Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Je viens de dévorer "Charlotte", de David Foekinos.
Je me méfie toujours un peu des prix décernés. Réaction sans doute très bêbête.
En tous cas, livre magistral. Déjà très bien écrit: petites phrases courtes à chaque ligne.
Pas d'effet de manches.
Du dense où on sent que l'auteur y a mis ses tripes.
Il a mis 8 ans pour écrire cet ouvrage, comme habité, après moult recherches et enquêtes sur Charlotte,
et même déplacements, où elle a vécu en Allemagne et en France.
L'histoire d'une jeune peintre allemande de génie, juive, au temps de la montée du nazisme.
Et qui, en plus, a une lourde hérédité de suicidés.
Mais le livre est sans pathos.
On comprend ce qu'être juif représentait à l'époque, vu de l'intérieur d'une famille.
Je me méfie toujours un peu des prix décernés. Réaction sans doute très bêbête.
En tous cas, livre magistral. Déjà très bien écrit: petites phrases courtes à chaque ligne.
Pas d'effet de manches.
Du dense où on sent que l'auteur y a mis ses tripes.
Il a mis 8 ans pour écrire cet ouvrage, comme habité, après moult recherches et enquêtes sur Charlotte,
et même déplacements, où elle a vécu en Allemagne et en France.
L'histoire d'une jeune peintre allemande de génie, juive, au temps de la montée du nazisme.
Et qui, en plus, a une lourde hérédité de suicidés.
Mais le livre est sans pathos.
On comprend ce qu'être juif représentait à l'époque, vu de l'intérieur d'une famille.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ah, c'est bien, je voulais me l'offrir : ce que tu en dis m'encourage, je vais faire ça : ce sera ma lecture de début d'année !
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Juste un essai.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Dans la série "les prix peuvent être des pépites", j'ai dévoré le dernier Goncourt: Lydie Salvayre (dont je n'avais rien lu), "Pas pleurer".
Une amie me l'a offert car elle a sans cesse pensé à moi en le lisant.
LS est, comme moi, d'origine espagnole mais différence: sa famille est une émigrée des évènements de 1936. La mienne de la guerre de 14/18, c'est dire que la guerre civile ne fait pas partie de notre culture. Et si, à l'époque, mes familiaux ont su des choses, en taiseux surtout occupés à gagner leur croûte (pauvrement) et en s'intégrant au maximum dans un petit village et ne faisant que baragouiner un français basique, rien n'a transpiré à ma génération. En tous cas, pour moi.
Donc LS livre ici la chronique de sa famille au temps de 1936, quand sa mère était jeune fille. C'est formidablement bien écrit. Le style choisi est celui d'un récit dont on comprend qu'il a résulté d'un dialogue avec la mère (en maison de retraite et au cerveau quelque peu touché par Alzheimer pour les faits récents).
Il y a parfois des expressions de la mère, des bouts de dialogues inclus dans le récit qui n'est pas un questions/réponses.
Jamais vu ça. Des dialogues à bâtons rompus dans des bouts de phrases rompus elles aussi.
Les propos tenus par la mère le sont soit en partie en espagnol (je signale que même Plumix qui n'y pige que pouic, s'est régalé) soit en français
qu'elle a toujours voulu parler de manière littéraire mais parfois en déformant les mots ou en les espagnolisant (ce qu'on appelait chez moi le "tchaporrrré" = salade de mots), soit en en inventant sur une base française!
Exemple
" Il faut que tu sais, ma chérie, qu'en une seule semaine, j'avais augmenté mon patrimoine de mots: despotisme, domination, traitres capitalistes, hypocrésie (vous avez bien lu) bourgeoise, cause prolétarienne, peuple saigné à blanc, explotation de l'homme par l'homme et quelques autres. J'avais apprendi les noms de Bakounine………et le sens de CNT? FAI? POUM? PSOE, on dirait du Gainsbourg. Et moi, qui étais une noix blanche, pourquoi tu te ri? moi qui ne connaissais rien à rien, moi qui n'était jamais entrée dans le café de Bendicion par interdiction paterne, moi qui croyais encore que les enfants naissaient par le derrière, moi qui ne savais même pas ce qu'était embrasser………je suis devenue en une semaine une anarquiste de choc, prête à abandonner ma famille sans le moindre recordiment et à piétiner sans pitié le corazon de mi mamà"
" Lidia, sers moi une anisette, ma chérie.
A cette heure ci?
Por favor hija mia (stp ma fille). Une goutte. Une gouttelette.
Et comme j'hésite,
Je vais morir demain et tu veux m'empêcher de boire une anisette?
Je sers à ma mère un petit verre d'anisette et me rassieds près d'elle.
Et tout à coup, enchaîne-t-elle avec des frissons rétrospectifs (touche mon bras, touche!), un jeune homme en pied, très recto,
se met à déclamer un poème. C'est un Français, ma chérie. Il récite des versos qui hablent de la mer…………
On dit plus rien, on l'écoute. Et à la fin du poème, on l'applaudit à tout romper".
Voilà un aperçu. J'avais trop envie de partager.
Ceci dit, à travers cette histoire personnelle, j'ai compris vraiment ce qu'avait pu représenter la guerre civile espagnole, le rôle de l'église catholique et tout et tout.
Une amie me l'a offert car elle a sans cesse pensé à moi en le lisant.
LS est, comme moi, d'origine espagnole mais différence: sa famille est une émigrée des évènements de 1936. La mienne de la guerre de 14/18, c'est dire que la guerre civile ne fait pas partie de notre culture. Et si, à l'époque, mes familiaux ont su des choses, en taiseux surtout occupés à gagner leur croûte (pauvrement) et en s'intégrant au maximum dans un petit village et ne faisant que baragouiner un français basique, rien n'a transpiré à ma génération. En tous cas, pour moi.
Donc LS livre ici la chronique de sa famille au temps de 1936, quand sa mère était jeune fille. C'est formidablement bien écrit. Le style choisi est celui d'un récit dont on comprend qu'il a résulté d'un dialogue avec la mère (en maison de retraite et au cerveau quelque peu touché par Alzheimer pour les faits récents).
Il y a parfois des expressions de la mère, des bouts de dialogues inclus dans le récit qui n'est pas un questions/réponses.
Jamais vu ça. Des dialogues à bâtons rompus dans des bouts de phrases rompus elles aussi.
Les propos tenus par la mère le sont soit en partie en espagnol (je signale que même Plumix qui n'y pige que pouic, s'est régalé) soit en français
qu'elle a toujours voulu parler de manière littéraire mais parfois en déformant les mots ou en les espagnolisant (ce qu'on appelait chez moi le "tchaporrrré" = salade de mots), soit en en inventant sur une base française!
Exemple
" Il faut que tu sais, ma chérie, qu'en une seule semaine, j'avais augmenté mon patrimoine de mots: despotisme, domination, traitres capitalistes, hypocrésie (vous avez bien lu) bourgeoise, cause prolétarienne, peuple saigné à blanc, explotation de l'homme par l'homme et quelques autres. J'avais apprendi les noms de Bakounine………et le sens de CNT? FAI? POUM? PSOE, on dirait du Gainsbourg. Et moi, qui étais une noix blanche, pourquoi tu te ri? moi qui ne connaissais rien à rien, moi qui n'était jamais entrée dans le café de Bendicion par interdiction paterne, moi qui croyais encore que les enfants naissaient par le derrière, moi qui ne savais même pas ce qu'était embrasser………je suis devenue en une semaine une anarquiste de choc, prête à abandonner ma famille sans le moindre recordiment et à piétiner sans pitié le corazon de mi mamà"
" Lidia, sers moi une anisette, ma chérie.
A cette heure ci?
Por favor hija mia (stp ma fille). Une goutte. Une gouttelette.
Et comme j'hésite,
Je vais morir demain et tu veux m'empêcher de boire une anisette?
Je sers à ma mère un petit verre d'anisette et me rassieds près d'elle.
Et tout à coup, enchaîne-t-elle avec des frissons rétrospectifs (touche mon bras, touche!), un jeune homme en pied, très recto,
se met à déclamer un poème. C'est un Français, ma chérie. Il récite des versos qui hablent de la mer…………
On dit plus rien, on l'écoute. Et à la fin du poème, on l'applaudit à tout romper".
Voilà un aperçu. J'avais trop envie de partager.
Ceci dit, à travers cette histoire personnelle, j'ai compris vraiment ce qu'avait pu représenter la guerre civile espagnole, le rôle de l'église catholique et tout et tout.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Magnifique.... ça paraît très touchant et plein d'humour pour un sujet aussi grave.
Tu sais, Plumee, je ne te l'ai jamais demandé, mais je croyais que ta mère était arrivée en France en 1937 ou par là. Comme la plupart des amis espagnols de ma famille. Ma mère s'occupant des orphelins espagnols, de la réunion des familles et tout ça, j'ai été bercée par les récits de la guerre d'Espagne - et du même côté que cette LS. Ça me laisse pantoise que toi, espagnolante, tu ne savais rien de cette guerre épouvantable et du grand reflux espagnol vers la France à cette époque. Si vous aviez vécu à Paris, ça n'aurait pas pu vous échapper, étant donné tous les galas, les fêtes, les rassemblements au profit des réfugiés espagnols auxquels j'ai assisté à la salle de la Mutualité et ailleurs. J'ai plusieurs bouquins ici sur le sujet, notamment sur le rôle des femmes pendant la révolution espagnoles (Mujeres libres, je crois, est un des titres), Et bien sûr le livre d'Orwell Hommage à la Catalogne si ça t'intéresse. On en reparlera.
j'édite pour dire que le dernier, je ne l'ai qu'en anglais "Homage to Catalunia".
Tu sais, Plumee, je ne te l'ai jamais demandé, mais je croyais que ta mère était arrivée en France en 1937 ou par là. Comme la plupart des amis espagnols de ma famille. Ma mère s'occupant des orphelins espagnols, de la réunion des familles et tout ça, j'ai été bercée par les récits de la guerre d'Espagne - et du même côté que cette LS. Ça me laisse pantoise que toi, espagnolante, tu ne savais rien de cette guerre épouvantable et du grand reflux espagnol vers la France à cette époque. Si vous aviez vécu à Paris, ça n'aurait pas pu vous échapper, étant donné tous les galas, les fêtes, les rassemblements au profit des réfugiés espagnols auxquels j'ai assisté à la salle de la Mutualité et ailleurs. J'ai plusieurs bouquins ici sur le sujet, notamment sur le rôle des femmes pendant la révolution espagnoles (Mujeres libres, je crois, est un des titres), Et bien sûr le livre d'Orwell Hommage à la Catalogne si ça t'intéresse. On en reparlera.
j'édite pour dire que le dernier, je ne l'ai qu'en anglais "Homage to Catalunia".
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Eh non. Ma mère avait un an quand elle est arrivée en France, en 1921.Tu sais, Plumee, je ne te l'ai jamais demandé, mais je croyais que ta mère était arrivée en France en 1937 ou par là
A l'époque de la guerre de 14/18, les Français avaient besoin de remplacer dans les usines, les ouvriers, soldats au front.
Ils sont allés en chercher là où il y en avait. En l'occurrence le sud de l'Espagne qui crevait de misère, des mines ayant fermé.
Sont arrivés des jeunes gens qui, ensuite, sont allés chercher les femmes et les fiancées.
C'est comme ça que mes grands-parents ont passé la frontière, ma grand-mère en train avec trois enfants en bas âge, un ballot de nippes et sa machine à coudre sous le bras. "Sans couches jetables ni lait en poudre,tu imagines… " (ma mère)
Après 8 jours en gare de Perpignan, ils ont atterri dans les Alpes, là où il y avait des hauts-fourneaux.
Et ils sont restés. A manger le pain des Français et, plus tard,
à faire les travaux que beaucoup de Français ne voulaient plus faire!
Bonne, par exemple.
La misère et la guerre ont toujours poussé à émigrer. Et ça continue… en pire.
Côté Catalunia, je ne connais pas le livre dont tu parles, mais j'en parlerai à une amie du village, épouse catalane d'un ex-maire .
Chez nous, c'était Andalousie, rien à voir, bien sûr. Faudrait voir à pas confondre. :lol:
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
:roll: Ma mère et une de mes tantes ont été bonnes et pourtant, leur famille était en Loire Atlantique depuis plus de 650 ans.à faire les travaux que beaucoup de Français ne voulaient plus faire!
Bonne, par exemple.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Bien sûr! Après coup, je me suis aperçue que j'avais écrit un peu rapidement un propos radical qui d'ailleurs ne me ressemble guère.Ma mère et une de mes tantes ont été bonnes et pourtant, leur famille était en Loire Atlantique depuis plus de 650 ans.
Va savoir pourquoi parfois on s'échappe de soi-même……… :roll:
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Orwell a surtout combattu en Catalogne, Plumee, mais ce n'était pas par choix. Il n'avait sûrement rien contre les Andalous.
La misère, la guerre, les persécutions politiques...
La misère et la guerre ont toujours poussé à émigrer. Et ça continue
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
... religieuses
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Chichinette 11 a écrit ::roll: Ma mère et une de mes tantes ont été bonnes et pourtant, leur famille était en Loire Atlantique depuis plus de 650 ans.à faire les travaux que beaucoup de Français ne voulaient plus faire!
Bonne, par exemple.
Comme Chichi, je bondis 1 ) ma mère aussi a été bonne, ouvrière, femme de ménage
2) ce genre de phrase revient tout simplement à dire que les chômeurs sont des paresseux refusant de travailler
Je me doute que ce n'est pas ce que tu voulais dire Plumee mais ça m'agace.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Calmos ! La situation économique a changé. Et puis faut pas se contenter de raisonner selon ce qui se passe dans la tête des gens, mais plutôt en terme de …… marché !
À l'époque des Trente Glorieuses, par exemple, dans pas mal de branches, on pouvait donner facilement son congé à son patron vu qu'on n'attendait pas longtemps pour retrouver un job. Pour le travailleur, le marché était bien moins défavorable qu'aujourd'hui. À tel point que les industriels faisaient venir par wagons des travailleurs originaires des colonies de ce qu'on appelait l'Empire français. Cela leur permettait également de garder un pied sur la pédale pour freiner les hausses de salaire.
Quand on dit que "beaucoup de Français"ne voulaient plus faire un travail …" qu'implicitement on juge pénible ou mal considéré et en plus mal payé,
cela ne dit pas la même chose que le très globalisant "les Français ne voulaient plus faire un travail …". Et c'est loin de "les chômeurs refusent de travailler".
De plus, le marché du travail est bizarre par branche. Aujourd'hui, certains métiers manquent de mains (dans la boucherie, et certains métiers de bouche). Mais je n'aimerais pas refaire carrière dans la découpe des animaux …… je ne sais pas… et vous ? ! Ni les pompes funèbres ! Glups.
:mrgreen:
À l'époque des Trente Glorieuses, par exemple, dans pas mal de branches, on pouvait donner facilement son congé à son patron vu qu'on n'attendait pas longtemps pour retrouver un job. Pour le travailleur, le marché était bien moins défavorable qu'aujourd'hui. À tel point que les industriels faisaient venir par wagons des travailleurs originaires des colonies de ce qu'on appelait l'Empire français. Cela leur permettait également de garder un pied sur la pédale pour freiner les hausses de salaire.
Quand on dit que "beaucoup de Français"ne voulaient plus faire un travail …" qu'implicitement on juge pénible ou mal considéré et en plus mal payé,
cela ne dit pas la même chose que le très globalisant "les Français ne voulaient plus faire un travail …". Et c'est loin de "les chômeurs refusent de travailler".
De plus, le marché du travail est bizarre par branche. Aujourd'hui, certains métiers manquent de mains (dans la boucherie, et certains métiers de bouche). Mais je n'aimerais pas refaire carrière dans la découpe des animaux …… je ne sais pas… et vous ? ! Ni les pompes funèbres ! Glups.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ne vous emballez pas, les filles. Évidemment que les immigrés de tous poils et de toutes provenances se rabattaient sur les métiers les moins prisés. Pour ensuite s'installer un peu mieux dans l'échelle sociale et laisser ces places à d'autres qui venaient d'arriver. Même si selon les provenances, il y avait des métiers spécifiques que certains étaient mieux à même de faire que d'autres, qu'ils avaient appris, qu'ils exerçaient dans leur pays, comme les juifs ashkénazes qui s'établissaient tailleurs ou cuirs et crépins à Belleville.
Mais quand on n'arrive quelque part, si on n'est pas pris en charge par la famille déjà sur place, on prend ce qu'on trouve.
Cela dit, les gens de mon coin comme beaucoup de provinciaux ont fait le même parcours en migrant vers la grande ville. Ils sont de tout temps des bistrots, des maçons, des charpentiers, etc. Vos mamans quant à elles faisaient les boulots qu'elles faisaient non pas parce qu'elles étaient immigrées mais parce que c'était les boulots de ceux qui n'avaient pas une éducation supérieure. Ou pas d'éducation du tout. Y a pas de mal à ça.
Quand on est arrivé ici, en Aveyron, Mio a été recruté par un charpentier qui manquait de bras. Il était payé très très loin sous le smig. Après quelque temps, il s'est mis à son compte, d'abord comme reboiseur puis comme restaurateur de bâtiment. Moi je faisais le transport scolaire et des traductions quand je pouvais en obtenir (on aurait pas pu vivre à quatre avec mes rétributions ni mes droits d'auteur).
Quand nous sommes arrivés au Danemark, avec 2000 francs en poche, pas de boulot ni pas de logement, on a commencé par distribuer des journaux gratuits, un métier généralement réservés aux très jeunes gens qui veulent se faire un peu d'argent de poche. Puis j'ai trouvé un place de femme de ménage. Puis Mio est entré comme manieur de tronçonneuse et balayeur de feuilles dans un jardin royal - où il est resté jusqu'à devenir chef d'équipe et responsable.
Et comme dit Claude, c'est vrai que certains boulots sont plus rebutants que d'autres. Perso, faire le ménage m'a appris... à le faire, je n'étais pas une spécialiste au départ :lol: .
Mais dès que j'ai pu faire autre chose, je n'ai pas hésité. Ainsi, après le nettoyage, j'ai fait de la couture dans un atelier de vêtements de cuir, j'ai travaillé dans un jardin d'enfants, j'ai enseigné le français, j'ai vendu de la brocante.... me souviens plus, j'ai sûrement fait encore d'autres trucs... avant d'entrer chez un éditeur de magazine pour faire ce qui me plaisait vraiment, la traduction.
Mais quand on n'arrive quelque part, si on n'est pas pris en charge par la famille déjà sur place, on prend ce qu'on trouve.
Cela dit, les gens de mon coin comme beaucoup de provinciaux ont fait le même parcours en migrant vers la grande ville. Ils sont de tout temps des bistrots, des maçons, des charpentiers, etc. Vos mamans quant à elles faisaient les boulots qu'elles faisaient non pas parce qu'elles étaient immigrées mais parce que c'était les boulots de ceux qui n'avaient pas une éducation supérieure. Ou pas d'éducation du tout. Y a pas de mal à ça.
Quand on est arrivé ici, en Aveyron, Mio a été recruté par un charpentier qui manquait de bras. Il était payé très très loin sous le smig. Après quelque temps, il s'est mis à son compte, d'abord comme reboiseur puis comme restaurateur de bâtiment. Moi je faisais le transport scolaire et des traductions quand je pouvais en obtenir (on aurait pas pu vivre à quatre avec mes rétributions ni mes droits d'auteur).
Quand nous sommes arrivés au Danemark, avec 2000 francs en poche, pas de boulot ni pas de logement, on a commencé par distribuer des journaux gratuits, un métier généralement réservés aux très jeunes gens qui veulent se faire un peu d'argent de poche. Puis j'ai trouvé un place de femme de ménage. Puis Mio est entré comme manieur de tronçonneuse et balayeur de feuilles dans un jardin royal - où il est resté jusqu'à devenir chef d'équipe et responsable.
Et comme dit Claude, c'est vrai que certains boulots sont plus rebutants que d'autres. Perso, faire le ménage m'a appris... à le faire, je n'étais pas une spécialiste au départ :lol: .
Mais dès que j'ai pu faire autre chose, je n'ai pas hésité. Ainsi, après le nettoyage, j'ai fait de la couture dans un atelier de vêtements de cuir, j'ai travaillé dans un jardin d'enfants, j'ai enseigné le français, j'ai vendu de la brocante.... me souviens plus, j'ai sûrement fait encore d'autres trucs... avant d'entrer chez un éditeur de magazine pour faire ce qui me plaisait vraiment, la traduction.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
C'est exact MM.Marie_May a écrit :Vos mamans quant à elles faisaient les boulots qu'elles faisaient non pas parce qu'elles étaient immigrées mais parce que c'était les boulots de ceux qui n'avaient pas une éducation supérieure. Ou pas d'éducation du tout. Y a pas de mal à ça.
Dans le cas de ma mère, c'est pratiquement aucune éducation. Elle savait lire mais avec un niveau très faible. Mon père était ouvrier et n'a pas eu le choix d'exercer une autre profession.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
2) ce genre de phrase revient tout simplement à dire que les chômeurs sont des paresseux refusant de travailler
Je me doute que ce n'est pas ce que tu voulais dire Plumee mais ça m'agace.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
"Les pierres sauvages" de Fernand Pouillon. Relecture après 30 ans d'oubli.
C'est formidable...
C'est formidable...
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Suite………
:shock: :shock: :shock:
Ces smileys voulaient dire que j'étais très surprise de l'interprétation de mes propos.
Jamais je ne me permettrais de dire que les chômeurs sont des paresseux……parce que je suis loin de le penser.
Savoir qu'à l'époque (canonique :lol: ) dont je parlais, le chômage n'existait pas.
Si on voulait continuer des études, on pouvait.
Si on ne pouvait pas, il y avait du boulot.
Dans ma jeunesse même pas folle, il est vrai que les jeunes filles préféraient être dactylos ou vendeuses plutôt que bonnes chez des bourgeois.
Côté hommes, mieux employé qu'au bout d'un marteau piqueur ou ramasseur de poubelles.
Du coup, ce sont les immigrés du moment qui s'y sont collés.
En tous cas, c'est l'image qui me reste de ce passé.
ce genre de phrase revient tout simplement à dire que les chômeurs sont des paresseux refusant de travailler
Je me doute que ce n'est pas ce que tu voulais dire Plumee mais ça m'agace.
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Ces smileys voulaient dire que j'étais très surprise de l'interprétation de mes propos.
Jamais je ne me permettrais de dire que les chômeurs sont des paresseux……parce que je suis loin de le penser.
Savoir qu'à l'époque (canonique :lol: ) dont je parlais, le chômage n'existait pas.
Si on voulait continuer des études, on pouvait.
Si on ne pouvait pas, il y avait du boulot.
Dans ma jeunesse même pas folle, il est vrai que les jeunes filles préféraient être dactylos ou vendeuses plutôt que bonnes chez des bourgeois.
Côté hommes, mieux employé qu'au bout d'un marteau piqueur ou ramasseur de poubelles.
Du coup, ce sont les immigrés du moment qui s'y sont collés.
En tous cas, c'est l'image qui me reste de ce passé.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Comme pareil, sauf que l'autre jour tu parlais de l'époque de nos parents. Les études pour ma Môman c'était même pas en rêve, aucun de ses frères ou soeur n'a pu en faire non plus. C'était le certif au grand max et après, au boulot.Savoir qu'à l'époque (canonique :lol: ) dont je parlais, le chômage n'existait pas.
Si on voulait continuer des études, on pouvait.
Si on ne pouvait pas, il y avait du boulot.
Dans ma jeunesse même pas folle, il est vrai que les jeunes filles préféraient être dactylos ou vendeuses plutôt que bonnes chez des bourgeois.
Oui, du boulot il y en avait aussi à leur époque mais sans études ma Môman est allée ensuite travailler en usine pour nous nourrir, y compris avec des horaires en 2/8, j'en ai un souvenir très présent. Il a fallu attendre qu'elle ait environ 55 ans pour qu'elle passe d'ouvrière dans l'usine à standardiste par un coup de chance qu'elle a trouvé absolument extraordinaire et qu'elle a apprécié comme un cadeau de la vie.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Fernand Pouillon l'architecte?
Je n'ai pas lu ce bouquin mais les Pierres Sauvages est aussi le nom d'une association.
Pouillon a fini sa vie dans un très mignon château du moyen âge qu'il a restauré avec amour, dans un tout petit bled Aveyronnais très typique, Belcastel.
Je n'ai pas lu ce bouquin mais les Pierres Sauvages est aussi le nom d'une association.
Pouillon a fini sa vie dans un très mignon château du moyen âge qu'il a restauré avec amour, dans un tout petit bled Aveyronnais très typique, Belcastel.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
J'ai lu aussi il y a fort longtemps ce magnifique livre ce Pouillon, sur la construction d'une abbaye cistercienne … Très poétique, très beau, jamais oublié les pages de ce bouquin !
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Oui, Marie-May, l'architecte qui a reconstruit après la guerre le vieux port de Marseille et Aix en Provence, a œuvré en Algérie et en Iran, a eu des démêlées avec la justice française, réhabilité par Pompidou, mort à Belcastel où il est enterré sous un nom d'emprunt. Je ne peux que te conseiller Marie-May de lire ce superbe livre.Marie_May a écrit :Fernand Pouillon l'architecte?
Je n'ai pas lu ce bouquin mais les Pierres Sauvages est aussi le nom d'une association.
Pouillon a fini sa vie dans un très mignon château du moyen âge qu'il a restauré avec amour, dans un tout petit bled Aveyronnais très typique, Belcastel.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
De quoi ki cause?Je ne peux que te conseiller Marie-May de lire ce superbe livre.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
"Les pierres sauvages" de Fernand Pouillon, Plumee
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
De quoi ki cause?
Dans les murs de l'abbaye du Thoronet vibrent à jamais le génie et la foi. Un moine bâtisseur construisit, au XIle siècle, ce chef-d'œuvre cistercien. Son journal de bord raconte les difficultés techniques infinies, la faiblesse et le courage des hommes, et aussi les doutes qui l'assaillent. Il partage ses angoisses, ses réflexions, et s'émerveille de la rencontre scellée entre l'art et Dieu.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson (zulma)
Un livre islandais que j'ai bien aimé. Pour faire court, l'histoire d'un amour manqué, mais aussi l'amour d'une culture. Une belle écriture, précise et imagée, inscrite dans la terre, la chair, la vie. A lire.
Un livre islandais que j'ai bien aimé. Pour faire court, l'histoire d'un amour manqué, mais aussi l'amour d'une culture. Une belle écriture, précise et imagée, inscrite dans la terre, la chair, la vie. A lire.