Mon ilôt de résistance...

Nos carnets de jardin
Règles du forum
Les modérateurs de ce forum supprimeront tout contenu de caractère illégal dès qu'il aura été porté à leur connaissance. Pour que les échanges soient fructueux et que l'ambiance reste conviviale, ils veilleront à ce que la liberté d'expression s'accorde avec le respect des personnes. Les opinions exprimées sont celles des auteurs respectifs, les modérateurs et administrateurs n'en seront pas tenus pour responsables (exceptés concernant les messages postés par eux-mêmes).
Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 14 nov. 2020, 11:43

Merci Chichinette de l'info, oui, j'ai 4 pommiers et mon désespoir c'est le carpocapse qui me bousille mes récoltes, 2/3 environ.
Je vais préparer ça !
j'ai vu ça, c'est la même réponse...

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 14 nov. 2020, 11:50

Le CAC40, c'est une affaire !!! en vingt les dividendes en France ont grimpé de ....269 % ! mais...le nombre de salarié a baissé de 12 %, cherchez l'erreur https://www.bastamag.net/CAC40-veritabl ... res-emploi
Quand je dis qu'il y a de l'argent pour les questions sociales et surtout en ce moment de santé et environnementales on sait où sont les poches pleines.

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 15 nov. 2020, 12:15

le vaccin contre le coronavirus est l'objet de négociations opaques entre la Commission européenne et les labos pharmaceutiques depuis plusieurs mois et on ne connaît pas les négociateurs, voici un article de Alain Bazot, président de l'UFC Que Choisir, qui se passe de commentaires ou plutôt qui méritent que l'on exige des clarifications (à l’instar de traités du type ceta mercosur...) :

La Commission européenne négocie depuis plusieurs mois les achats de vaccins contre la Covid-19 avec différents laboratoires pharmaceutiques. Alors que le développement d’un vaccin prend habituellement de nombreuses années, les industriels espèrent trouver un remède d’ici l’année prochaine.

Pour sortir vainqueur de cette course, les industriels plaident pour des aides massives, à toutes les étapes, de la production à la commercialisation. La somme d’argent public engagée n’est pas mince : 2,4 milliards d’euros de budget européen doivent être consacrés à l’achat des vaccins. Mais après tout, compte tenu des enjeux, pourquoi devrait-on s’en offusquer ?

Le problème c’est que cet océan d’argent public s’accompagne d’un abîme d’opacité : en dehors du nombre de doses de vaccins déjà réservées aux usagers du vieux continent, rares sont les informations qui percent des négociations, et ce que nous en connaissons n’a pas de quoi nous rassurer. Fin août, le Financial Times révélait que les producteurs de médicaments négociaient leur irresponsabilité financière et juridique, ou du moins une indemnisation prise en charge par les pays européens, en cas d’effets secondaires indésirables. Les Européens pourraient donc devoir indemniser de leur poche les éventuelles conséquences inattendues. En termes d’image, le bilan est désastreux : comment demander à la population d’avoir confiance en la sécurité d’un vaccin pour lequel les industriels s’exonèrent d’avance de toute responsabilité ? De même, si les industriels sont mis à l’abri, comment s’assurer qu’ils veilleront de la même façon à l’innocuité de leur produit ?

Il est également stupéfiant que la liste des membres de l’équipe chargée de la négociation des contrats pour l’Union européenne ne soit toujours pas publiée. La révélation de la présence du Suédois Richard Bergström, ancien directeur général de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), au sein de l’équipe de négociateurs, envoie un très mauvais signal en termes d’éventuels conflits d’intérêts.

La transparence des informations, en plus d’être un devoir envers les citoyens de l’Union européenne, est également une nécessité absolue en termes de santé publique : il est illusoire d’envisager une porte de sortie vaccinale quand 59 % seulement des Français ont l’intention de s’inoculer le sérum, selon un récent sondage Ipsos. Devant la nécessité de renforcer la confiance des usagers, il est urgent d’opter pour la transparence…. de la négociation des contrats, jusqu’à leur signature et la mise sur le marché des vaccins. Les mesures, assurant la sécurité comme la disponibilité des vaccins, doivent être rendues publiques et un fonds d’indemnisation des patients en cas d’effets secondaires graves doit être développé en y impliquant financièrement les industriels.

En réponse aux exigences faramineuses des industriels, nous réclamons au nom des usagers l’accès aux informations qui leur sont dues. Je ne le répéterai jamais assez : pas de confiance sans transparence !

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 15 nov. 2020, 13:24

Marc. Pas de confiance sans transparence, en effet. C’est assez raisonnable quoique pour certaines négociations, il importe que les negocįateurs n’ont aucun intérêt à dévoiler leurs batteries.

Je suis en train d’écouter : C l’hebdo (France5) avec une soignante (celle qui est l’héroïne de la BD « La Médecin ». Et l"on y parle vaccin suite à l’annonce de Pfizer.

On y rappelle qu’il faut bien plus de temps —souvent une dizaine d’années— avant que l’on puisse disposer d’un vaccin car le futur vacciné est bien portant. Cela nécessite encore plus de précautions que pour un médicament qui lui est destiné à un malade. Le rapport avantages/risques est forcément différent.

Un petit détail. La Commission n’est responsable que de sa méthode de travail mais pas du reste. Ne pas oublier qu’ elle est en quelque sorte mandatée par les États membres pour être le négociateur représentant 500 000 personnes, et avoir plus de poids dans la négociation. Les décideurs sont les États.
.
;)

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 15 nov. 2020, 16:02

....il importe que les négociateurs n’ont aucun intérêt à dévoiler leurs batteries....

C'est pourtant indispensable de les connaître au sein de la commission, sinon comment voir où sont les conflits d'intérêts, nous savons qu'il y en a en leur sein, mais combien et qui ? Pour le moment, les labos négocient surtout leur irresponsabilité juridique, ce n'est pas un bon signe pour le vaccin.
Il y a environ 110 labos sur les rangs et ce n'est pas d'aujourd'hui, puisque maints labos privés mobilisent les équipes autour du coronavirus au détriment des autres recherches.
Qu'en est-il de la recherche publique et comment finance t-elle ses recherches ?
Quel intérêt d'annoncer maintenant un vaccin alors qu'il n'est pas opérant, sinon que de permettre de la spéculation boursière ?
Comment sont levés les fonds, les fondations mettent beaucoup dans la balance, qui est chargé de cette manne en France et en UE, voilà des questions que l'on doit légitimement se poser en ce moment. En attendant que se révèlent d'autres infos.

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 20 nov. 2020, 20:13

Ce n'est pas mon habitude, mais je livre in extenso cet article, je ne fais pas de commentaire, sauf que revenir sur l'épisode gilets jaunes commence par là.

Source Basta mag https://www.bastamag.net/cinq-mains-cou ... phie-Divry

Cinq mains coupées. Entretien.

Dans Cinq mains coupées, l’écrivaine Sophie Divry nous livre, à l’état brut, la parole de cinq hommes qui ont eu la main arrachée par une grenade lors du mouvement des Gilets jaunes. Comment, en France, pays démocratique, des personnes manifestant pour une vie plus décente peuvent-elles se retrouver infirmes du fait de l’action et des armes des forces de l’ordre ? En plus de ces « cinq mains coupées », une trentaine de personnes ont perdu un oeil et plusieurs centaines ont été blessées pendant les manifestations des Gilets jaunes et les mouvements qui ont suivi [1]. Un an après la mutilation, la littérature se fait l’écho de leur lent parcours de reconstruction psychique. Au-delà des mots et des individus, cette mutilation infligée par l’État à ses propres citoyens nous oblige à repenser le glissement à l’œuvre dans notre société. Entretien.

Basta ! : Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ces blessés-là, à cette blessure-là plutôt qu’à une autre ? L’arme de guerre, la grenade GLI-F4 composée de TNT, l’amputation, sont-elles davantage symboliques d’une forme d’écroulement d’un état de droit ?

Sophie Divry [2] : J’avais hélas l’embarras du choix en termes de blessures étant donné la puissance de la répression. Les flash-ball ont crevé une trentaine d’yeux et les grenades GLI-F4 ont arraché cinq mains. Cette mutilation-là, une main entière arrachée, c’était nouveau, même si c’est déjà arrivé à Notre-Dame-des-Landes notamment. C’est un symbole d’arracher une main, ça fait très châtiment à l’ancienne. Et puis il y a le rapport de l’écrivaine à la main, l’écriture, la main droite, ça me touche. Ça nous touche tous. L’idée m’est venue au printemps d’aller écouter ces cinq personnes, de recueillir leurs paroles et de faire un livre avec uniquement leurs mots et leur histoire, en un chœur unique. J’ai d’abord rencontré Antoine, des Mutilés pour l’exemple, puis j’ai fait la connaissance des autres. Mais c’est une vraie question de choisir entre les centaines de mutilés… Maintenant que je m’y connais un peu, sans doute que se faire crever un œil, c’est pire, on ne voit plus le monde de la même manière, et vos amis n’ont plus le même visage en face d’eux.

Vous avez entrecoupé leurs récits, ce qui donne la sensation d’une voix unique, mais vous n’avez rien retouché de leurs propos, pourquoi ? Les paroles brutes sont-elles plus percutantes, plus « utiles » que tout ce que pourrait en faire un journaliste ou une écrivaine ?

Sophie Divry © Jérôme Panconi

Je me suis lancée dans ce livre davantage par devoir civique. Les Gilets jaunes et la répression inédite qui leur a été opposée, est un événement qui marque l’époque. Il faut le regarder en face pour le moment, il n’y a guère besoin de surplus esthétique. Pour moi, il fallait d’abord les écouter. Car on les a très peu entendus, ces mutilés. C’est l’horreur absolue qu’un citoyen, en France, ait la main arrachée alors qu’il manifestait. Je n’avais pas envie de mettre mon grain de sel en tant qu’artiste, d’adopter une posture en surplomb. Ce livre, c’est leur parole, c’est pour apporter une pièce au dossier en quelque sorte, une pièce à l’histoire contemporaine, un instantané de cette horreur.
Je lis, j’aime, je vous soutiens

En réalité, on n’a pas encore intégré ce que tout ça signifie. Et c’est normal, on reste en état de sidération, on oppose mentalement des « c’est pas si grave ». On doit ingérer lentement la nouveauté monstrueuse de cette répression inédite. Moi, en tant qu’écrivaine, j’avais ce temps pour m’arrêter, zoomer, ce temps pour les écouter, ce temps que tout le monde n’a pas. C’est la chance de la littérature de pouvoir s’arrêter sur un événement, de faire une pause pour « mettre des mots sur les maux », comme l’a dit la mère de Gabriel, le chaudronnier de 21 ans.

Pouvez-nous nous parler un peu de ces cinq hommes ?

Ce sont quatre ouvriers, Gabriel, Sébastien, Frédéric, Ayhan et un étudiant, Antoine. Ils ont entre vingt ans et cinquante ans. Ils habitent dans toute la France, Tours, Bordeaux, Argenteuil, un village de la Sarthe, une petite maison dans la Gironde. Deux sont pères de famille. Gabriel était Compagnon du Devoir. Ils étaient chaudronnier, technicien, plombier ou amarrait des bateaux. Ils ne peuvent plus exercer leur profession aujourd’hui. La plupart allaient manifester pour la première fois ou presque, à l’occasion de ce mouvement populaire auquel ils se sont au fur et à mesure agrégés. Ils voient arriver sur eux une grenade, et ont voulu l’écarter en pensant que c’était une lacrymo. Leur main a explosé d’un coup. C’est un choc terrible.

L’accident les a démembrés, au sens propre et figuré. Au-delà du traumatisme incroyable de la barbarie de cette grenade qui leur explose dessus (on a évité de très peu des décès), ils ont été renvoyés à la sphère domestique. Après l’amputation, on a deux, trois, parfois, trente opérations chirurgicales. Gabriel a encore des éclats de grenade qui lui sortent de la peau deux ans plus tard. Tous ont perdu leur travail, tous sont enferrés dans des démarches administratives sans fin, les assurances, la mutuelle, les allocations à gérer… Quatre sur cinq ont obtenu le remboursement d’une prothèse et le versement d’une allocation – ça coûte très cher à l’Etat cette affaire. Tous ont perdu leur statut social, leur identité d’homme qu’ils s’étaient construit. Seul Ayhan a retrouvé un mi-temps thérapeutique. Les autres passent, après la rééducation, par un lent processus d’acceptation de leur handicap, de reconversion professionnelle mais aussi identitaire.

Ce ne sont plus les mêmes hommes. Ils le disent : « on m’a pris ma vie », « je suis diminué ». Ils ont de nombreux traumatismes psychologiques, dont le livre d’ailleurs, ne dévoile qu’une infime partie. Le plus dur pour eux est d’être réduit à ça, à cette blessure. Aussi de voir l’IGPN et le procureur classer sans suite toutes leurs plaintes. Le parcours le plus résilient est sans doute celui d’Antoine, élu récemment conseiller municipal d’opposition à Bordeaux sur la liste de Philippe Poutou. D’autres vont mal, physiquement comme psychologiquement.

La parole des intellectuels, des universitaires, aurait-elle pris trop de place lors de ce mouvement des Gilets jaunes ?

Le mouvement des Gilets jaunes est une question de prises de paroles. Avec ce travail, je voulais donner une place à cette parole. Il serait parfois bon que les intellectuels écoutent davantage. Ils l’ont fait un peu au début du mouvement, et certains ont parlé de manière juste. Je pense notamment à Danièle Sallenave, qui s’est mise de leur côté, dans son bel essai Jojo, le Gilet jaune. Mais il faut faire attention en France à cette tendance à l’éditorialisation de ceux qui ont l’habitude de prendre la parole. Il y a quand même une vraie difficulté des Gilets jaunes d’accéder à la parole publique en tant que classe. En décembre ou janvier, certains journalistes ont commencé à documenter les violences policières, mais le pouvoir ne voulait pas plus les entendre que les Gilets jaunes. Il a quand même fallu deux mois aux médias pour parler de répression. Cette répression de masse marque une véritable fracture, et une augmentation d’un cran de la violence d’État.

Et puis tout va si vite, un sujet chasse l’autre. Moi j’ai pu prendre le temps. Les entretiens ont été réalisés en cinq mois. Chacun a duré entre deux et cinq heures. Une fois la confiance accordée, ces hommes avaient envie de parler. Ensuite, ils ont relu, corrigé, amendé leur propos. Je les ai trouvés tous très respectueux de l’acte littéraire lui-même. Ils me disaient : « Tant qu’on parle de nous, et que vous ne nous trahissez pas... »

Donner la parole, offrir un espace de parole à autrui, c’est une forme de militantisme que vous assumez ?

Oui, forcément. De toute façon, quand on ne se regarde pas le nombril dans le milieu artistique, on est militant. On est tous « vendu » à quelque chose, alors autant l’assumer. Cette parole, je l’ai aussi donnée par devoir pour mon pays, afin d’émouvoir, de faire comprendre ce qu’il s’est réellement passé, d’enlever de l’obscurité dans les consciences, d’humaniser le « fait divers ». Ce livre est à la frontière entre le journalisme, la chronique historique et le théâtre. Je ne suis pas devenue pour autant spécialiste des violences policières, simplement j’ai « fait ma part » en quelque sorte. Peut-être que davantage d’écrivains, sur ce sujet, auraient dû faire la leur…

Ces cinq hommes ont de longues procédures devant eux. À présent le ministère de l’Intérieur finalise une loi où il ne sera plus possible de diffuser des images des forces de l’ordre… Une suite logique vers la dérive autoritaire ?

Cette dérive ne m’étonne pas. Dans la police, c’est la course à l’armement. Moi-même avant de faire ce livre, je n’y connaissais rien en armes, j’ignorais ce qui avait blessé à Bure, à Notre-Dame-des-Landes ou dans les banlieues et les territoires ultramarins, je ne savais pas ce qu’était la grenade GLI-F4. J’ai fait comme eux, je suis allée manifester irrégulièrement et sans inquiétude, me disant qu’au pire j’aurais juste une brûlure due à des lacrymos, rien d’autre… Alors que le niveau de violence a changé. On terrorise, on mutile pour faire peur. C’est une politique de démocratie autoritaire, pour décourager la contestation. Et pour ces hommes-là, un véritable parcours du combattant. Le volet judiciaire est encore une charge pour eux. Ils n’auront guère droit à la justice, sans doute pas avant la Cassation ou la Cour européenne des droits de l’homme. Cette injustice est vraiment insupportable. Malgré tout, certains d’entre eux sont retournés en manif. Même s’ils sont beaucoup plus craintifs.

En plus de devoir réapprendre à vivre avec une seule main ou une prothèse…

J’ai découvert des vies brisées. Apprendre à vivre avec une seule main, c’est difficile, lent, humiliant. La prothèse n’arrive qu’une année après en général, et après des mois de rééducation. C’est pas comme Luke Skywalker et sa prothèse qu’on lui met dans l’heure qui suit… Certains ne peuvent pas psychiquement envisager la suite. Il y a le regard des autres qui vous fait mal. Ces hommes sont aujourd’hui assignés à cette blessure alors qu’ils veulent être, qu’ils sont autre chose.
Je lis, j’aime, je m’abonne

Vous notez que « le spectacle de la souffrance, de l’injustice (…) ne laisse pas indemne »…

Ce n’est pas évident d’aller se confronter à quelque chose qui nous dérange. Or, le spectacle de cette police surarmée qui mutile, dans une impunité totale, des jeunes hommes de 20 ans qui n’avaient jamais manifesté, c’est vraiment dur à voir de près. Soyons honnêtes, je n’ai pas retranscrit entièrement les passages où la main vole en éclats, mais on patauge dans le sang. Dans l’attente des pompiers, tout le monde est couvert de sang. Ce sont des scènes de guerre, qui révulsent. Ce n’est pas ça qu’on nous a « vendu » comme pays, à nous qui avons grandi dans les années 1980… J’ai profondément honte de ce que mon pays a fait, honte d’un pays qui commet des violences pareilles. Je suis contente d’avoir pu humaniser tout ça en donnant la parole à ces cinq hommes. Et j’espère qu’un peu de sang rejaillira sur Macron, Castaner, Delpuech et Lallement.

Derrière les blessures de ces hommes se devine notre positionnement à nous. Où nous plaçons-nous en tant que citoyen ?

Il y a eu beaucoup de mépris pour les Gilets jaunes, que certains taxaient de vulgaires, violents, parlant trop fort… Se sent-on proche de ces Gilets jaunes qui nous font parfois un peu peur ? À qui s’identifie-t-on ? Les Gilets jaunes, ce sont des corps comme nous, des corps souffrants, des corps sociaux... De quel côté la majorité va-t-elle pencher ? Du côté de la bourgeoisie qui se défend avec la police ? Ou du corps ouvrier qui prend les coups ? Pour Macron, ce sont « des gens qui ne sont rien ». Mon livre œuvre à développer cette sensibilité-là. Qu’on s’attache à eux, et qu’on réfléchisse à nous, oui : que viennent-elles dire de nous, collectivement, ces mutilations ?

Alors l’espoir en ce moment, il se trouve où ?

Je vois quand même une ligne révolutionnaire qui se dessine dans l’histoire récente et permet d’espérer une suite. Les Gilets jaunes, mais avant eux, les mobilisations de Nuit Debout, contre la Loi Travail. Ce qu’il s’est passé avec la Convention citoyenne pour le climat, tout cela va continuer. Comment et quand, personne ne sait… Pour le moment, on est écrasés. Nous sommes inquiétés par le virus et muselés par des restrictions liberticides, toutes adoptées verticalement et sans discussion, des mesures qui mettent entre parenthèse la démocratie, ce dont s’alarment quantité de juristes et de parlementaires de tous bords. Ça m’inquiète. Mais on n’a pas le choix pour le moment, il faut s’y soumettre, car nous avons une responsabilité face à cette pandémie. Le citoyen de base est d’ailleurs souvent plus responsable que les irresponsables à la tête de l’État. Sauf qu’à un moment donné, il faudra bien faire quelque chose de cette colère, de cette énergie qui nous anime… L’histoire n’est pas écrite. Mais il faut accepter que ce soit merdique un temps, et on verra bien après. Notre pays peut nous surprendre aussi en bien.

Propos recueillis par Elsa Gambin
Photo : Place de l’Étoile, Paris, le 24 novembre 2017 / © Cyrille Choupas

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 02 déc. 2020, 10:02

la sécurité, votée à l'Assemblée nationale :
vote_loi_se_curite_globale.jpg
(115.41 Kio) Téléchargé 234 fois
https://www.bastamag.net/loi-securite-g ... d-informer

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 02 déc. 2020, 10:37

...... Parce que j’ai entendu des choses intéressantes, je te conseille d’écouter dans la matinale de France culture de mardi, les propos d’un journaliste (Valentin Gendrot) « infiltré » dans la police, un universitaire spécialiste des forces de l’ordre (A Bauer) et A. Caillé, un syndicaliste CGT de la police que j’ai bien apprécié.
.
;)
.
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... lain-bauer

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 02 déc. 2020, 16:30

J'ai écouté, émission intéressante, elle pose (enfin) un autre regard sur la police et surtout ceux qui la dirige. Dans le même temps nous avons le résultat d'années de restrictions budgétaires, de formations édulcorées, de privatisations bref d'une police dont les fondements sont dénaturés.....et qu'il faudra bien un jour ou l'autre refonder.

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 02 déc. 2020, 16:57

Lors d’une autre émission, quelqu’un (Désolé j’ai oublié son nom) expliquait qu’en France, la formation était (probablement a fonction égale) de 9 mois alors qu’elle durait 36 mois en Allemagne.

Plumix
Confirmé
Messages : 1277
Enregistré le : 10 janv. 2020, 17:35
Localisation : Ardèche, Vivarais, bordure de la vallée du Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Plumix » 02 déc. 2020, 18:54

Neuf mois pour accoucher d'un flic, ça me parait naturel :lol:

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 02 déc. 2020, 22:08

Oui il naît tout équipé avec l’uniforme. Et le cercle de famille applaudit à grands cris.
.

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclass ... ant_parait

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 07 déc. 2020, 11:33

Le saigneur a parlé !

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 07 déc. 2020, 11:58

C'est bien parti, mon plan de jardin est prêt pour l'an prochain, je répartis qui la corne broyée, le compost, le tout au m2, selon les plans....
Je reprends (pas trop de pluie) la taille hivernale et le broyage qui composera/paillera pour protéger à la saison chaude.
Je vais aller demander de l'aide à mon voisin pour élaguer un laurier-sauce qui en prend un peu trop à son aise (j'évalue la pousse à 5/6 m qu'il me faudra rabattre à 3 m environ.
J'ai aussi beaucoup d'arbres à papillons qu'il faut tailler, mais j'attends la fin de l'hiver, j'ai beaucoup d'oiseaux qui viennent s'abriter la nuit. Il faut dire que les mangeoires à proximité les attirent...
J'ai presque terminé l'élagage de mes grands rosiers, c'est du sport !
J'ai toute une haie à rabattre, enfin la haie c'est surtout un roncier qui est aussi envahi par la clématite sauvage, là, j'en ai pour un moment !!! (environ 30/40m de long)
j'ai réuni tout ce qu'il faut pour les pièges à carpocapses (recette publiée par Chichinette).

plumee
Confirmé
Messages : 18830
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 08 déc. 2020, 18:17

C'est bien parti, mon plan de jardin est prêt pour l'an prochain,
Quand je pense que j'ai scrupuleusement planifié moi aussi pendant au moins quinze ans…
J'aimais bien. J'ai même gardé les plans encore quelques années, quand je n'en faisais plus.
Mais maintenant que je plante en biodiversité, à la place disponible et à l'humeur du moment,
ça n'est plus possible.
Ou alors, ça ne me convient plus… de toutes façons, comme dit Jean-Marie Lespinasse,
quand on pratique en mélangeant tout, les rotations et les associations, ça devient difficile voire impossible.
Quoique côté associations, je fais quand même attention à certaines dont je sais ou j'ai expérimenté
à mes frais, que ça capotait, comme, par exemple, les alliacées et les légumineuses.
Et puis, bon, je dois reconnaître, qu'agir maintenant en totale liberté me fait frétiller d'avance
parce que je sais que je vais apprendre encore quelque chose de nouveau.
Bref, ça m'amuse. Eh oui, le potager est pour moi un terrain de jeu et de créativité.
C'est pour ça que les cultures associées selon Gertrüd Franck, que j'ai faites deux fois/cinq ans
et qui marchaient super bien, ont fini par me lasser!

Dans ma manière de faire, parfois, ça rate, mais alors quand ça fonctionne, houlala!
Et j'aime beaucoup quand des visiteurs s'exclament: "Que c'est beau!".
Comment les contredire?
Le rendement? Oui, le rendement…
Comme ma pratique: fantaisiste, parfois fabuleux, parfois nuls et entre les deux, correct.
Mais bon, la routine et moi, pas du même monde.

En fait, je mens un peu, parce qu'il m'arrive de regretter de ne pas avoir fait de plan, vu ma mémoire
à trous-trous. Alors je prends papier crayon et j'essaie de me souvenir.
Et puis après, en cours de saison, j'oublie que j'ai fait ça. :D

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 08 déc. 2020, 19:17

Pour moi un plan sert à gérer ce que j'ai l'intention de cultiver, rien d'autre. Dans les faits, une fois élaboré, je me libère des contraintes de l'organisation.. Je n'ai pas tant de place et c'est bien pour ça essentiellement. Le rendement, c'est en plus, mais rien de plus, ça ne fonctionne pas toujours bien. Je songe à la saison dite "morte" mais bien vivante pourtant et je suis heureux de profiter de ces récoltes. Mélanger tout ? En fait, cultivant environ une bonne quarantaine de légumes et variétés, elles sont forcément mélangées entre elles et chaque saison voit des modifications...rotations, associations, j'essaie de faire le mieux possible. Pour moi, c'est simple....

plumee
Confirmé
Messages : 18830
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 09 déc. 2020, 17:27

Pour moi, c'est simple....
Et comme je dis toujours: la bonne méthode, c'est celle qui convient. CQFD.
Je t'accorde plus que volontiers que la tienne est, entre autres, un repos pour l'esprit.
Simplement, faut pas être comme moi, une chèvre ardéchoise fantasque qu'une idée nouvelle est
toujours prête à assaillir.
Quitte à y renoncer au dernier moment. :lol:

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 10 janv. 2021, 11:38

aller, pour se détendre...

Marc
Modérateur
Messages : 5810
Enregistré le : 02 août 2013, 18:14
Localisation : Touraine entre fromage de chèvre et vin de Chinon

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marc » 18 févr. 2021, 12:26

Tailles longues, courtes, cette année, je peux enfin faire (à peu près) ce que je veux.
Groseilliers, cassissiers,vigne chasselas et treille en premier
J'attaque les rosiers, les "Floradiane" ont déjà des poussent bien formées.il restera les grands rosiers blancs arbustes (ça va être du sport !) et le "Pierre de Ronsard"...
Ensuite pommiers et tous les autres fruitiers auxquels je vais faire une toilette dans les charpentes et les troncs pour terminer par un passage de blanc.
vu le temps très clément , je vais aussi traiter pêchers et abricotiers à la BB (le dernier ou avant-dernier). Je reviens à ce type de traitement, les expériences au bicarbonate sont finalement inefficaces....
Pour les premiers semis, de poireau notamment, j'attends les derniers jours en signe d'eau de février.....
et là....pause !!!

plumee
Confirmé
Messages : 18830
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 18 févr. 2021, 15:48

Faudrait ben que je m'y mette, moi aussi, à tailler de ci de là…
Jusque là, j'évitais, vu le gel.
Giorgi devrait revenir demain ou aprèdeum pour finir les vignes.

Marie_May
Administrateur
Messages : 15810
Enregistré le : 01 août 2013, 23:36
Localisation : Nord Aveyron, Gorges du Lot, zone 8A, climat 4

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Marie_May » 21 févr. 2021, 10:06

Quand tu dis que tu devrais t'y mettre, est-ce à Giorgi que tu penses ? surtout...?
Je t'envie d'avoir des aides diverses et variées. Je suppose qu'elles ne sont pas totalement bénévoles, si ?

plumee
Confirmé
Messages : 18830
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 21 févr. 2021, 12:40

e t'envie d'avoir des aides diverses et variées. Je suppose qu'elles ne sont pas totalement bénévoles, si ?
Florian est bénévole car il fait partie de notre petit club jardinier
et il a un travail.
Giorgi je le paie 12 euros/heure et le déclare au CESU parce qu'il attend sa régularisation.
Idem pour Khatuna, géorgienne elle aussi, qui vient faire du ménage et que je suis ravie d'avoir trouvée
car agréable, bosseuse, efficace elle aussi.
Malgré des moyens financiers peu élevés, je trouve normal de compenser ma perte de force
et de vitalité en partageant avec des gens méritants.
Je dois avoir inscrit dans mes gènes l'immigration à la guerre de 14/18 de mes grands-parents espagnols,
débarqués en France avec trois enfants petits (ma mère 1an), quelques nippes et pour mon aïeule couturière,
sa machine à coudre!

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 21 févr. 2021, 14:27

Toute notre vie active, madame et moi avons eu tendance à économiser —crainte atavique du lendemain et des imprévus ? — pour nous, pour les enfants. L’idée de vivre à crédit c’était pas pour nous même quand madame a eu son handicap.
Avec le confinement, madame privée de voyages a même fait des économies de billets d’avion.

Depuis deux ans, on se libère de cette approche. On a fait travaillé Tina au cours de 4 ou 5 séquences. Mais encore personne pour d’autres aides comme le ménage. On s’en sort encore. Et le mari de madame a toujours été (bonne) ménagère. Sur ce dernier point, 5 secondes pour préciser que paradoxalement, ça ne règle pas du tout les conflits. Rire.

plumee
Confirmé
Messages : 18830
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par plumee » 21 févr. 2021, 15:01

Rire.
Tu ne les vois pas à droite ou si tu préfères le mot au smiley?
Sinon, dans la barre des menu, je fais "édition" et tout en bas, "émojis et symboles".
Peut-être que sur Mac?

Claude
Administrateur
Messages : 28602
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: Mon ilôt de résistance...

Message par Claude » 21 févr. 2021, 15:58

T’en fais pas. Oui je les voyais sur mon iPad.
C'était + rapide de continuer à saisirdutexte.

Répondre