21:43

Une pétition lancée par Antoine Léaument député LFI
pour empêcher le projet de Macron de se réaliser : faire payer des amendes à des manifestants, notamment les jeunes, sans passer par une décision de justice. Le droit de manifestation fait partie des droits inscrits dans la constitution....Au moment d'une contre réforme sur la retraite, ce projet tombe à pic pour la macronie.
Le texte de la pétition :
https://www.change.org/p/macron-veut-pu ... _fr-FR%3A4

Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 05 déc. 2022, 17:36

je commence à y voir un peu plus clair pour les petites tailles compostables à peine lignifiées et vertes, je travaille un peu les parcelles en tranchant l'herbe, mais la laissant sur les parcelles.

Ensuite je composte avec un peu de corne broyée à laquelle j’inclus du compost de 2 ans pour les parcelles qui auront des légumes plus exigeants. Rien que ça ça demande beaucoup de temps mais c'est le principal pour redémarrer mon jardin.

Dans l'intervalle, je commence les tailles de bois type seringat, noisetier, sureau pour les broyer, futur BRF (il me faut changer les mouvements et les gestes, parce que mon dos encore fragiles ne supporte plus les mouvements trop répétitifs...

Bref, c'est le temps long du travail au jardin qui commence !

Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 07 déc. 2022, 22:15

le temps se fige en ce moment, je finis ranger et de tailler ce qui doit être protégé et je couvre....peut-être un peu de neige ?????

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 08 déc. 2022, 08:47

Ah, c'est le moment de tailler le seringuat? J'en ai un double très joli mais il végète.
Il est pourtant dit résistant à la sécheresse mais peut-être pas au vent et à la canicule…?
Comment faut-il le tailler?

Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 08 déc. 2022, 10:30

non, la taille se fait après fleurs...en mai, grosso modo....j'avais commencé et puis....j'ai eu plus urgent :x
Je taille les tiges qui ont fleuri, largement en dessous pour permettre la repousse, c'est dans le courant de l'été. L'année prochaine il y aura peu ou pas de fleurs :|

Marc
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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 09 déc. 2022, 10:10

Toujours en mélangeant les sujets, entre jardin et politique et bien d'autres choses encore...

Je passe ici in extenso ce texte d'Annie Ernaux, son discours prononcé le 7 décembre avant la remise de son Prix Nobel de littérature.
Pourquoi ? parce qu'il s'agit d'une femme ? Parce que c'est un prix Nobel ? Parce qu'elle soutient la démarche de Mélenchon et de la FI ?
C'est tout ça à la fois. Mais ce pourrait être pour tout autre chose, peu importe du reste. Parce que ce discours s'inscrit dans la révolte.
Comme elle le dit elle-même, "J’écris pour venger ma race et venger mon sexe" mais surtout, parce que c'est très beau texte :

« Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un seul coup tous les doutes. Une sorte de clef. Aujourd’hui, pour affronter une situation que, passé la stupeur de l’événement – «est-ce bien à moi que ça arrive ?» – mon imagination me présente avec un effroi grandissant, c’est la même nécessité qui m’envahit. Trouver la phrase qui me donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler, à cette place où vous m’invitez ce soir.

Cette phrase, je n’ai pas besoin de la chercher loin. Elle surgit. Dans toute sa netteté, sa violence. Lapidaire. Irréfragable. Elle a été écrite il y a soixante ans dans mon journal intime. J’écrirai pour venger ma race. Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité ». J’avais vingt-deux ans. J’étais étudiante en Lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’Ecole avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ? Je ne me posais pas la question. J’avais quelques excuses.

Depuis que je savais lire, les livres étaient mes compagnons, la lecture mon occupation naturelle en dehors de l’école. Ce goût était entretenu par une mère, elle-même grande lectrice de romans entre deux clients de sa boutique, qui me préférait lisant plutôt que cousant et tricotant. La cherté des livres, la suspicion dont ils faisaient l’objet dans mon école religieuse, me les rendaient encore plus désirables. Don Quichotte, Voyages de Gulliver, Jane Eyre, contes de Grimm et d’Andersen, David Copperfield, Autant en emporte le vent, plus tard les Misérables, les Raisins de la colère, la Nausée, l’Etranger : c’est le hasard, plus que des prescriptions venues de l’Ecole, qui déterminait mes lectures.

Le choix de faire des études de lettres avait été celui de rester dans la littérature, devenue la valeur supérieure à toutes les autres, un mode de vie même qui me faisait me projeter dans un roman de Flaubert ou de Virginia Woolf et de les vivre littéralement. Une sorte de continent que j’opposais inconsciemment à mon milieu social. Et je ne concevais l’écriture que comme la possibilité de transfigurer le réel.

Urgence secrète et absolue
Ce n’est pas le refus d’un premier roman par deux ou trois éditeurs – roman dont le seul mérite était la recherche d’une forme nouvelle – qui a rabattu mon désir et mon orgueil. Ce sont des situations de la vie où être une femme pesait de tout son poids de différence avec être un homme dans une société où les rôles étaient définis selon les sexes, la contraception interdite et l’interruption de grossesse un crime. En couple avec deux enfants, un métier d’enseignante, et la charge de l’intendance familiale, je m’éloignais de plus en plus chaque jour de l’écriture et de ma promesse de venger ma race. Je ne pouvais lire «La parabole de la loi» dans le Procès de Kafka sans y voir la figuration de mon destin : mourir sans avoir franchi la porte qui n’était faite que pour moi, le livre que seule je pourrais écrire.

Mais c’était sans compter sur le hasard privé et historique. La mort d’un père qui décède trois jours après mon arrivée chez lui en vacances, un poste de professeur dans des classes dont les élèves sont issus de milieux populaires semblables au mien, des mouvements mondiaux de contestation : autant d’éléments qui me ramenaient par des voies imprévues et sensibles au monde de mes origines, à ma «race», et qui donnaient à mon désir d’écrire un caractère d’urgence secrète et absolue. Il ne s’agissait pas, cette fois, de me livrer à cet illusoire «écrire sur rien» de mes vingt ans, mais de plonger dans l’indicible d’une mémoire refoulée et de mettre au jour la façon d’exister des miens. Ecrire afin de comprendre les raisons en moi et hors de moi qui m’avaient éloignée de mes origines.

Aucun choix d’écriture ne va de soi. Mais ceux qui, immigrés, ne parlent plus la langue de leurs parents, et ceux, transfuges de classe sociale, n’ont plus tout à fait la même, se pensent et s’expriment avec d’autres mots, tous sont mis devant des obstacles supplémentaires. Un dilemme. Ils ressentent, en effet, la difficulté, voire l’impossibilité d’écrire dans la langue acquise, dominante, qu’ils ont appris à maîtriser et qu’ils admirent dans ses œuvres littéraires, tout ce qui a trait à leur monde d’origine, ce monde premier fait de sensations, de mots qui disent la vie quotidienne, le travail, la place occupée dans la société. Il y a d’un côté la langue dans laquelle ils ont appris à nommer les choses, avec sa brutalité, avec ses silences, celui, par exemple, du face-à-face entre une mère et un fils, dans le très beau texte d’Albert Camus, «Entre oui et non». De l’autre, les modèles des œuvres admirées, intériorisées, celles qui ont ouvert l’univers premier et auxquelles ils se sentent redevables de leur élévation, qu’ils considèrent même souvent comme leur vraie patrie. Dans la mienne figuraient Flaubert, Proust, Virginia Woolf : au moment de reprendre l’écriture, ils ne m’étaient d’aucun secours. Il me fallait rompre avec le «bien écrire», la belle phrase, celle-là même que j’enseignais à mes élèves, pour extirper, exhiber et comprendre la déchirure qui me traversait. Spontanément, c’est le fracas d’une langue charriant colère et dérision, voire grossièreté, qui m’est venue, une langue de l’excès, insurgée, souvent utilisée par les humiliés et les offensés, comme la seule façon de répondre à la mémoire des mépris, de la honte et de la honte de la honte.

Très vite aussi, il m’a paru évident – au point de ne pouvoir envisager d’autre point de départ – d’ancrer le récit de ma déchirure sociale dans la situation qui avait été la mienne lorsque j’étais étudiante, celle, révoltante, à laquelle l’Etat français condamnait toujours les femmes, le recours à l’avortement clandestin entre les mains d’une faiseuse d’anges. Et je voulais décrire tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, la découverte du plaisir, les règles. Ainsi, dans ce premier livre, publié en 1974, sans que j’en sois alors consciente, se trouvait définie l’aire dans laquelle je placerais mon travail d’écriture, une aire à la fois sociale et féministe. Venger ma race et venger mon sexe ne feraient qu’un désormais.

Comment ne pas s’interroger sur la vie sans le faire aussi sur l’écriture ? Sans se demander si celle-ci conforte ou dérange les représentations admises, intériorisées sur les êtres et les choses ? Est-ce que l’écriture insurgée, par sa violence et sa dérision, ne reflétait pas une attitude de dominée ? Quand le lecteur était un privilégié culturel, il conservait la même position de surplomb et de condescendance par rapport au personnage du livre que dans la vie réelle. C’est donc, à l’origine, pour déjouer ce regard qui, porté sur mon père dont je voulais raconter la vie, aurait été insoutenable et, je le sentais, une trahison, que j’ai adopté, à partir de mon quatrième livre, une écriture neutre, objective, «plate» en ce sens qu’elle ne comportait ni métaphores, ni signes d’émotion. La violence n’était plus exhibée, elle venait des faits eux-mêmes et non de l’écriture. Trouver les mots qui contiennent à la fois la réalité et la sensation procurée par la réalité, allait devenir, jusqu’à aujourd’hui, mon souci constant en écrivant, quel que soit l’objet.

Le «je», une conquête démocratique
Continuer à dire «je» m’était nécessaire. La première personne – celle par laquelle, dans la plupart des langues, nous existons, dès que nous savons parler, jusqu’à la mort – est souvent considérée, dans son usage littéraire, comme narcissique dès lors qu’elle réfère à l’auteur, qu’il ne s’agit pas d’un «je» présenté comme fictif. Il est bon de rappeler que le «je», jusque-là privilège des nobles racontant des hauts faits d’armes dans des Mémoires, est en France une conquête démocratique du XVIIIe siècle, l’affirmation de l’égalité des individus et du droit à être sujet de leur histoire, ainsi que le revendique Jean-Jacques Rousseau dans ce premier préambule des Confessions : «Et qu’on n’objecte pas que n’étant qu’un homme du peuple, je n’ai rien à dire qui mérite l’attention des lecteurs. […] Dans quelque obscurité que j’aie pu vivre, si j’ai pensé plus et mieux que les Rois, l’histoire de mon âme est plus intéressante que celle des leurs.»

Ce n’est pas cet orgueil plébéien qui me motivait (encore que…) mais le désir de me servir du «je» – forme à la fois masculine et féminine – comme un outil exploratoire qui capte les sensations, celles que la mémoire a enfouies, celles que le monde autour ne cesse de nous donner, partout et tout le temps. Ce préalable de la sensation est devenu pour moi à la fois le guide et la garantie de l’authenticité de ma recherche. Mais à quelles fins ? Il ne s’agit pas pour moi de raconter l’histoire de ma vie ni de me délivrer de ses secrets mais de déchiffrer une situation vécue, un événement, une relation amoureuse, et dévoiler ainsi quelque chose que seule l’écriture peut faire exister et passer, peut-être, dans d’autres consciences, d’autres mémoires. Qui pourrait dire que l’amour, la douleur et le deuil, la honte, ne sont pas universels ? Victor Hugo a écrit : «Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui». Mais toutes choses étant vécues inexorablement sur le mode individuel – «c’est à moi que ça arrive» – elles ne peuvent être lues de la même façon que si le «je» du livre devient, d’une certaine façon, transparent, et que celui du lecteur ou de la lectrice vienne l’occuper. Que ce «je» soit en somme transpersonnel.

C’est ainsi que j’ai conçu mon engagement dans l’écriture, lequel ne consiste pas à écrire «pour» une catégorie de lecteurs, mais «depuis» mon expérience de femme et d’immigrée de l’intérieur, depuis ma mémoire désormais de plus en plus longue des années traversées, depuis le présent, sans cesse pourvoyeur d’images et de paroles des autres. Cet engagement comme mise en gage de moi-même dans l’écriture est soutenu par la croyance, devenue certitude, qu’un livre peut contribuer à changer la vie personnelle, à briser la solitude des choses subies et enfouies, à se penser différemment. Quand l’indicible vient au jour, c’est politique.

Idéologie de repli et de fermeture
On le voit aujourd’hui avec la révolte de ces femmes qui ont trouvé les mots pour bouleverser le pouvoir masculin et se sont élevées, comme en Iran, contre sa forme la plus archaïque. Ecrivant dans un pays démocratique, je continue de m’interroger, cependant, sur la place occupée par les femmes dans le champ littéraire. Leur légitimité à produire des œuvres n’est pas encore acquise. Il y a dans le monde, y compris dans les sphères intellectuelles occidentales, des hommes pour qui les livres écrits par les femmes n’existent tout simplement pas, ils ne les citent jamais. La reconnaissance de mon travail par l’Académie suédoise constitue un signal d’espérance pour toutes les écrivaines.

Dans la mise au jour de l’indicible social, cette intériorisation des rapports de domination de classe et /ou de race, de sexe également, qui est ressentie seulement par ceux qui en sont l’objet, il y a la possibilité d’une émancipation individuelle mais aussi collective. Déchiffrer le monde réel en le dépouillant des visions et des valeurs dont la langue, toute langue, est porteuse, c’est en déranger l’ordre institué, en bouleverser les hiérarchies.

Mais je ne confonds pas cette action politique de l’écriture littéraire, soumise à sa réception par le lecteur ou la lectrice avec les prises de position que je me sens tenue de prendre par rapport aux événements, aux conflits et aux idées. J’ai grandi dans la génération de l’après-Guerre mondiale où il allait de soi que des écrivains et des intellectuels se positionnent par rapport à la politique de la France et s’impliquent dans les luttes sociales. Personne ne peut dire aujourd’hui si les choses auraient tourné autrement sans leur parole et leur engagement. Dans le monde actuel, où la multiplicité des sources d’information, la rapidité du remplacement des images par d’autres, accoutument à une forme d’indifférence, se concentrer sur son art est une tentation. Mais, dans le même temps, il y a en Europe – masquée encore par la violence d’une guerre impérialiste menée par le dictateur à la tête de la Russie – la montée d’une idéologie de repli et de fermeture, qui se répand et gagne continûment du terrain dans des pays jusqu’ici démocratiques. Fondée sur l’exclusion des étrangers et des immigrés, l’abandon des économiquement faibles, sur la surveillance du corps des femmes, elle m’impose, à moi, comme à tous ceux pour qui la valeur d’un être humain est la même, toujours et partout, un devoir d’extrême vigilance.

En m’accordant la plus haute distinction littéraire qui soit, c’est un travail d’écriture et une recherche personnelle menés dans la solitude et le doute qui se trouvent placés dans une grande lumière. Elle ne m’éblouit pas. Je ne regarde pas l’attribution qui m’a été faite du prix Nobel comme une victoire individuelle. Ce n’est ni orgueil ni modestie de penser qu’elle est, d’une certaine façon, une victoire collective. J’en partage la fierté avec ceux et celles qui, d’une façon ou d’une autre, souhaitent plus de liberté, d’égalité et de dignité pour tous les humains, quels que soient leur sexe et leur genre, leur peau et leur culture. Ceux et celles qui pensent aux générations à venir, à la sauvegarde d’une Terre que l’appétit de profit d’un petit nombre continue de rendre de moins en moins vivable pour l’ensemble des populations.

Si je me retourne sur la promesse faite à vingt ans de venger ma race, je ne saurais dire si je l’ai réalisée. C’est d’elle, de mes ascendants, hommes et femmes durs à des tâches qui les ont fait mourir tôt, que j’ai reçu assez de force et de colère pour avoir le désir et l’ambition de lui faire une place dans la littérature, dans cet ensemble de voix multiples qui, très tôt, m’a accompagnée en me donnant accès à d’autres mondes et d’autres pensées, y compris celle de m’insurger contre elle et de vouloir la modifier. Pour inscrire ma voix de femme et de transfuge sociale dans ce qui se présente toujours comme un lieu d’émancipation, la littérature. »

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 09 déc. 2022, 17:11

Pas le courage de lire tout commif… hélas. mais à ce que j'en ai lu en diagonale, j'en connaissais la teneur.

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marie_May » 10 déc. 2022, 14:48

Merci Marc pour ce bel écrit et merci à cette femme pour ses belles pensées.

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 17 déc. 2022, 12:22

Nous allons vers une fin d'année qui ne permet pas d'imaginer sereinement vers quoi nous nous dirigeons. L'inflation qui va inaugurer cette année 2023 va nous accompagner, nous impacter, dirais-je plutôt, en sachant que 2022 a bien entamé le sujet.
Comment en sortir et comment régler ces questions, sachant que la progression des prix alimentaires, des tarifs d'énergie et des services vont exploser et pulvériser nos budgets, pour beaucoup d'entre nous plutôt étriqués.
Ce cadre passe par une compréhension de ce qui arrive et comment. C'est un effort nécessaire pour entrevoir les issues, pourquoi les politiques actuelles nous enfoncent, pas seulement le gouvernement, mais l'ensemble de l'économie.
L'Institut La Boétie, fondé par la France insoumise, peut contribuer à éclaircir ces questions. C'est un institut dont l'objectif est de trouver des réponses sur des sujets très divers. Économiques, artistiques, historiques, etc.... Les participants sont de toutes obédiences et de tendances politiques différentes.
Ici, le sujet est l'inflation. Il ne s'agit pas de vous convaincre, mais de vous donner un angle que vous ne trouverez pas ailleurs et qui peut contribuer à une meilleure perception des questions économiques et sociales qui nous touchent tous.
https://institutlaboetie.fr/2022/12/09/ ... insoumise/

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 25 déc. 2022, 10:49

Je me suis toujours demandé pourquoi certaines personnes ayant acquis un très bon niveau d'études (ex. : Maîtrise d'histoire avec mention très bien et bien d'autres encore...) ont renoncé à aller jusqu'à devenir enseignant....
Depuis, j'ai la réponse... mais je viens de lire une enquête qui confirme la tendance (qui, autour de moi, est effrayante : sur la bonne douzaine d'enseignants professeur(e)s toutes matières confondues, 3 ont changé de métier, 4 vont le faire, et les autres, dans une situation difficile, sont restés, mais jusqu'à quand ?. C'est peut-être un cas d'espèce dans l'Indre-et-Loire ?
Je pense en fait que c'est pire. Voici une enquête de la revue CQFD qui explique :

Du côté des instits
Déserter ? Résister ?
Entre déprime, surmenage, manque de moyens, hiérarchie maltraitante et salaires en berne, les professeurs des écoles sont de plus en plus nombreux à envisager la démission. Petit tour des questions qui piquent en quelques témoignages.
Le concours de professeur des écoles, Angela s’en rappelle bien : « C’était plus compliqué que ce que j’avais imaginé, j’ai dû beaucoup bosser. » Avec Angela, on est amies depuis qu’on a quinze ans et j’essaie d’imaginer ce que « beaucoup bosser » signifie venant d’elle. Celle qui a décroché un bac scientifique mention très bien puis enchaîné avec une prépa physique-chimie et une grande école a toujours été du genre première de la classe. Ingénieure spécialisée en mécanique des fluides, elle a voulu bifurquer, après cinq ans de métier, vers un travail d’intérêt public. Elle a travaillé d’arrache-pied et terminé troisième de son département.

Une fois professeure stagiaire, elle déchante vite. Son année de stage est scindée en deux, entre des cours théoriques et une classe de 29 élèves dans une école à trente minutes de chez elle. « En plus de mes journées de travail, se souvient-elle, je préparais les cours, je faisais des fiches et je devais m’occuper de ma fille, car mon mari bossait le soir dans un Ehpad. » Les « fiches de prép’ », c’est une sorte de plan de cours quotidien détaillé que les enseignants stagiaires transmettent à leurs formateurs. Chronophage et pas passionnant, mais sa tutrice lui donne l’autorisation de les alléger. Sauf que quelques semaines plus tard, Angela se fait convoquer, notamment pour cette histoire de fiches, par l’inspectrice d’académie, qui lui remonte sérieusement les bretelles. Une expérience qu’Angela a logiquement peu goûtée : « Je me suis sentie tellement infantilisée que le reste de l’année, j’allais à l’école avec la boule au ventre. Je sentais les regards de ma hiérarchie peser sur moi et j’avais peur de mal faire mon boulot, je dormais six heures par nuit et j’ai pris seulement dix jours de repos. J’ai rarement senti autant de pression au travail ! »

« On est livrés à nous-mêmes »

« Dans notre profession, il y a un énorme mythe de la vocation, explique Arthur. Pour s’en sortir, il faut se dire : ce n’est pas à moi d’être bon, l’Éducation nationale m’a embauché, c’est sa responsabilité de me former. » Arthur et Louise sont professeurs des écoles depuis six et douze ans dans un quartier du nord-est parisien. Ils sont syndiqués à Sud éducation et membres du collectif Questions de classe(s) qui regroupe des enseignants mêlant souci de la pédagogie et luttes sociales. Arthur reste positif : « On a un acquis, c’est la liberté pédagogique. Tant qu’on suit les programmes, on est libre d’appliquer les méthodes qu’on veut dans notre classe. » Louise apporte quelques nuances : « En même temps, on est livrés à nous mêmes. Quand on a un problème et qu’on fait appel à nos supérieurs, comme ils ne peuvent pas nous venir en aide, ils nous disent “Faites de la pédagogie !” C’est très énervant parce que nous, on est des militants pédagogiques ! On sait que le problème fondamental n’est pas notre incompétence, mais le manque de moyens. »

Claire est professeure des écoles à Marseille. Il y a quelques années, elle a décroché. Après avoir enchaîné les arrêts maladie, elle décide de consulter une psy de l’Éducation nationale : « C’était au bout d’un long couloir, derrière les chiottes : le plus petit bureau du monde ! Il y avait une meuf, une table et une boite de mouchoirs. Alors moi, ben je m’assois, je pleure et je prends un mouchoir. Et là, la psy me sort un manuel scolaire. Elle avait le même discours que tous les autres. Si je n’y arrivais pas, c’était de ma faute. »

Alors qu’ils touchaient 2,2 fois le Smic en 1980, les profs en début de carrière ne touchent désormais plus que 1,14 fois le Smic. Moins valorisé, plus difficile, le métier devient intenable pour nombre d’enseignants. Le nombre de démissions augmente (de 172 dans le 1er degré en 2010 à 1 441 en 2021), tandis que de moins en moins de candidats se présentent aux concours. Le nombre de postes vacants a augmenté de 11 % en un an 1. En juin dernier, l’académie de Versailles en est même venue à collaborer avec Pôle emploi pour organiser une campagne de recrutement de vacataires en mode speed dating, 30 minutes par entretien ! Malgré ces « efforts » et les incantations du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, clamant qu’il y aurait bien un enseignant par classe à la rentrée, nombre d’élèves se sont retrouvés au mois de septembre face à des estrades vides, symptôme évident d’un service public d’enseignement en pleine déconfiture.

Les enfants trinquent

L’année de sa titularisation, Angela est remplaçante. Elle apprend juste avant la rentrée qu’elle devra aller tous les mardis dans une école située à une heure de chez elle. Les autres jours, on l’appelle souvent le matin même, sans tenir compte de son temps de trajet. Résultat, elle passe sa vie dans sa bagnole, mais ne lâche pas l’affaire : « Malgré les difficultés, ma priorité, ça restait les enfants. Dans la classe du mardi, j’avais un élève violent. Avec mon collègue, on a suspecté qu’il subissait des attouchements à la maison. On a fait un signalement à l’inspection d’académie qui nous a répondu qu’on n’avait pas posé un cadre assez clair en classe. Encore une fois, on nous a renvoyés à notre incompétence, rien n’a été fait pour le gamin et j’ai appris qu’il avait fini en foyer un an plus tard. » Et de conclure, écœurée : « La vraie raison, c’est qu’il n’y a pas assez de place dans les CMP [centres médico-psychologiques]. »

Les profs que j’interroge disent tous avoir été confrontés à des enfants en grande souffrance sans pouvoir réagir correctement. « Sans les structures adéquates et sans formation, c’est très compliqué », explique Louise. Arthur renchérit : « L’an dernier, j’ai dû ceinturer des enfants qui étaient en crise toutes les semaines. C’est un geste que je fais pour protéger l’enfant de lui-même, mais la crise est un moment violent pour lui comme pour moi. C’est pas notre métier et on n’est même pas sûrs d’avoir le droit de le faire. Mais il y a des moments où on n’a pas le choix. » Et Claire d’admettre : « On essaie d’être bienveillants, mais les conditions font qu’il y a forcément de la maltraitance. »

C’est par où la sortie ?


« Ce qui me choque, dit Louise, c’est la distorsion entre la com’ et ce qui se passe réellement. Dans les médias, on entend parler de dispositifs géniaux qui ont été mis en place, mais quand on raconte notre quotidien à nos familles et nos amis, ils hallucinent. » Et de pointer l’annonce du passage à 12 élèves maximum dans les classes de CP relevant de l’éducation prioritaire, mesure phare du premier quinquennat de Macron : « Sur le papier, c’est une bonne idée, évidemment. Sauf que ce dispositif a été mis en place à moyen constant, ce qui veut dire qu’on n’a pas recruté plus d’enseignants pour pouvoir diviser les classes. Du coup, dans les autres niveaux, il a fallu mettre plus d’élèves. »

Pour Arthur, il reste des leviers de résistance : « Lors des mouvements de grève, on a créé des liens forts entre les écoles, les infos circulent, il y a de la solidarité au sein de nos équipes. Mais on a conscience que c’est un miroir déformant, car on est dans un quartier où les collègues sont très à gauche, très syndiqués, on n’est pas isolés. » Et d’insister sur la pédagogie : « C’est un champ à ne pas délaisser. Si on veut lutter contre le management, il faut qu’on ait du corps, qu’on développe une contre-culture professionnelle. »

Claire, justement, se forme sur son temps libre à la méthode Freinet 2. Elle est retournée en classe et a trouvé son style : « Je me marre en classe et je fais pas d’évaluations. Mon but, c’est de faire en sorte que les élèves n’aient pas mal au bide quand ils viennent à l’école. » Angela, elle, a continué à avaler les kilomètres et a fini par développer une sciatique. Elle a été mise en arrêt maladie, puis a pris une disponibilité. Finalement, elle a posé sa démission en 2021. Pour la première fois depuis que je la connais, ma pote a fait l’école buissonnière.

Pauline Laplace

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 26 déc. 2022, 08:53

Je commençais à savoir tout ça, par une amie, ancienne collègue, prof des écoles en maternelle (moi aussi,
puis moi en CP) sa fille instit depuis 20ans n'en peut plus et elle cherche à démissionner en passant des concours pour travailler dans les bureaux.
Ma belle-fille (46ans) tient encore le choc avec 26 élèves en CP dont deux
autistes violents.
NB: en Finlande, il y 2 enseignants par classe pour… 12 enfants.

J'ai pris ma retraite épuisée, il y a 25ans (fini avec 27 élèves en CP), mais l'atmosphère était encore très vivable
dans une école de village. J'ai compris qu'il était temps, quand j'ai su comment ça évoluait par la suite.
La pression de l'administration commençait à être forte: 700kg de livrets d'évaluation gros comme de gros grands cahiers étaient arrivés chez l'inspecteur du canton.
Quand j'ai vu arriver ça, tout plein de petites cases, j'ai été sidérée. J'ai fait de la rébellion car je me sentais complètement incapable d'évaluer mes élèves (j'allais écrire mes enfants…), à un âge où tout se construit à chaque instant… en coupant en tranches, tous les mois, leurs capacités et leurs acquisitions, sur tous les plans.
Ils changeaient tous les jours, comment les fixer dans des cases?
Et moi, comment me sentir capable d'évaluer ça?
Et quelle valeur cela pouvait-il avoir? A part faire des statistiques (forcément fausses) tout là-haut?
Et moi, quand me reposer, me détendre, après des journées qui me laissaient sur le flan, tellement je dépensais de l'énergie à essayer de prendre soin de tous mes élèves?
Incapable de quoi que ce soit d'autre le soir, effondrée devant mon thé à la sortie de la classe et couchée à 20h30?

C'était un document fait par des cérébraux bureaucratiques, qui ne connaissaient rien aux enfants (au vivant) ni au métier. Je n'ai jamais su comment avaient fini ces livrets… ils ont disparu de la circulation. Le coût???

Je me suis sortie du pire en enseignant à ma sauce, de manière vivante, façon Célestin Freinet, Antoine de la Garanderie et Françoise Dolto et donc, je me suis bien souvent faite mal voir, y compris par ma collègue de CE1 très traditionnelle (elle enseignait les mêmes choses que jadis aux parents de ses élèves) qui avait dit à une maman (rapporté à moi par une contrat jeune) que "chez elle- moi-, les enfants ne font pas de CP…"
mais qui s'étonnait que ceux qui passaient alors dans sa classe, apprenaient bien et savaient tous lire en fin d'année… :mrgreen:
Récemment, j'ai rencontré d'anciens parents qui m'ont plus que gratifiée du travail que j'avais fait car ils avaient pu faire la différence dans le temps avec leurs aînés non passés dans mes mains de mauvaise instit.
J'en ai encore de l'émotion quand j'en parle.

Quand j'ai rappelé alors à une maman, que je leur avais annoncé ma façon de travailler: installer des compétences qui serviraient non seulement en classe mais aussi dans la vie (et que ça prenait du temps) elle m'a répondu:
"On était jeunes, on ne savait pas, et vos collègues travaillaient différemment, à l'époque, on ne vous a pas comprise".

Vous savez quoi? Quand je mesure ce qu'est devenu ce métier, j'en ai la nausée.
Pauvres instits, pauvres enfants, pauvres parents.
Vous le savez, je ne suis pas du tout une remontée, mais ce sujet et celui de la fin de vie sont les deux
qui m'indignent, m'échauffent, m'encolèrent, me donnent la nausée et là, tout de suite, j'ai envie d'en pleurer.
A mon avis, sauf miracle (?) on va payer cher, très cher, un tel mépris de la vie.

"Petit" détail: comme j'avais pris 9 ans pour m'occuper de mes propres enfants, me sentant incapable de mener
les deux de front, je n'ai donc pas eu le temps de travail requis pour une retraite complète.
Et donc, je ne suis pas non plus professeur des écoles mais j'ai toujours un statut d'institutrice, avec la retraite qui va avec. Dont je ne me plains pas.
Autre "petit détail": en m'occupant de mes enfants, j'ai été "entretenue" par le père de mes enfants (je le cite) qui, lui, a une retraite conséquente et qui m'a avoué il y a pas deux mois, à 82ans, que s'il avait pu "me consacrer entièrement à une carrière qui me passionnait, c'est parce que tu avais la charge de tout le reste".
Mieux vaut tard que jamais. J'ai quand même apprécié. Ah! Que je suis brave! :mrgreen:

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 26 déc. 2022, 10:01

Voilà une contribution qui mériterait d'être intégralement publiée, où ? le mieux dans une presse qui se soucie des problèmes dans l'enseignement, genre revue de parents d'élèves, genre revue d'éducation populaire et puis pour toutes celles et ceux qui cherchent des solutions à la dégradation actuelle que nous allons payer très cher -tous-, il est temps de comprendre que chacun de nous détient une partie des solutions possibles, comme un cahier de doléances en somme, où seraient regroupées toutes les réponses, propositions....

La richesse de ces solutions ne peut tenir dans une seule tête, c'est l'évidence. Pour se remémorer, si nous sommes passés de l'instruction publique à l'éducation nationale, c'est bien pour donner à tout le monde et de manière égale les connaissances utiles pour l'individu, pour le plus grand bien de la société.

Les politiques depuis quelques décennies font et produisent le contraire. Par la privatisation des savoirs en laissant le public à ceux qui n'ont pas les moyens, ces politiques détruisent par égoïsme social nos capacités à répondre aux besoins. Il est grand temps de changer, du sol eu plafond, de la maternelle aux "grandes écoles".

Par opposition je mets ici un lien du programme de la FI sur l'enseignement. Ça vaut ce que ça vaut, n'y voyez pas de la "propagande", c'est à mes yeux un bon outil de réflexion pour que chacun y apporte sa pierre.
https://melenchon2022.fr/wp-content/upl ... EC_WEB.pdf

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 27 déc. 2022, 17:10


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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 13 janv. 2023, 15:28

Cette fois ça commence !
mon plan de jardin pour 2023 est en place et mes commandes de graines sont faites ! cette année je renouvelle pas mal de semences : tomates (sauf celles que je ne trouverais pas ailleurs), poireaux, betteraves rouges, haricots verts, petits pois, courges, fèves et courgettes....ce qui fait que la facture est un plus forte que les autres années ! j'amortis ça sur cinq ou six ans....
C'est parti ! :P

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 15 janv. 2023, 07:36

Franchement, Marc, je t'admire. J'en suis même assez baba.Du coup, je note à quel point j'ai changé.
Déjà, je vois bien que mon énergie, qui semblait inépuisable, n'est plus la même.
Manifestement, je constate, bien étonnée, moi qui ai tant fait, tant expérimenté, tant partagé, que je n'ai plus le feu sacré jardinier.
Un ami plus âgé que moi de dix ans, m'avait dit qu'un jour, avec son épouse, ils en étaient venus à ne plus planter
que des plants achetés en mini-mottes.
L''idée m'a traversée…en serais-je donc là ??? 🤔 Affaire d'âge?
Je pense qu'il y a aussi une motivation qui manque, par effet d'isolement.
Plumix évadé dans les nuages et ma voisine proche ayant déménagé à la ville la semaine dernière, les premières personnes sont à 500m, du genre citadins, sympas mais pas des amis et pas jardiniers pour deux ronds.
Or, pour moi, le jardinage est aussi une affaire d'être en relation de partage.
Il y a eu autour de moi, jusqu'au covid, tout plein de jardiniers de tous âges, qui avaient fini par constituer un groupe bien sympathique.
Mais je vois bien que si Plumee ne prend pas l'initiative de les réunir ou d'organiser quelque chose, rien ne se passe ou presque.
Faut dire aussi que, outre la maladie de Plumix qui m'a bien "occupée", lela covid a bien sabordé les choses.
Et des amis ont parfois des soucis de santé et sont aussi occupés par des parents très âgés.
Vous ajoutez le changement climatique qui rend les choses bien difficiles dans ce coin sec au sol ingrat
dont il faut sans arrêt nourrir la voracité. Or maintenant, je peine avec les travaux physiques: remuer du compost, le charrier, l'étendre…me pencher sur la glèbe ne peut durer.
Ça doit te causer, Chichinette.
Bon, on va voir comment va se présenter la saison jardinière 2023, comment je vais m'adapter…et si je vais…!
Heureusement, ma voisine va être remplacée par un jeune couple écolo, lui, fils de vigneron du coin, qui veut planter
des fruitiers et de la vigne. Le temps des travaux, peut-être seront-ils chez eux avant l'hiver…
Bon, l'idée me vient de faire encore un appel aux copains jardiniers pour une rencontre amicale d'avant printemps…
Tout n'est pas perdu! ;)
Je vais peut-être me mettre à tricoter des couvre-lits?
Comme ici:

ttps://www.jardins-ici-on-seme.fr/viewtopic.ph ... 44#p130944

:lol:

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Chichinette 11 » 15 janv. 2023, 10:03

Le temps des travaux, peut-être seront-ils chez eux avant l'hiver…
2024 ? Parce que pour 2023 c'est trop tard, il est déjà entamé.

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marie_May » 15 janv. 2023, 10:34

Ton couvre lit, c'est pas du tricot mais du crochet. Et c'est un travail qui te prendrait une bonne année. Sinon plus.

Au tricot aussi d'ailleurs. Mais ce serait sans doute plus simple de faire des carrés que des triangles.

On en voit chez Emmaüs où l'idée est ancienne et reprise par de nombreuses dames qui veulent s'occuper les doigts et qui n'ont peut-être pas de jardin.

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 15 janv. 2023, 10:39

Ce n'est pas plus simple pour moi ! l'âge me pèse aussi et je me fais violence en me fixant des objectifs. Je suis motivé par le fait d'avoir à disposition des productions légumières à moindre coût et d'une certaine qualité. Lorsque je vois la façon dont les légumes sont produits, je me dis que finalement, ce qui sort de mon jardin est bien meilleur...La preuve par 9 : ma copine et mon fils se servent sans hésiter !

Le changement climatique est en cours et on ne sait pas ce qui nous attend, il faut s'adapter vaille que vaille ! le froid tardant à venir, je dispose toujours dans le jardin de carottes, poireaux, betteraves rouges, radis noirs, céleris-raves, panais, navets, scaroles et cornet d'Anjou...et au cellier des butternut....au congélateur des courgettes, haricots verts...et puis les stérilisations de tomates, de fruits.
J'arrive à faire la jonction entre mai et juin....

C'est ça qui me motive. Ajouté au fait que le plaisir de voir pousser, de lutter contre l'adversité qui oblige...
Mes voisins ? Bof...je les aime bien ce n'est pas la question mais parler de jardinage relève de la prouesse !!! les haricots verts et les tomates, etc. chez eux poussent à inter U ou presque !

Voilà voilà !!! et puis....si vieillir est inéluctable, vivre comme on peut mais quoi qu'il en soit vivre quand même !

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 15 janv. 2023, 17:16

Cette fois c'est parti ! le plus dur c'est toujours de commencer....j'ai pu border et greliner un peu et mesurer les tailles qu'il faut faire....j'ai un vieux romarin qui ne fait que du bois mort...il est emberlificoté avec d'autres qui nele sont pas mais tous aussi vieux....il va falloir faire travailler la cisaille et le taille-haie ! a£ë les rhumatismes ! va falloir faire des massages !

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 17 janv. 2023, 12:01

Eh bien ma foi, je vieillis sérieusement ! ce matin examens de sang très tôt....à 60km de chez moi (pour l'IRSA, via la cohorte Constances)...parti en pleine pluie et nuitamment, je me suis rendu compte que ma vue de noctambule a vraiment baissé...et de plus dans un horaire où tout le monde file au boulot...l'aveuglement des phares en face m'a empêché de voir une borne de rétrécissement....et je l'ai prise de plein fouet ! j'ai dû rouler ne centaine de mètres avant de m'arrêter sur un talus et...pas de pile pour voir, j'ai quand même pu rouler jusqu’à un réverbère....donc : un pneu neuf foutu et la jante aussi....il pleuvait et impossible de d'arriver à démonter la roue Heureusement quelqu'un s'est arrêté et m'a aidé à démonter, ou plutôt....c'est moi qui regardait !!! en 10 mn tout était changé....la veine dans mon malheur, je suis tombé sur un mécano !!! Grand merci !!! moralité : je ne roulerai plus de nuit sur des petites routes la nuit !!!

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 17 janv. 2023, 14:36

Ben dis donc, tu as eu de la chance.
En tous cas, bienvenue au club des Mauvais Voyants!

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par xyla56 » 17 janv. 2023, 14:57

pour conduire, j'utilise mes lunettes de vue solaires qui réduisent bien l'éblouissement des phares et améliorent les contrastes. Si je ne les avais pas, je ne pourrais pas conduire la nuit (ce que j'évite de toute façon).

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 17 janv. 2023, 15:04

Oui, ne plus conduire la nuit. Bilan de l'histoire : j'ai repris RV pour la prise de sang mais à une heure où on y voit clair !!! et le garagiste doit m'appeler pour retrouver une roue complète (avec le repère d'indication de pression...), là je tends les épaules !

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Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Chichinette 11 » 17 janv. 2023, 15:16

examens de sang très tôt....à 60km de chez moi (pour l'IRSA, via la cohorte Constances)...
?: :?: :?: :?: C'est une blague ? Y a pas moyen que ça se fasse plus près, voire même à domicile ?
C'est bien beau d'être volontaire, mais il y a des limites ...

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